Nous ne serons jamais des héros

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 23 avis)

Chômeur patenté, sans réel horizon, Mick glande sur son canapé en attendant que la vie devienne exaltante. Le seul événement qui vient briser la monotonie de sa vie est le décès de sa grand-mère. Une occasion non désirée de renouer le contact avec son père, un homme devenu extrêmement acariâtre depuis l'accident qui, 25 ans plus tôt, l'a laissé grabataire et veuf.


Ecole Emile Cohl Mon père, cet inconnu Road movie Signé

Aussi, Mick est-il un peu surpris lorsque son géniteur lui propose de le payer pour l'accompagner autour du monde, sur les chemins de la nostalgie, des souvenirs et des rêves déçus.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Juin 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Nous ne serons jamais des héros © Le Lombard 2010
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 23 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

27/06/2010 | Pasukare
Modifier


Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ma note oscille entre le "Pas mal" et le "Franchement bien", que j'arrondis à la hausse parce que l'impression finale reste tout de même positive. C'est le genre de roman graphique classique qui sait tirer son épingle du jeu en restant assez habile dans sa narration. Le canevas est classique : conflit familiaux, vie insipide, voyage ensemble, réconciliation, tout ça. Mais dans cette trame très codifié qu'on a déjà vu mille fois avec deux protagonistes que tout oppose, les auteurs développent quelques idées que j'ai apprécié. Déjà la personnalité du père, bourru et amer suite à son veuvage, alcoolique et handicapée. Il est vite catégorisé comme imbuvable, et le reste pendant tout le récit, chose rare. Pas de découverte d'un petit cœur tendre sous un caractère trempé parce qu'il ne sait pas parler. Non, c'est un type handicapée qui souffre de douleurs chroniques et s'en veut d'avoir causé son accident, incapable de tisser de vrais liens avec son enfant et c'est tout. Si on explore un peu son passé et qu'on découvre ce qu'il a été, il n'en devient pas plus sympathique, juste plus profond. De même, le protagoniste looser à 30 ans passé, sans emploi et sans envie, ne devient pas un fils aimant et attentionné. Juste un peu plus intéressé par ce qu'il se passe autour et qui reprend légèrement gout à la vie après des discussions. Pas de fin heureuse, mariage, rédemption, nouvelle vie ailleurs. Juste un retour dans un appart sale et une envie de repartir, c'est déjà très bien. Ce qui est originale, selon moi, c'est que le récit explore vraiment le fossé entre générations en en donnant quelques clés : le mouvement hippie et son résultat actuel, les espoirs d'une génération, les désillusions de la suivante, la question de ce qui anime les vies. Bien sur, c'est le dialogue de la fille rencontrée qui porte surtout ces questions sociologiques, mais il est bien trouvé. Le dessin par contre m'a moyennement convaincu. Si les paysages sont bien retranscrit et qu'on sent un effort dans le rendu, les personnages sont souvent caricaturés et plusieurs poses/attitudes m'ont parus artificiels. C'est surtout les grosses gouttes de sueur pour le malaise, les lèvres dépassant toujours, les yeux cachés … Il y a des bons moments, mais globalement je ne suis pas très fan de ce dessin. Une BD qui joue sur une trame archi-codifié mais qui en tire quelque chose d'intéressant et qui fait plaisir à lire. Sous des aspects de road-movies réconciliateurs, c'est un questionnement sur les générations et le but de leurs vies qui est menée. Plusieurs bonnes idées s'en dégagent et c'est ce qui m'incite à dépasser le 3* dans ma note. Une bonne lecture !

