L'Enfant maudit

Note: 2.93/5
(2.93/5 pour 15 avis)

D'où vient Gabriel ?


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adoption Limousin Mai 68 Secrets de famille... [Seconde Guerre mondiale] Europe de l'Ouest

De toute sa vie Gabriel ne s'est jamais plaint. Il n'a jamais osé se poser de questions non plus. Qui étaient ses vrais parents, par exemple ? Pourquoi en 1945 a-t-il été adopté par un couple de paysans de la Creuse ? Pourquoi un flic le traite-t-il un jour de "rejeton de Boche" ? Pour Gabriel, il est temps d'explorer ses origines. En fouillant son histoire, l'"enfant maudit" va fouiller des épisodes obscurs de l'Histoire de France. Et d'ailleurs, en même temps que Gabriel, le pays entier se remet en question. Car ce moment, c'est mai 68…

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Mai 2009
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série L'Enfant maudit © Bamboo 2009
Les notes
Note: 2.93/5
(2.93/5 pour 15 avis)
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07/05/2009 | Spooky
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Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Il y a dans les productions modernes quelque chose qui m'attire incontestablement et qui confirme le renouveau de la bd française réaliste. Le talent est quelque chose qui ne se commande pas. On peut dire que les auteurs qui nous avaient déjà impressionnés dans l'Envolée sauvage frappe encore une fois très fort. La maîtrise est aussi parfaite scénaristiquement que graphiquement. Il n'y a qu'à contempler la couverture pour percevoir le regard apeuré et triste de cet enfant maudit. On a tout de suite envie d'en savoir plus. L'action se passe en mai 1968 au milieu d'une France qui se réveille et qui gronde entre barricades et manifestations. C'est dans ce tumulte qu'un jeune homme va se tourner vers son passé d'enfant adopté afin de connaître ses véritables origines. Cependant, il faudra se plonger dans les heures tristes de notre Histoire où l'on avait tondu à la Libération ces pauvres femmes qui avaient eu le malheur de s'amouracher de l'occupant nazi. Un cadrage efficace, un trait précis, un scénario bien huilé: tout y est pour passer un agréable moment de lecture au rythme d'une aventure personnelle dans un contexte historique intéressant. Oui, ce récit émouvant et captivant est encore un coup de coeur ! Ajout à l'avis initial Je viens enfin de terminer la lecture du second tome qui clos ce diptyque dont le premier tome m’avait passionné. Tous les ingrédients étaient présents pour passer un bon moment de lecture. A noter que le récit se concentre sur l’histoire des origines familiales de notre enfant maudit. Il n'y a pas de place à l’Histoire malgré le contexte de Mai 68. J’avais deviné dans le premier volume qui était en réalité les parents de Gabriel. La réponse m’a été confirmée. Il est dommage d’avoir été privé de retrouvailles. Les chasseurs de nazi d’origine juive ne sont pas montrés sous leurs meilleurs aspects ce qui pourra faire grincer quelques mâchoires. Sur le fond, les rebondissements sont bien orchestrés par le scénariste qui a maîtrisé son sujet. Certes, le second tome surprend par la direction prise mais cela ne déçoit pas. Le dessin m’est apparu comme très agréable. On va beaucoup voyager au travers de l’enquête menée et il n’y aura pas de temps mort. Les enfants de mère française et père allemand ou autrichien ont été estimés à 200 000 pour l’hexagone. On parle peu souvent de leur souffrance. Avec cette bd, on est sensibilisé sur ce phénomène des enfants maudits. Note Dessin : 4/5 – Note scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

20/06/2009 (MAJ le 19/03/2014) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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L'Envolée sauvage avait promis de belles choses à Laurent Galandon et Arno Monin. Il fallait confirmer ces promesses. C'est chose faite avec "L'Enfant maudit". L'un des sujets de cette nouvelle série (en cycles de deux tomes) est l'origine bâtarde d'un enfant pendant la guerre, et son adoption par un autre couple. Un sujet douloureux dans nombre de familles françaises, et qui est rarement évoqué, même à notre époque où l'adoption n'est plus un sujet "honteux". D'ailleurs un élément m'a un peu dérangé à ce sujet dans la BD. Parce que justement cela ne se disait pas à cette époque. Pourtant Gabriel sait très tôt que ses parents ne sont pas ceux qui l'ont conçu. Mais Galandon contourne cela en montrant que son "père" n'en voulait pas (sans trop développer d'ailleurs), et parce que le flirt de sa mère biologique avec un soldat allemand était de notoriété publique. Ce sujet fort en amène un autre, fort lui aussi : le déshonneur de celles qui ont fricoté avec l'occupant pendant cette période troublée. Ces femmes ont souffert dans leur chair et dans leur tête de cet état de fait, puisqu'on leur tondit la tête. Là encore, il y aurait beaucoup à dire, mais le mérite du scénariste est de ne pas forcer le trait, de ne pas montrer ces tondues trop longtemps pour se concentrer sur le parcours de Gabriel. Gabriel, qui en plein mai 68, après le décès de ses parents, décide, avec l'appui d'une amie d'enfance, de retrouver ses racines. Le chemin semble bien périlleux, mais très vite on a envie de suivre Gabriel dans sa démarche. Parce que le jeune homme est comme vous et moi, c'est un garçon ordinaire à cheval sur deux époques troublées. Comme je l'ai dit, on est très vite embarqué dans le récit concocté par Galandon (une fois de plus) ; cela pourrait n'être qu'une histoire de plus d'enfant à la recherche d'un secret de famille, certes très agréable, mais somme toute sans grande surprise. Et puis il y a les deux dernières pages. Ces pages qui placent cette histoire sur un autre niveau, surprenant. Je n'en dis pas plus, mais sachez que cela attise la faim du lecteur. Le second tome nous emmène donc dans la suite de l'enquêtre de Gabriel, en enquête qui va l'amener aux quatre coins de France, et même à l'étranger... Il va voler de surprise en surprise, et Galandon évite de peu le "too much" que peut inspirer ce type de péripéties. La fin du cycle est un peu "politiquement correct" à mon goût, mais l'ensemble est très agréable, et plutôt intéressant, tentant de tordre le cou à quelques clichés au passage. Je serais ingrat si je ne parlais pas du dessinateur. Comme son compère, Arno Monin confirme les jolies choses entrevues dans L'Envolée sauvage. Son dessin, qui se place un peu dans la veine de Pedrosa mais dans un style plus réaliste, s'affirme et s'affine dans cette nouvelle série. Le travail sur les couleurs est également excellent, avec des choix de tons pastel assez agréables à l'oeil. Par contre le début du second tome j'ai senti un fléchissement, avant que Monin revienne dans sa veine sérieuse et mature. Mais une seule question : pourquoi trois ans entre les deux tomes ?

07/05/2009 (MAJ le 09/06/2012) (modifier)