Les forums / Shogun Mag : Le magazine de prépublication de mangas Français

Par JJJ Le 27/09/2006 - 13:39 (Modifier)

>>Alix avait écrit: >>>>ArzaK avait écrit: >>>>au-delà de la question même de la qualité.... c'est que le manga français, ca n'existe pas... pas plus que la crèpe bretonne australienne ou le Beaujolais australien... >> >>Oui c'est un peu ca qui me derange, c'est vraiment de l'imitation quoi... mais si au bout du compte née une generation de "mangaka francais" de qualité, pkoi pas apres tout ? Un "mangaka" c'est un faiseur de manga, donc un auteur de BD, donc au bout du compte on aura pas pour autant des "mangaka français", mais des auteurs de BD qui utilisent la forme du manga. Pour les codes "particuliers" ou le srtyle graphique du manga je ne me fait pas trop de soucis, je pense que c'est le plus facilement "copiable", quand au fait de savoir si ils vont en conserver le découpage particulier, les thèmes, le rythme narratif, le rythme de parution, c'est une autre histoire... Va savoir s'il ne vont pas pousser jusqu'à nous faire un sens de lecture à la japonaise.


Par Alix Le 27/09/2006 - 13:25 (Modifier)
Alix

>>ArzaK avait écrit: >>au-delà de la question même de la qualité.... c'est que le manga français, ca n'existe pas... pas plus que la crèpe bretonne australienne ou le Beaujolais australien... Oui c'est un peu ca qui me derange, c'est vraiment de l'imitation quoi... mais si au bout du compte née une generation de "mangaka francais" de qualité, pkoi pas apres tout ?


Par JJJ Le 27/09/2006 - 13:24 (Modifier)

>>ArzaK avait écrit: >>au-delà de la question même de la qualité.... c'est que le manga français, ca n'existe pas... pas plus que la crèpe bretonne australienne ou le Beaujolais australien... Sans être un grand spécialiste du manga (loin de là même), je pense sensiblement la même chose.


Par ArzaK Le 27/09/2006 - 13:19 (Modifier)

au-delà de la question même de la qualité.... c'est que le manga français, ca n'existe pas... pas plus que la crèpe bretonne australienne ou le Beaujolais australien...


Par Alix Le 27/09/2006 - 10:29 (Modifier)
Alix

Tiens, je suis curieux de voir ce que ça donne, je vais demander à mon frère de l’acheter et de me l’envoyer … franchement 300 pages pour 4 euros 90, c’est donné, même si la qualité est inégale. Reste qu’on peut se demander si il est vraiment judicieux d’imiter le style de parution manga, qui vient quand même d’un pays et d’une culture tellement différente de la notre… rendez vous dans un an pour faire les comptes et voir si ça a marché ! Sourire