20/12/2023 (modifier)
Par Yann135
Note: 2/5
L'avatar du posteur Yann135

Rien de bien dingue dans cet opus de la collection signé. Même un peu déçu par cette histoire qui se traine en longueur. C’est quoi le pitch ? C’est un père au seuil de sa mort et son fils qui nous entrainent dans un road movies autour du monde ! Ils ne se supportent pas mais bon, ils vont faire des efforts pour que ce dernier voyage ne soit pas un calvaire de bout en bout. Pour les émotions, ce n’est pas transcendant. J’admets avoir été hermétique aux situations décrites qui se voulaient sans doute émouvantes et pathétiques. Le duo père fils qui se retrouve mais que tout sépare ne fonctionne pas. Je ne me sens pas un témoin privilégié de cette escapade autour de la planète. Le graphisme est quelconque. Là encore rien d’original pour irradier mes pupilles délicates. Les décors ne sont pas assez travaillés à mon goût pourtant il y avait de la matière. Je suis sorti de ma zone de confort avec ce album et sur ce coup là, je n’aurais pas dû. Je referme l’album sans avoir éprouvé de la satisfaction.

06/04/2021 (modifier)
Par Ned C.
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

MA-GNI-FIQUE !!! Les relations d’un père et son fils sont souvent compliquées et j’ai trouvé qu’elles étaient remarquablement dépeintes dans ce récit qui m’a touché. Les dessins, sans être extraordinaires, passent bien, lisibles, expressifs et rendent la lecture agréable. On ressent une légère influence manga au début dans les codes d’expression qui vont s’effacer rapidement. Cette histoire m’a beaucoup fait rire au début de l’album –essentiellement les remarques désobligeantes du père acariâtre- et m’a également collé les larmes aux yeux sur certains passages de la seconde moitié de l’album. Viennent se greffer à cet humour féroce et cette sentimentalité père/fils quelques réflexions sociologiques assez justes ; que demande le peuple ? J’ai apprécié que le récit ne tombe pas dans un simple manichéisme qui opposerait un fils cool, dans l’ère du temps à son père grognon et réac. Il n’en est rien, chacun a ses torts, pour le meilleur et le pire. Les dialogues sonnent étonnamment juste. J’ai me suis plus senti proche du personnage paternel, aigri, brisé par la perte de sa femme et le handicap, la maladie. Dépassé par la désinvolture de son fils, qu’il va tenter de façon un peu brutale de remotiver. Il serait gratuit et injuste de condamner ce comportement car au delà du traumatisme de la perte de sa femme, être handicapé physique rend la plupart du temps de mauvaise humeur voire méchant. Pour comprendre autrui, jugeons-nous nous-même objectivement. Comment réagissons-nous lorsque nous avons une jambe dans le plâtre ou même une simple grippe ? Et bien oui, on a le caractère désagréable. Un album que j’ai dévoré avec beaucoup d’enthousiasme.

10/11/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Attiré plus ou moins par la BD parce que j’ai ressemblé au personnage principal à une période donnée de ma vie(le fils pas le vieil aigri, hein) avec son côté branleur pessimiste avachi sur le canapé toute la journée. Finalement je ressorts assez déçu de cette lecture. Déçu parce que le scénario est cousu de fil en blanc et conviendrait bien en vue d’une adaptation au cinéma. L’histoire tourne en rond une fois les personnages introduits et seul le fils parvient à se sortir de sa condition, le père lui ne bougera pas de sa ligne de conduite du début à la fin. En plus la BD fait dans les 80 pages, c’est dire à quel point j’ai pu attendre la fin. Moi le dessin je ne l’ai pas trouvé génial contrairement à la plupart des lecteurs. Ça ne correspond pas à ce que j’apprécie. Le dessin est caricatural et les couleurs sont trop flashy à vous exploser la rétine. Voilà ça se lit, sans plus. De bons moments et d’autres trop longs et moins prenants.

