Les forums / [Débat] Edite-t-on trop de bd?

Par ThePatrick Le 28/04/2004 - 10:26 (Modifier)
ThePatrick

J'aurais tendance à être de l'avis de Pacman. Il y a un changement par rapport au temps où sortaient 2 ou 300 bds par an, c'est certain. Est-ce un mal en soi ? Non, je ne crois pas, même si ça implique un changement au niveau des habitudes des lecteurs (et libraires). Effectivement, on ne peut plus tout lire, tout acheter. Effectivement aussi, il faut réussir à pouvoir se faire une idée plus rapidement (qu'en allant en librairie et en regardant tous les albums, je veux dire). Et puis le nombre de bds vendues augmente quand même en même temps que le public. Donc il ne s'agit pas de "perte sèche", puisqu'elle est (mais dans quelle mesure ?) compensée par l'augmentation des ventes. Ca n'empêche pas certains problèmes déjà cités, en particulier pour les libraires au niveau du conseil et de la possibilité de présentation, et c'est vrai que c'est très regrettable. Triste D'un autre côté, le même problème est valable avec les romans, et personne n'en fait tout un foin. Faudrait voir comment les libraires font pour les romans, s'ils peinent autant ou ont des trucs bien rodés. Personnellement j'écarte déjà tout ce qui est Soleil de mes achats (sauf exceptions quand même, mais rares), ça fait déjà 20% de ce qui sort en moins. RireRireRire Après je me repère plutôt au niveau des auteurs, des éditeurs et collections (les mangas Akata/Delcourt et Tonkam par exemple, je suis d'assez près). Pour les nouveaux auteurs, faut voir les infos disponibles sur le web, dans les brochures, les magazines, etc. Sinon concernant "le marché", bin y a des boites qui ferment. Pointe noire, Nuclea, Nuclea²... On peut ésperer que ce ne sont pas que les grosses qui vont survivre. D'ailleurs j'ai l'impression que les petits éditeurs jouent la carte de la spécificité, comme Frémok, Asuka, L'Association (bon, c'est pas nouveau), Vertige Graphic, etc.


Par Pacman Le 28/04/2004 - 09:53 (Modifier)

si il parait de plus en plus de bd, c'est que les gens en lisent de plus en plus. Je pense que le marché bd est encore en pleine expension. Personnellement, j'ai toujours été fan de bds, et je trouve de plus en plus d'interlocuteurs qui lisent des bds. Les points de vente se multiplient, les rayons bd des bibliothèques enflent à vu d'oeil, même les supermarchés y consacrent un rayon entier. Simplement, je pense que la bd devient une forme de "literrature" à part entière. Il ne viendrait jamais à l'idée d'un libraire de lire tous les romans qui sortent. Il lit les critiques, tout au plus. Il met en vitrine le dernier livre d'Hilary Clinton ou de PL Sulitzer comme le dernier XIII. Pour avoir une idée d'à peu près tout ce qui sort, il ya les magazines bd, les sites internet, certains libraires qui lisent encore beaucoup (les miens m'ont avoué qu'après avoir tout lu à deux pendant un certain temps, ils décrochent un peu ces temps ci) Il s'est toujours édité du bon et du mauvais, peut être que les éditeurs n'ont plus l'embarras du choix comme à une époque, d'ou une baisse de niveau générale. Comme tu le dis, s'il y a surenchère, gageons que le marché se régulera de lui même. La seule dérive que je relève, c'est l'arrêt en plein cycle de certaines séries qui n'ont pas marché. Mais c'est surtout le fait de certaines maisons d'édition, maisons que je n'ai pas besoin de citer, tout le monde voit de qui je parle.


Par elveen Le 28/04/2004 - 09:34 (Modifier)

Et ceux qui travaillent dans le domaine du livre se la posent eux-même. On assiste en effet à une montée des enchères qui n'en finit pas. En effet, comment un éditeur pourrait aujourd'hui cesser de publier autant? Il ne peut le faire que dans la mesure où les autres font de même, sans quoi les livres qu'il continuerait de publier seraient perdus dans la masse toujours immense des ouvragers parus chez les autres éditeurs. Est-ce rentable pour eux? Oui, dans la mesure où parmi tant de publications, il y a forcément du bon (ou plutôt il y a toujours quelque chose qui se vend, ce qui n'est pas toujours la même chose). Les éditeurs peuvent, en publiant beaucoup, se permettre de publier des choses qu'ils auraient laissées de côté autrement, soit parce que de moindre qualité, soit parce que pas assez rentables. Ceci dit, c'est devenu trop! (et pas seulement pour la BD, mais pour tous les livres) Alors, "Chacun d’entre eux n’y perd-t-il pas son identité ?" C'est un risque, oui. Ils peuvent en venir à publier n'importe quoi, car il leur est désormais nécessaire de publier beaucoup. "Ne brouille-t-on pas chaque fois un peu plus les repères des lecteurs? " Le lecteur ne s'y retrouve plus dans cet amas de nouveautés. Comment le pourrait-il le faire alors que les libraires eux-mêmes ont du mal? J'ai travaillé en librairie et, à l'approche des fêtes, les nouveautés exposées sur une grande table à l'entrée n'y restaient parfois qu'un jour! D'autres venaient ensuite les remplacer. Comment dès lors donner sa chance à un titre de moindre tirage, de bonne qualité mais peut-être moins "grand-public"?


