L'An 01

Note: 3.22/5
(3.22/5 pour 9 avis)

2001 : Prix Tournesol (Prix spécial pour le nouveau millénaire) On arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste.... La révolution poétique selon Gébé.


Charlie Mensuel Prix Tournesol Utopies, Dystopies

Cet album est la réédition par l'Association d'une des bande dessinée les plus atypique qui ait jamais été écrite. Publié à l'origine dans Charlie-Hebdo au début des années 70, ces pages proposent au lecteur l'idée d'un nouveau départ. On arrête tout, on réfléchit et c'est pas triste... Gébé enfonce le clou et délire autour de l'idée de révolution. Quelque peu en marge des utopies marxistes soixante-huitarde, il propose une révolution rigolote et libertaire, une libération jouissive, dénuée de tout complexes. Un film fût réalisé en 1973 par jacques Doillon, avec une séquence d'Alain Renais et plus de 300 acteurs dont Gotlib, Coluche, Miou-Miou, Gérard Depardieu, toute l'équipe d'Hara-Kiri... Le film fît plus de 500 000 entrées et provoqua des émeutes à Paris et dans plusieurs villes de provinces.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1972
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série L'An 01 © L'Association 1972
Les notes
Note: 3.22/5
(3.22/5 pour 9 avis)
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22/05/2002 | ArzaK
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une œuvre à lire, vraiment. Mais voilà aussi une œuvre difficile d’accès. Une œuvre qui postule au statut de culte, mais qui n’aura pas aujourd’hui de facilité à toucher le grand public. Gébé est de toute façon un auteur à part, dont les œuvres, sans concession, sortent des sentiers battus – et le faisaient déjà à l’époque de leur parution. On a envie de croire à l’utopie développée par Gébé. Utopie très marquée par ce début des années 1970, post-soixante-huitarde. Et qui résonne étrangement à l’heure où j’écris ces lignes, confiné, avec une économie et un pays à l’arrêt, le capitalisme comme engourdi, endormi. Reste que, comme je l’ai dit, l’album est parfois difficile d’accès. D’abord par la mise en page éclatée, faisant feu de tout bois sur des planches où parfois le texte est très imposant. Et les idées développées par Gébé elles-mêmes peuvent, près de cinquante ans après, et alors que les utopies libertaires ou anarchistes semblent hors du temps, la conscience politique s’estompant, ces idées politiques peuvent donc lasser, paraître absurdes ou « étranges » au lecteur lambda. Œuvre inclassable, mais à connaitre ! Le témoignage d’une époque, certes, mais pas que. Il y a dans cet album des idées qui ne sont pas si dépassées que ça.

09/04/2020 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Une bien belle BD que voilà, bien qu'elle soit à mon avis très dure à lire. C'est le genre de BD qu'on qualifie d'utopie, émanant d'une bande de doux dingues, lesquels ont rêvé un monde et l'ont créé. C'est une utopie assez ancrée dans son époque et totalement en accord avec les contestataires des années 70, faisant suite à mai 68. On rêve que la société change, qu'on arrête la course au progrès et qu'on trouve une autre voie. J'ai eu du mal à lire cette BD, je dois bien l'avouer, principalement parce que le dessin est vraiment compliqué. Les enchaînements ne sont pas fluides, le texte déborde de partout, la façon de lire est changeante d'une planche à l'autre, et le tout ne se fait pas dans une suite logique. On mélange avant et après l'an 01, c'est un peu fouillis. Par contre, j'ai adoré le fond de la BD, avec cet idéal de retour à une vie simple et communautaire, ces fameuses idées tellement géniales, tel que l'abandon des clés, le principe des vêtements et tant d'autres choses. J'ai trouvé l'ensemble vraiment très bon, avec plusieurs réflexions sur le fonctionnement de l'an 01, même si je ne pense pas que tout les aspects soient abordés. Mais le top du top reste le fameux passage à l'an 01, ce fameux moment où on arrête tout et on repart à zéro après réflexion. C'est superbe comme idée, le top en matière de révolution pacifiste et sans accroc. Rien à faire, on s'arrête juste, comme ça, sans rien faire. Et puis on repart en réfléchissant. D'ailleurs plusieurs phrases m'ont marqué, notamment lorsque l'un explique que "Platon on en fait tout un plat, mais ça se laisse lire". La morale est vraiment sympathique, et j'ai bien adhéré à ces rêveries. En fait, je dois dire que le seul problème de l'an 01, c'est la mise en page qui est assez peu lisible et n'aide pas à la lecture. Ça ne se lit pas comme une BD traditionnelle, mais les idées compensent ce manque et c'est ce qui importe véritablement au final. J'ai aimé, et j'ai encore en tête la poésie et la douceur dégagée par le livre. Le soleil qui revient en ce moment m'incite à me poser dehors et lire tranquillement, à réfléchir et faire la révolution poétique, au moins dans la tête. C'est déjà un bon début, non ?

22/03/2013 (modifier)