Ravermoon

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Depuis plus d’un siècle, Ylgaard est la capitale des mages. Ils expriment leur art au sein de l’Arcanade, lieu de recherche qui regroupe de nombreuses écoles, chacune correspondant à un champ d’expression magique.


Voyages dans le temps

Les Manieurs du Temps forment la plus modeste de ces communautés. À peine accèdent-ils à la gloire avec la découverte des Tranches du Temps qu’ils sont tous assassinés lors d’une nuit sanglante ! Tous sauf Gillian qui, miraculeusement, échappe au massacre. Qui a commandité ces crimes odieux ? L’Église du Miracle, religion d’un voisin haï qui s’est implantée dans le royaume du Sikhor ? Une autre école ? Des brigands ? C’est ce que Nadira, sœur de Gillian et redoutable mercenaire, Rhomdal, le noir Régent du Sikhor, et Ornelas, le capitaine des légendaires chevaliers Tournefers tenteront de découvrir…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Avril 2010
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Ravermoon © Soleil 2010
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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19/04/2010 | Pasukare
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voir cette série publiée chez Soleil ne surprend pas, tant ils se sont spécialisés dans la fantasy. Mais ce triptyque sort un chouia de l’ordinaire dans sa trame. En effet, il n’y a pas ici de quête menée par un groupe hétéroclite, mais plutôt une sorte d’enquête, pour comprendre qi est responsable des vagues d’assassinats dans un cité-Etat. Pas d’elfes, de nains ou d’orcs non plus. Seule la magie est très présente. Malgré un scénario parfois un peu obscur, la lecture s’est quand même révélée plaisante. Car le dessin de Cordurié est vraiment bon et très agréable à l’œil (et la colorisation de Jacquemoire est, elle aussi, plutôt réussie). Un scénario un peu touffu donc. Ou plutôt très dense et ne livrant pas forcément aisément ses clés. En plus, nous suivons un très grand nombre de protagonistes (les rangs s’éclaircissent beaucoup dans le dernier tome toutefois !). J’ai à deux ou trois reprises dû faire des pauses pour bien resituer personnages et événements, surtout dans les deux premiers tomes. Le dernier tome est un peu plus « clair », et plus tourné vers le combat/baston. Autre regret, que certains pouvoirs magiques ne soient pas davantage utilisés, comme la capacité de Ravermoon de jouer avec le temps (et donc de « revenir en arrière ») pour éviter un grand danger – qui n’en a pas rêvé ? Ravermon dont j’attendais sans doute qu’elle joue un rôle encore plus important (et pas que pour admirer sa plastique – même si ici Cordurié a la bonne idée d’éviter le cliché habituel de la bimbo très peu vêtue). Au final, c’est globalement un bon triptyque, qui conviendra je pense aux amateurs du genre.