05/08/2013 (modifier)
Par fab11
Note: 4/5

En errant entre les rayons de ma médiathèque je suis tombé par hasard sur ce one shot dont j'avais lu un grand nombre de critiques positives et je peux même dire élogieuses et je ne regrette pas le fait de l'avoir emprunté, bien au contraire . L'histoire est celle d'un "vieux monsieur " particulièrement désagréable qui demande à son fils, chômeur de longue durée, de l'accompagner durant un voyage commémoratif dans tous les pays qu'il avait visité avec sa regrettée épouse . L'histoire même si elle peut paraître classique m'a quand même énormément touché car effectivement comment ne pas être ému par le rapprochement d'un père avec son fils dont il s'est très peu occupé ? Ce genre d'histoire peut déplaire à certains car cela peut paraître très banal comme situation mais à mon avis ce genre d'histoire n'est pas assez traité en bande dessinée. Les auteurs ont parfaitement réussi à nous faire apprécier ces personnages finalement très communs. J'ai trouvé le fils tout simplement réaliste, je pense que beaucoup de personnes peuvent se retrouver dans ce personnage qui s'emporte contre son père mais qui finit rapidement par le regretter. En ce qui concerne le dessin je le trouve agréable et je pense qu'il colle assez bien au récit même si un autre style, plus réaliste, aurait été à mon avis plus adapté. Alors oui je conseille la lecture et même l'achat de ce one shot, même si moi je l'ai emprunté . Mais rassurez vous je vais rapidement y remédier car je compte bien acquérir rapidement ce très sympathique roman graphique.

04/05/2013 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'avais envie de lire depuis longtemps ce one shot au titre évocateur. J'aime beaucoup ce que Jouvray a fait de sa première série Lincoln. Nous sommes ici pourtant dans un registre beaucoup plus sérieux et intimiste. L'auteur parvient à nous transmettre toutes les émotions et même au travers de dialogues non dénués d'humour. Ce n'était pas un pari gagné d'avance. En l'espèce, nous découvrons la relation touchante entre un père mourant et son fils qui connaît le chômage ainsi que la solitude. On sait d'avance comment tout cela va finir... Cependant, on espère que le déclic aura bien lieu pour sortir ce fils de la torpeur. C'est une belle invitation au voyage et à la curiosité du monde qui nous entoure. J'ai regretté d'être passé aussi vite sur certaines destinations qui auraient mérité plus de développement. On a l'impression que tout va trop vite. On sait que la marche inexorable du temps est à l'oeuvre. Au final, c'est une excellente bd qui résume très bien notre époque : nous sommes les enfants de la crise et nous avons perdu nos idéaux. Cela invite incontestablement à la réflexion sur ce que nous faisons de nos vies.

22/06/2011 (modifier)
Par jld80
Note: 4/5

Mon avis va suivre les avis précédents. Ce one-shot présente le voyage d'un père quelque peu acariâtre et de son fils, encore en mode adolescence. C'est traité sans lourdeur, les rencontres avec les différents personnages permettent de se questionner sur certaines valeurs de vie sans forcément tomber dans la philosophie bon marché. Bref, sans être exceptionnel, le scénario se déroule bien et le fait de se rendre compte dès le début de la fin n'est pas un désavantage. Niveau dessin, globalement c'est pas mal avec toutefois deux nuances : le regard du père et les quelques rappels japonisants, qui auraient pu être évités selon moi.

03/04/2011 (modifier)
Par Chéreau
Note: 3/5

Même avis que Jurin : j'ai lu cet album d'une traite et sans déplaisir. Mais le scénario est cousu de fil blanc. Moi qui suis en général bon public pour les coups de théâtre même les plus téléphonés, j'ai deviné assez rapidement comment risquait de finir l'histoire. Le personnage principal, sympathique au demeurant, a tout pour favoriser l'identifiant du lecteur post-ado un peu geek : jeune homme immature, casanier et vélléitaire, affublé d'un père acariâtre et absent et d'une soeur hyperactive et donneuse de leçon, il rumine son spleen en cherchant vaguement du boulot. De manière amusante, le dessin renforce l'aspect inadapté du personnage. Il est le seul à être traité en mode manga, quand ceux qui l'entourent sont plus réalistes. A la mort de sa grand-mère, son père lui propose un étrange pacte : il lui demande de l'accompagner dans un tour du monde, tous frais payés. Vu le caractère peu amène du bonhomme et les relations plus que distantes entre le père et le fils, la balade risque de ne pas être de tout repos... Le voyage, bien entendu, va tourner à la quête initiatique et la comédie se teinter de drame. Les auteurs ont-ils rêvé qu'un père spirituel les force un jour à sortir de leurs pantoufles pour entrer dans l'âge adulte ? Un mot sur le dessin, énergique et agréable, qui louche parfois du côté du dessin animé. La couleur l'accompagne avec une sobre discrétion. Bref, trois auteurs à suivre.

