La Peur du rouge

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Frédéric a pris allemand en première langue. C'est ainsi qu'en mars 1981 il se retrouve avec ses petits camarades quelque part entre Stuttgart et la frontière de la RDA. Bienvenue au pays du kartoffeln-salat-saucisse, des marks est-allemands et de la Stasi... Il va sans dire que ce voyage en territoire soviétique marquera vivement les esprits des jeunes puceaux crétins et maladroits qu'ils étaient !


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adolescence Allemagne Autobiographie Berlin Douleurs intimes

Frédéric a pris allemand en première langue. C'est ainsi qu'en mars 1981 il se retrouve avec ses petits camarades quelque part entre Stuttgart et la frontière de la RDA. Bienvenue au pays du kartoffeln-salat-saucisse, des marks est-allemands et de la Stasi... Il va sans dire que ce voyage en territoire soviétique marquera vivement les esprits des jeunes puceaux crétins et maladroits qu'ils étaient !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Septembre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Peur du rouge © Delcourt 2010
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

09/09/2010 | Ro
Modifier


Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Distraction que je me permets de réparer, j'avais omis de noter cet album que j'ai découvert voilà maintenant trois mois et qui m'avait fait forte impression à l'époque. Le trait de cette BD est une vraie petite merveille, avec ces têtes animalières très parlantes pour ces jeunes crétins boutonneux qui découvrent la RDA à l'ère communiste. C'est assez dingue comme BD, principalement parce que ça me parle d'une époque que je n'ai jamais connue, l'ère du communisme et de l'URSS. C'est amusant, parce qu'avec le temps qui est passé entre, je n'avais pas du tout connu cette période de "peur du rouge", justement, en France ou dans le monde. Et la BD retranscrit parfaitement cette atmosphère, cette lutte entre les idées au sein d'un groupe de jeunes éduqués par leurs parents. Des gamins comme on a tous été, jeunes puceaux boutonneux et croyant connaitre le monde. Cruelle désillusion. Et c'est là également la force de cette BD. Partant d'un simple voyage scolaire plutôt glauque, déjà, le ton du livre change ensuite et se transforme dans une recherche de Christiane F. Sans en dévoiler, cette deuxième partie change beaucoup de choses sur la nature même du voyage pour ce jeune homme. Une BD très intéressante, et qui m'a beaucoup plu, autant par le dessin que le propos. Elle ne semble pas très connue, et c'est dommage, elle a le mérite de parler de choses peu souvent décrites.

14/03/2015 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Ah les voyages scolaires au collège, tout le monde ou presque est passé par là. On est en 1981, Fred part avec sa classe de 3ème et sa prof d'allemand découvrir l'Allemagne à une époque où elle est encore coupée en deux. Donc visite étroitement surveillée de Berlin-est, des horreurs nazies agrémentées d'aventures adolescentes avec la jolie Pépette qui tape dans l'œil de plusieurs garçons de la classe. J'aime beaucoup la façon très réaliste de raconter, on sent le vécu et je pense que les jeunes d'une quinzaine d'années d'aujourd'hui n'auront pas de mal à reconnaître des situations similaires dans leur passé récent. Fred a quand même un peu de mal avec l'autorité. Il prend la belle la nuit en s'enfuyant de l'auberge de jeunesse, mais là au cœur de la nuit berlinoise il ne va pas forcément faire de belles rencontres. Sans en dévoiler plus, le titre de cet album prend alors un deuxième sens... Et là aussi c'est très réaliste. Pour ma part je ne connaissais pas du tout le blog, "la peur du rouge" est une très bonne surprise à la fois pour son histoire et son graphisme car le dessin avec ses personnages animaliers est très réussi.

24/11/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Une fois de plus, la collection Shampooing de Delcourt édite en album le contenu d'un blog BD. Dans ces cas-là, il est d'ordinaire difficile de conseiller l'achat d'une lecture disponible gratuitement sur le net. Pourtant celle-ci se démarque par un contenu relativement fort sur le plan émotionnel. Ce récit est dans la lignée de l'album Pattes d'éph & col roulé qui regroupaient plusieurs histoires mettant en scène les péripéties du jeune adolescent qu'était Fred Neidhart. On y retrouve le même héros autobiographique et son entourage aux faciès animaliers. L'intrigue se déroule dans le cadre par un voyage scolaire à Berlin. Le jeune Neidhart va y découvrir les "horreurs" du communisme contre lequel sa famille de droite l'a largement mis en garde. Cela commence donc comme une petite balade touristique intéressante agrémentée de discussions graveleuses et de conneries d'adolescents, le tout dans une ambiance fin 70s début 80s. Mais cet aspect de l'album n'est qu'une façade, une mise en place, pour une seconde partie de récit nettement plus... déstabilisante. En effet, le jeune Neidhart va profiter de son séjour pour partir un peu à l'aventure seul dans les rues Berlinoises, à la recherche d'une idole adolescente. Il va alors lui arriver une expérience d'autant plus traumatisante pour un enfant de 13 ans qu'on ne sait estimer s'il s'agit d'une histoire vraie ou si l'auteur joue la carte de la fiction ou de l'exagération. Qu'il s'agisse d'une mise à nu en forme de témoignage au réalisme cru ou d'une dénonciation de faits imaginaires mais qui auraient pu arriver à n'importe qui, c'est en tout cas très dérangeant. Le tout est mis en image de fort belle manière, avec un trait animalier de plus en plus maîtrisé et des cadrages qui ajoutent à la force de la narration. La dureté du passage clé du récit est en outre compensée par un humour discret mais bien présent, une sorte de cynisme qu'on espère salvateur si l'histoire est vraie. La conclusion en forme de boutade caustique lors de l'élection de Mitterrand en 1981 est bien représentative de cet état d'esprit semi ironique. Bref, c'est une bonne lecture, à mi-chemin entre balade touristique, nostalgie d'une époque révolue et révélation d'une douleur intime.

09/09/2010 (modifier)