Par Marv' Le 28/04/2004 - 08:23 (Modifier)

À mon avis non, il n’est pas nécessaire de se donner des « limites » en terme de nombre de sorties. La BD connaît depuis quelques temps un boom assez impressionnant, et ça a eu pour incidence directe de multiplier les titres et les nouveautés. Alors évidemment plus il y en a, plus on en trouvera de mauvais, mais plus on aura de chances aussi de tomber sur de petites perles qui n’auraient pas émergé autrement. Ne serait-ce que pour cette raison, je crois qu’il ne faut pas vouloir restreindre le nombre de BD. Du point de vue de la rentabilité je ne saurais dire, là c’est aux professionnels de savoir ce qui vaut le coup ou non. J’imagine que ça doit être moins évident de s’en sortir à tous les coups (disons même que c’est impossible). Par contre c’est vrai qu’en tant qu’amateur, je me retrouve régulièrement face à des choix à faire parce que du point de vue financier il faut bien se limiter à un moment ou à un autre … Idem pour le temps de lecture : les piles de ce que j’ai en attente de lecture ne cessent d’augmenter. C’est là que des sites comme celui-ci prennent toute leur importance, ils permettent de se tenir au courant des sorties, et pourquoi pas aussi de se faire une pré-sélection de ses futurs achats.


Par ArzaK Le 28/04/2004 - 00:58 (Modifier)

A chaque fois que je fais le tour des nouveautés dans les librairies ou sur internet, je me pose la question : "Comment est-il possible d'éditer autant de titres différents?" Est-ce encore rentable? Les éditeurs ne sont-ils pas en train de s'étouffer les uns les autres en saturant le marché? De plus, chacun d'entre eux initient sans cesse de nouvelles collections, cherchant visiblement à marcher sur les plates bandes des concurrents... Chacun d’entre eux n’y perd-t-il pas son identité ? Ne brouille-t-on pas chaque fois un peu plus les repères des lecteurs? Plus aucun amateur de bd n'a le temps de se pencher sur tout ce qui sort...plus aucun libraire ne peut accueillir toutes les nouveautés dans son magasin... Un libraire honnête (y'en a) : "Non, j'ai rien lu de bon cette semaine...que des merdes ou des trucs dispensables.... sur 79 albums! Mon record!" "Tiens, c'est quoi cette série? Jamais vu, déjà le 10e tome? Ah bon!" "C'est quoi cette odeur? Ah... on approche du rayon heroic fantasy!" "Non monsieur, on ne reçoit pas les bds de cet éditeur... Celui-là non plus...Celui-là... connais pas... Vous voulez pas acheter le dernier XIII comme tout le monde?" "Voilà la liste de nommés à Angoulême...j'en connais...euh...2... J'essaierai de faire mieux l'année prochaine..." Et dire qu'il n'y a pas si longtemps d'ici, dans les années 80, lorsqu'on éditait en France entre 200 et 300 bd par an, certains fanas de bd se permettaient d'acheter presque tout ce qui sortait...cette époque est bel et bien révolue... Aujourd'hui quand bien même quelqu'un aurait le moyen de le faire, il n'aurait pas le temps matériel de tout lire... et il lui faudrait plusieurs hangars! A la bd, viennent toujours s'ajouter un peu plus de bd étrangères : on a jamais traduit autant de comics et de manga qu'aujourd'hui... Ma question est celle-ci : Est-ce réellement bon signe? Les éditeurs ne feraient-ils pas mieux de s'abstenir plutôt que d'éditer des choses parfois très moyennes ou vraiment nulles? La profusion des titres et la vitesse à laquelle les nouveautés viennent se remplacer les unes les autres dans les étales des librairies ne sont-elles pas néfaste au bouche à oreille nécessaire à la découverte par le public des oeuvres réellement essentielles? S'il y a des gens de l'édition qui passent par ici (auteurs, éditeurs, commerciaux, libraires...) n'hésitez pas à apporter votre éclairage!