La Rivière Empoisonnée

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Sorte de prequel littéraire, La Rivière empoisonnée revient sur l'enfance de Luba, avant que celle-ci ne devienne le personnage central de Palomar City.


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On y apprend qu'elle est la fille illégitime d'une ancienne pin-up mariée avec un riche bourgeois, qui a fauté avec un paysan voisin. Plus tard, la jeune adolescente se marie avec le gangster Peter Rio, puis elle s'échappe avant d'arriver à Palomar.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Septembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Rivière Empoisonnée © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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30/01/2009 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Je n'ai pas lu Palomar City et ce n'est qu'à la toute fin de l'album que j'ai appris que La Rivière Empoisonnée formait en fait une sorte de prequel à cette autre série du même auteur. La Rivière Empoisonnée s'attache en effet à raconter le tumultueux passé de Luba, personnage principal des deux séries. Si j'avais su, je crois que j'aurais cherché à lire auparavant Palomar City pour mieux replacer l'ensemble dans son contexte et savourer davantage d'éventuels détails importants qui m'auraient échappé. La Rivière Empoisonnée est un album long et dense. Montre en main, j'ai mis plus de 3 heures à lire cet album. Il se présente comme un long roman graphique racontant toute la jeunesse de la très précoce Luba, de sa naissance à sa majorité, et l'entourant d'une foule compacte de personnages secondaires variés et tous dotés d'une grande personnalité et d'une histoire complexe. Le dessin est celui de Gilbert Hernandez. C'est un noir et blanc plein de classe, légèrement old school. Même si je lui préfère le style de son frère Jaime (Locas), c'est un graphisme que je trouve esthétique et très agréable à lire. Seul regret, certains personnages se ressemblent et j'en ai confondu quelques-uns, ce qui n'aide pas quand l'intrigue se complexifie comme c'est le cas à la moitié de l'album. Sans savoir de quoi le récit retournait, j'ai commencé par bien accrocher à ses premiers chapitres. L'histoire y est dure, presque violente de réalisme, présentant les premières années miséreuses et dangereuses de la toute petite Luba et de sa famille dont la majorité des membres vont disparaître ou mourir dans de tristes circonstances. L'auteur n'hésite pas à présenter la dureté de la vie des enfants et des hommes au Mexique dans les années 50 et 60 et il y a de quoi avoir la gorge un peu serrée. La narration est brusque, usant souvent d'ellipses pour accélérer le temps et les événements. Le récit s'en révèle d'autant plus dense et l'auteur raconte beaucoup de choses, parfois toutes à la fois. A tel point que j'ai hélas décroché vers la moitié de l'album et pendant de nombreuses pages : trop de personnages, des intrigues trop compliquées et croisées, trop de non-dits, je m'y suis paumé et n'ai pas pris grand plaisir à les lire. Heureusement, deux chapitres de flash-back vers les deux-tiers de l'album viennent soudainement expliquer une grande partie de ces mystères et de ces inconnues qui m'avaient empêché de comprendre clairement ce que je lisais quelques pages plus tôt. Tout s'explique ou presque. La vision des événements en est assez bouleversée, mais ce fut hélas un peu tard pour moi. En effet, je me souviens davantage de la peine que j'ai eu à lire les trop obscurs chapitres centraux de cet album que d'un éventuel plaisir devant leur soudain éclaircissement. Quant à la fin, elle se traîne un peu en longueurs le temps que Luba et sa toute petite famille arrivent enfin à Palomar City. Si j'avais lu cette autre série, cette conclusion aurait sans doute été plus marquante à mes yeux, mais telle quelle elle me laisse assez indifférent. En définitive, une longue lecture qui ne m'a pas déplu (si ce n'est ce passage péniblement obscur vers le milieu de l'album), dont j'ai apprécié l'originalité des personnages et l'intérêt du décor mexicain d'époque, mais qui n'a pas su suffisamment me séduire pour que j'en conseille l'achat à part peut-être à ceux qui ont lu et apprécié Palomar City.

30/01/2009 (modifier)