03/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je précise que j'ai lu le tome 1 de l'édition originale de 2010 avec une couverture bien plus jolie que cette réédition si soudaine dont je ne comprend pas la raison. Cette histoire d'heroic fantasy a bien des atouts mais aussi quelques défauts, essayons d'y voir clair. D'abord, il y a un prologue qui ouvre sur une guerre impliquant une magie qui semble redoutable mais dont on ne comprend rien, il y aura un lien que l'on saisit dans les autres tomes. On se retrouve 200 ans plus tard dans la cité d'Ylgaard, l'histoire peut commencer. Cette enquête policière au sein d'un décor de fantasy est très alléchante comme ça en surface, mais quand on gratte un peu, on s'aperçoit que c'est très compliqué, on dirait que Cordurié prend plaisir à complexifier volontairement cette intrigue où dans un premier temps, je n'ai capté que quelques éléments. D'autres m'échappent un peu, et comme on saque ce qu'on ne comprend pas, j'avoue n'avoir pas été autant captivé comme je l'aurais voulu. Et pourtant, je sens que le potentiel est énorme et que c'est passionnant, mais je n'arrive pas à m'intéresser plus que ça à cette histoire. Ceci dit, je ne saque pas la série, l'univers est très élaboré, bien construit, très séduisant, mais l'intrigue est beaucoup trop dense ; cette densité et cette complexité m'ont un peu dérangé. L'intrigue est relativement classique pour un récit de fantasy, c'est une histoire de complot mêlé de magie et de religion, mais qui évidemment interpelle, si bien qu'on a envie de savoir ce qui va se passer. Le background est riche mais excessivement fourni, Cordurié ne délivre que quelques indices en resserrant l'étau progressivement, et il y a beaucoup de personnages dont il faut retenir les noms, de même que le vocabulaire rempli de noms spécifiques n'est pas évident à digérer, les auteurs en abusent un peu trop. D'autre part, l'héroïne est sous-utilisée, Raver ou Ravermoon n'apparaissant qu'à la moitié du tome 1, et au final, ce n'est qu'un personnage secondaire, le vrai héros pour moi étant Rhomdal le noir Régent du Sikhor ; le choix du titre de ce triptyque est donc trompeur. On met du temps à rentrer dans cet univers, il y a de nombreuses sous-intrigues et trames narratives annexes qui ne captivent pas toutes l'attention. En fait, l'intrigue traine un peu trop dans les 2 premiers albums, en nous jetant 2-3 scènes d'action spectaculaires par-ci par-là pour nous faire patienter avant d'exploser dans le tome 3 qui apporte enfin des réponses. C'était tellement compliqué que j'étais obligé souvent de revenir en arrière relire des passages pour éclairer d'autres passages qui me semblaient manquer de cohérence. Il se trouve aussi que j'ai lu les tomes 1 et 2 à 2 jours d'intervalle, malheureux qu'avais-je fait ? j'ai été carrément obligé de relire tout le tome 1 sinon je ne comprenais plus rien. Bref, je me suis accroché parce que ça m'intéressais mais j'ai eu beaucoup de mal pour venir à bout de cette Bd. Ce qui apporte un indéniable atout à la série, c'est le dessin de Leo Pilipovic, il est proprement superbe, avec un univers bien élaboré, des décors grandioses, un soin du détail dans les armes, costumes et éléments de décors, même les murs de pierre vieillie sont beaux ; seul petit hic : certains personnages se ressemblent, et certaines scènes d'action sont un peu confuses, mais ce n'est pas bien grave, vu que c'est magnifique visuellement. J'avais déja apprécié ce dessin sur Le Grand Jeu et d'autres tomes de séries concept. Il est clair que s'il n'y avait pas eu ce dessin, j'aurais lâché la série dès le tome 1. C'est un triptyque intense à l'univers bien défini mais sans doute un peu trop foisonnant et au scénario trop complexe.