01/03/2011 (modifier)
Par raistlin
Note: 4/5

J'ai bien aimé cette histoire assez classique mais pouvant parler au plus grand nombre. On peut se retrouver autant dans le père que le fils, le rythme est enlevé, il y a de l'humour, un peu d'émotion, j'ai vraiment passé un agréable moment. Et ce qui m'a vraiment séduit également, c'est ce regard sur notre société actuelle, rien de transcendant, mais pertinent et pouvant vous amener à vous poser des questions sur vous même ou sur la vie telle qu'elle se présente à nous désormais... Et je sais que je pourrai la relire sans hésiter. Ma seule réserve concerne le dessin, peut-être les codes manga dont parle l'avis précédent, plus vraisemblablement le coup de crayon qui ne me plaît que moyennement (je pensais à titeuf en voyant le jeune homme et j'avoue que ce n'est pas mon personnage préféré!!!). Certains peuvent reprocher des personnages clichés, des situations classiques, une fin que l'on voit venir dès le début, mais je ne trouve pas que ce soit un défaut à partir du moment où le tout est mené intelligemment et dégage une certaine émotion ou réflexion. Certaines BD m'ont plus touché que celle-ci, mais le regard porté sur les 2 vies respectives du père et du fils compensent tout à fait ce point. On peut toucher le lecteur de plusieurs façons, et je ne pense pas que le but était de faire une BD hyper forte en émotion. Je la conçois plus axée sur une réflexion sur la façon dont on peut vivre une vie. Les clichés permettent alors d'alimenter cette réflexion car finalement c'est ce qui est le plus efficace... Bref, comme je ne l'ai pas achetée, je ne conseille pas l'achat mais c'est plus par souci de cohérence, c'est tout ! Sinon, je ne pense pas qu'on puisse en sortir déçu, c'est un one-shot réussi et intelligent.

11/01/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai eu quelques problèmes avec le dessin. Tout d’abord, il intègre pas mal de codes du manga (les dents pointues des personnages fâchés, les yeux exorbités des personnages surpris, les cous veinés à l’excès des personnages énervés, par exemple). Ce côté sur-joué du dessin a tendance à m’énerver, d’autant plus que l’histoire, qui joue en finesse sur la corde sensible n’a pas besoin de ça (à titre de comparaison, je dirais qu’on ne joue pas « l’Avare » comme on joue « Autant en emporte le Vent »). Ensuite, Salsedo semble avoir des problèmes avec les regards de ses personnages. Résultat : les deux-tiers du temps, ceux-ci se cachent derrière des lunettes ou gardent les yeux fermés (pour exemple, jetez un œil sur la couverture). En ce qui concerne le scénario, par contre, j’ai vraiment bien apprécié. Le thème est finement développé et Jouvray analyse avec pertinence le mal-être de ces personnages bien dans l’air du temps. Le récit est en progression constante et, si l’on se doute rapidement de la fin, ce qui compte ici, c’est le chemin parcouru. Les personnages sont attachants et l’auteur prend le temps de nous expliquer leur état d’esprit et leurs comportements. Une bonne lecture, en somme. Je suis sûr qu’elle devrait franchement plaire à tout lecteur que les codes du manga ne rebutent pas. Pour ma part, et justement à cause de ces codes, je n’attribue pas plus qu’un pas mal du tout avec conseil d’achat, car ce scénario en vaut la peine.

06/12/2010 (modifier)