Marcel Labrume

Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)

Angoulême 1984 : Alfred du meilleur album pour le second tome Dans les pas d'un gars pas très net pendant la seconde guerre mondiale...


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Angoulême : récapitulatif des séries primées Auteurs italiens Journalistes La BD au féminin La Syrie Maghreb Proche et Moyen-Orient [Seconde Guerre mondiale] Les Campagnes d'Afrique et de Moyen-Orient

Petit journaleux combinard, Marcel Labrume est allé à Beyrouth en 1940 se refaire une virginité, dans le milieu des coloniaux arrogants, racistes et antisémites et c'est là que son chemin croisera celui d'une belle et jeune milliardaire poursuivie par les services de la Gestapo. On le retrouvera aussi en Lybie, au moment où Rommel commence son avancée victorieuse dans les sables du désert... Marcel bascule dans le bon camp, la morale est-elle sauve ?

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 1983
Statut histoire Une histoire par tome (série terminée) 2 tomes parus

Couverture de la série Marcel Labrume © Mosquito 1983
Les notes
Note: 3.2/5
(3.2/5 pour 5 avis)
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27/10/2009 | Spooky
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Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Ah voilà une réédition qui tombe à pic ! Marcel Labrume fut primé au festival d'Angoulême en 1984, et les deux tomes édités en 1983 par les Humanos étaient depuis longtemps introuvables. Fortes d'une déjà belle histoire d'amour avec l'oeuvre du maître italien, les Editions Mosquito ont décidé de rendre cette oeuvre à nouveau disponible. Dotée d'une nouvelle traduction, d'un nouveau scannage des planches originales, l'intégrale qui vient de sortir propose donc un bel objet, à même de ravir les amateurs d'aventures exotiques et guerrières. Marcel Labrume est un journaliste qui ne fait pas de reportage, mais essaie plutôt de passer entre les gouttes de la seconde guerre mondiale. Il espère qu'en s'exilant au Proche-Orient, puis en Lybie, il pourra y échapper ; mais non, hélas ! Doté d'un dessin d'un grand classicisme, le héros est tout sauf un enfant de choeur, encore moins un homme sûr de ses convictions, on est loin du cliché du bel aventurier au coeur d'or. Comme le dit Micheluzzi lui-même, Marcel est un homme qui attire avec son potentiel de séduction un peu perverse, par son statut de personnage trouble, sans idéal, totalement immergé dans son abominable égoïsme. Un personnage plein de contradictions donc, balancé dans les soubresauts d'une belle saloperie, une guerre qui fera le vide autour de lui, alors qu'il n'aspire qu'à s'échapper de tout ça. Marcel le mérite-t-il ? C’est un personnage égoïste, brutal, grossier, violent... Mais il est à l'image du monde qui s'agite autour de lui, un monde en plein chaos, avec des gens très différents qui s'affrontent au bout du monde, pour des idéaux qui les dépassent... Marcel disparaît à la fin du premier tome (il ne meurt pas), mais à la demande générale des lecteurs de l'époque, Micheluzzi le fera revenir dans un second tome, plus classique dans son déroulement et ses thématiques. Je l'ai dit, Micheluzzi fait preuve dans cette oeuvre, peut-être son apogée, d'une belle maîtrise du dessin classique, directement hérité de Milton Caniff, dont il a bien digéré l'influence, et qui lui permet de s'exprimer dans un noir et blanc parfois somptueux, dans des cases propres (contrairement à l'édition française originale). La documentation technique est de tout premier choix, puisque tout, y compris les mitrailleuses et les voitures des années 1940, est criant de vérité. Je ne suis pas trop preneur des récits guerriers et/ou historiques. Pourtant le vrai sujet de ce diptyque est ailleurs, puisqu'il est construit comme un polar, noir, dramatique. L’atmosphère, le déroulement de l'histoire, le bad guy, la pépée blonde qui surgit comme un météore dans la vie de Marcel, tout ressemble à s'y méprendre à un polar des années 1940/50, du moins dans la première partie, la seconde, bien que dramatique, ressortissant plus aisément du genre "aventures historiques". Au final, j'ai lu une grande série, qui fait indubitablement partie des classiques de la bande dessinée européenne de par la qualité de sa narration, le soin apporté aux ambiances et aux cadrages magnifiés par le noir et blanc, mais par laquelle je n'ai pas été très touché, étant assez peu sensible à ce genre d'histoire (Corto Maltese me gonfle prodigieusement, par exemple).

27/10/2009 (modifier)