Par Ro Le 25/09/2006 - 10:50 (Modifier)
Ro

A partir d'Octobre 2006, les Humanoides Associés vont lancer le premier magazine français de prépublication de mangas. A la manière des magazines japonais tels que Jump, Shogun Mag va publier mensuellement des chapitres à suivre de mangas... français. Ce sont en effet des dessinateurs et scénaristes français, grands amateurs de Mangas classiques, qui seront les créateurs de ces oeuvres principalement centrés sur les style shonen et seinen, mangas dédiés à un lectorat masculin donc. Comme dans leurs équivalents japonais, les lecteurs seront amenés à pouvoir voter pour leurs séries préférées, favorisant ainsi sans doute les unes par rapport aux autres pour en retenir les meilleures. Ce magazine, de plus de 300 pages, contient ainsi 8 à 9 séries différentes, à raison d'une trentaine de pages par chapitre, accompagnés de reportage sur l'univers du manga, sur sa création et sur les thématiques qui l'accompagnent souvent. A 4€90 le magazine pour un contenu conséquent et de bonne qualité, voilà une initiative intéressante qui aura sûrement un vrai succès si le public répond à l'appel. Je dois avouer avoir entamé ma lecture de ce premier magazine avec un mauvais à-priori. Amateur mitigé de shonen et de seinen, je suis généralement réfractaire à leur récupération assidue par la jeunesse française, donnant souvent de médiocres plagiats au dessin sans âme. Et en feuilletant le magazine, je suis tombé sur les "mauvaises pages", les histoires qui justement me confortaient dans cet à-priori. Pourtant, finalement, après avoir pris le temps de lire calmement chaque histoire et chaque reportage, je suis finalement agréablement surpris par Shogun Mag. Les plus de 300 pages de ce magazine s'entament par des articles de 2 à 4 pages portant sur le manga au Japon, sur la création et la traduction de manga, sur les thématiques communes à de nombreux shonen. Ces articles et reportages se révèlent très bons : extrêmement documentés et intelligemment écrits, ils sont plaisants et m'ont sincèrement appris énormément de choses, à moi qui ai pourtant lu déjà de très nombreux mangas. Puis, passé la page où les lecteurs vont pouvoir voter pour leurs histoires préférées, voilà les 9 premies chapitres de ces mangas français qui nous sont présentés là. Voilà ce que j'ai pensé de chacun, cet avis n'engageant évidemment que moi puisqu'autant j'en ai bien apprécié certains, autant d'autres m'ont vraiment rebuté. Mind : une histoire quelque part entre fantasy et steam-punk, avec l'annonce d'un enfant surdoué dans une matière qui se dénomme nanomagie, mélangeant magie et technologie. Je n'ai pas accroché à cette première histoire. Les personnages ressemblants, un dessin très moyen et une narration confuse voire très confuse m'ont empêché d'entrer dans l'histoire avant plusieurs pages, et pour le reste, rien ne m'a vraiment marqué ni intéressé. A suivre car les éditeurs du magazine semblent faire confiance à cette série qui doit donc en cacher plus que ce que ce premier chapitre n'en laisse percevoir. Holy Wars : précédé d'un long article sur la mythologie judéo-chrétienne sur la base des anges et du livre d'Enoch, ce récit met en scène la guerre sur la Terre antique entre les armées d'un ange déchu et de ses demi-démons contre les hommes et les anges. Un récit épique dessiné à la manière des Chroniques de la Guerre de Lodoss, la maîtrise technique en moins pour le moment. C'est un scénario classique et déjà-vu mais la narration est bonne et le récit prenant. Il se base en outre sur une bonne connaissance de la Kabbale avec des explications parfois même un peu trop complexes. Rien d'original mais un moment de lecture pas désagréable et qui plaira aux amateurs de combats épiques entre personnages emprunts de puissance et de magie. Love I.N.C : une reprise du thème très classique dans l'univers manga des associations scolaires, transposé ici dans une grande école de commerce Française où un "gentil pequenot naïf" débarque et se retrouve à devoir rejoindre une association très spéciale. Rebuté au premier abord par le dessin un peu trop amateur, j'ai finalement vraiment accroché à ce récit bourré d'humour. Sympa ! Anarky : le récit qui m'a le plus déplu de ce magazine. Sur la base d'un conflit généralisé entre jeunes des banlieues et gouvernement français fasciste, ce premier chapitre accumule poncifs machos et violence gratuite, le tout servi par une narration très moyenne et un dessin que je n'aime pas. Lolita HR : Ce récit mélange deux ou trois thématiques qui s'imbriquent pour le moment assez peu : d'un côté, une jeune chanteuse à succès, rebelle et s'opposant aux majors de la musique et à leurs robots-chanteurs formatés, d'un autre côté une population contaminée par une maladie étrange et contagieuse et parquée dans des ghettos, et pour finir un récit qui semble se focaliser sur la vie du jeune Mehdi dans l'un de ces ghettos où il vit la vie simple d'un jeune fauché que la maladie n'a pas encore visiblement impacté. Un dessin sympathique, travaillé et relativement original, une narration pas mauvaise même si le premier chapitre ne permet pas aux différentes composantes de l'histoire de s'accrocher les unes entre elles, et un scénario relativement original et bien raconté. Bref, j'aime bien cette histoire, même si je ne sais pas encore vraiment où elle va mener. Breath Effect : Un récit totalement basé sur une héroïne sexy qui passe son temps à montrer sa culotte, ses seins et à aguicher les gens autour d'elle. Cette histoire est racontée sur le plan de la rigolade, mais à mes yeux ça n'en reste pas moins pour le moment qu'une grosse opération de racolage sans vrai scénario derrière et à la narration moyenne. Ce premier chapitre ne permet pas du tout de se faire une idée suffisante sur l'histoire puisqu'il n'y en a quasiment pas, à part de voir la minette faire saigner du nez tous les petits mâles autour d'elle à force d'exhiber ses charmes. Quantic Soul : une histoire SF au dessin de belle qualité où les Etats-Unis se sont refermés sur eux-mêmes, reniant la technologie tandis que le reste du monde se développait brillamment. Dans ce monde futuriste, une expérience de physique quantique sur la téléportation humaine pourrait faire basculer le destin de l’humanité. Les personnages : une héroïne, jolie professeur d'histoire et de sociologie en blouse blanche, son père génie scientifique convoité par les puissants, et un jeune combattant un peu trop directement inspiré de Terminator 2 qui va sauver la belle. Assez cliché, cette histoire bénéficie d'un dessin et d'un back-ground qui peuvent promettre de belles choses à condition de ne pas sombrer dans l'action facile et les trop grandes influences du cinéma d'action américain. Lost Scion : un récit difficile à cerner pour le moment. En effet, il commence comme un shonen de sport, avec des héros amateurs de beach-volley et de surf, mais se trouve soudainement entrecoupé d'un récit façon Chevaliers du Zodiaque avec un méchant dans son temple grec qui crée une tempête sur la plage de nos héros. Drôle de début d'histoire dont je ne sais pas du tout où il va nous mener. Le dessin reste plutôt bon et la lecture agréable, donc... à suivre... Sanctuaire Evolution : peut-être l'histoire la plus notable de ce magazine puisque c'est ni plus ni moins une adaptation retravaillée en manga de la BD Sanctuaire de Bec et Dorison. Le dessin est très bon, maîtrisé et original. Le récit amène pour le moment vraiment du neuf à celui de la BD, même si pour ce premier chapitre nous ne voyons que l'époque du sous-marin Russe que les américains de la BD vont trouver au début du tome 1. La narration utilise la même façon de raconter parfois un peu complexe qui m'avait un peu rebuté dans l'oeuvre de Bec et Dorison, mélangeant hallucinaion et réalité. Mais en tout cas, c'est une vraie oeuvre de qualité tant du point de vue du dessin que du scénario. Je suis vraiment très curieux de voir le résultat complet. Au final, malgré quelques histoires et dessins d'un niveau trop proche du simple fanzinat, j'ai été agréablement surpris par Shogun Mag. Les articles sont excellents et certaines histoires demandent vraiment à connaître leur suite. Pour un prix modique, pour un grand nombre de pages, pour de nombreux récits en parrallèle, pour l'interaction offerte aux lecteurs-voteurs, je suis persuadé que ce magazine aura du succès pour peu que le public puisse répondre à l'appel, ce qui ne sera pas facile vu l'afflux énorme de publications dans lequel la sortie de Shogun Mag pourrait être noyé et passer inaperçu.