11/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Ravermoon est ce qu’on pourrait appeler un thriller fantasy. De mémoire, la nouvelle Conan - Le dieu dans le sarcophage de Howard ainsi que le roman Druide d’Olivier Peru peuvent entrer dans cette catégorie transgenre, néanmoins je n’en ai jamais lu ni vu en BD. Sylvain Cordurié propose une histoire très accrocheuse qui s’ouvre sur des assassinats ciblés et commandités par on ne sait qui et visant les membres d’un ordre sorcier versé dans l’art de contrôler le temps. S’agit-il d’une diversion ? L’œuvre de l’Église des Miracles, religion étrangère qui dérange le pouvoir en place ? Ou de la première étape d’un complot orchestré par de sombres ennemis préparant leur avènement depuis des siècles ? L’auteur connaît son affaire, il sait comment maintenir le suspens en dispersant quelques morceaux de révélation au fil des albums, jouant habillement entre intrigues du passé sur lesquelles s’ouvrent chaque album, et le présent dont les drames en cours sont directement liés. Le rythme est bon, alternant entre différents fils d’intrigues sans que l’on ressente de longueur. On sent qu’il y avait possibilité de développer davantage encore et que le scénariste avait des choses à raconter mais malheureusement faute de succès dans les rayons, on en restera là. Face à cette vague d’attentats, Ornelas le capitaine des Tournefers fait appel à Raver qui travaille pour son compte mais se sent aussi personnellement concernée par cette affaire car son frère Gillian était une des cibles des meurtriers. Raver est la bonne idée de Cordurié qui invente un pendent féminin de Jack Reacher. Raver se fout de tout quand elle a une idée fixe et ses interrogatoires sont souvent ponctués de dents ou pifs brisés. Cela fait plaisir de lire en fantasy une héroïne tout à la fois forte, intelligente et gracieuse mais sans être sexué ou utilisée comme simple vagin ambulant. Dommage qu’elle soit sous-exploitée de part la densité de l’intrigue qui inclus bon nombre de personnages secondaires. De plus, le fait que ce soit une BD avec toutes les contraintes de pagination que l’on sait, n’aide pas non plus à développer la psychologie de Raver ou de renforcer certains traits de caractère. On peut s’interroger pour le coup sur le choix du titre, "Ravermoon", alors que la femme en question, sans être secondaire, ne constitue pas le cœur de l’intrigue. C’est pour cela que j’évoquais plus haut le regret de ne pas voir la série prolongée. Sur une histoire prévue en deux tomes supplémentaires le scénariste aurait pu étoffer différents axes comme l’exil de Raver qui est ici laissé aux oubliettes. L’histoire offre quelques chouettes idées sur la façon dont sont organisés les différents courants magiques où l’on peut faire un parallèle avec nos sciences actuelles qui tendent vers la spécialisation des disciplines et la fin des génies polymathes. Ce parallèle évident entre science de notre réalité et magie de ce monde permet au scénariste de mettre en place une réflexion, pas très subtile mais qui a le mérite d’être abordée, sur la nature humaine et l’homme qui cherchera toujours à trouver un moyen de détourner une invention à priori bienfaitrice, ou du moins d'utilité, vers quelque chose lui permettant de mieux tuer ses semblables. Je pense par exemple à l’invention de la dynamite par Alfred Nobel. Ici l’ennui survient lorsque Gillian trouve un moyen de canaliser le temps, pour résumer. Lui et ses amis aimeraient utiliser cette découverte pour faire le bien et apporter la prospérité à tous comme de pouvoir cultiver la terre sans interruptions des saisons. Mais l’homme étant ce qu’il est, certains souhaitent confisquer et s’approprier cette découverte comme le paladin Bohoram qui aimerait se servir du temps pour les conflits militaires à venir. Donner une baguette magique à un singe et il s’en servira pour se gratter le cul. Ces questionnements sur les technologies qui nous dépassent et finissent par nous péter à la gueule sont habituellement lus dans les ouvrages de SF et l’auteur réussit un peu un tour de main je trouve en démontrant que ces réflexions sont transposables dans un genre auquel on ne s’y attendrait pas forcément. Un thriller qui saura en temps voulu s’éclipser pour faire la part belle à une heroic fantasy de bon aloi. Les flashs back dans le passé du Sikhor où l’on suit la « jeunesse » du régent immortel Rhomdal offrent des moments d’action sword & sorcery et présentent des guerriers classes au design recherché comme les compagnons d’armes Pellear le chevalier mage, Isaguir qui combat au marteau de guerre, Handil l’archer, un autre à la hallebarde et le cinquième à la hache en aile de papillon. Ravermoon est donc aussi attirant grâce à un dessin de toute beauté avec derrière les pinceaux Léo Pilipovic. Son dessin c’est de l’orfèvrerie pure. Les armures, armes, costumes et le reste sont soignés et très stylés. Rien n’est laissé au hasard y compris les décors au second plan qui fourmillent de détails et sont un régal pour les lecteurs comme moi qui en réclament toujours plus. Dommage qu’il n’existe pas d’édition noir et blanc et ce n’est pas bien grave remarquez car les couleurs d’Elodie Jacquemoire touchent également à la perfection. On comprend le harcèlement de Cordurié pour imposer son choix de Jacquemoire à la couleur quand on constate le résultat. Sa mise en couleur nuancée et variée s’accorde bien avec un dessin déjà très pointu techniquement. Une bonne idée également que le régent-sorcier Rhomdal, tout droit sorti de l’imaginaire moorcockien. On fait de suite une comparaison entre son histoire d’amour avec Lorden et celle entre Elric de Melniboné et Cymoril. Des personnages très similaires dans leur manière d’exercer le pouvoir et leur réaction face au tragique. J’ai kiffé l’album conclusif où l’action explose enfin après ces deux tomes amuses-bouches, ce duel final entre deux titans aux pouvoirs de super héros de comics roxe son poney. On pourra redire cependant sur la complexité de l’intrigue qui oblige le lecteur à souvent revenir en arrière pour se remémorer les noms des personnages (pourtant identifiables) ou tout simplement démêler les différents fils de l’intrigue pas toujours évidente à saisir, mais c’est tellement beau que je ne vois pas d’inconvénient à m’attarder un peu en arrière. Une bonne série qui n’a pas eu le succès qu’elle méritait mais il n’est pas trop tard pour les lecteurs de rattraper le temps perdu et lui offrir un second souffle.

13/10/2015 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai envie de faire confiance à cette nouvelle série d'heroic-fantasy. Car malgré un début qui m'a semblé rébarbativement banal, la suite m'a nettement plus convaincu. J'ai en effet aimé cet univers qui est mis en place, cette cité emplie de mages de différentes écoles vivant en bonne société, son dirigeant mystérieux et puissant, sa police composée de puissants guerriers et cette église du Miracle rapidement pointée du doigt comme un ennemi à abattre. L'intrigue à base de complot et d'hommes masqués qui oeuvrent dans l'ombre est un peu classique mais suffisamment énigmatique pour attiser la curiosité. Et puis il y a cette héroïne, Ravermoon, qui manie aussi bien l'épée que quelques sorts de la magie temporelle qu'étudie son frère. D'ailleurs, j'ai trouvé amusant son sortilège de "sauvegarde rapide / recharge rapide" qu'elle utilise pour prévenir le danger comme le font les joueurs de jeux vidéo. OK, c'est un personnage un peu facile : un canon de beauté, imbattable à l'épée, voleuse discrète et intelligente et en même temps un peu magicienne. Mais bon, c'est de l'heroic-fantasy un peu légère, on peut donc y accepter avec un peu de bonne volonté une telle super héroïne du moment que la lecture est plaisante. Le dessin est de très bonne qualité. La narration est agréable et claire. Le scénario est dense et prenant. Seule la grande quantité de personnages du premier tome m'a un peu embrouillé mais je m'y suis rapidement fait. J'ai envie de connaître la suite.

25/04/2010 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pasukare

Pas mal sans plus à ce stade de la lecture : le dessin est très joli avec la part belle aux perspectives et aux compositions recherchées. Je ne lui ai pas vraiment trouvé de défaut, ni non plus au niveau de la colorisation. C'est déjà un bon début pour une lecture agréable. Le sujet quant à lui est plutôt intéressant, avec ce temps dont certains savent manipuler l'écoulement, l'opposition de ces derniers avec une espèce de secte des miracles, le retour au bercail de Ravermoon, l'héroïne de l'histoire, qui s'était exilée pour échapper à ses ennemis. Cependant, même si cette fin de premier tome ouvre des perspectives intéressantes et mystérieuses, le tout est un peu confus (beaucoup de néologismes à ingurgiter entre autres) et un poil décousu. En l'état actuel de ma lecture, je ne suis pas prête à passer à l'achat mais je lirai la suite avec intérêt pour savoir ce qu'il en retourne et éventuellement changer d'avis.

19/04/2010 (modifier)