Ikebukuro West Gate Park (IWGP)

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Manga tiré d'un roman à succès sur la "jeunesse tokyoïte". De l'érotisme, du drame, un meurtre... Un divertissement assez classique.


Akita Shoten Seinen Séries avec un unique avis

Autour de la porte ouest du Parc d'Ikebukuro gravite une jeunesse un peu à la dérive, eussent dit les bonnes âmes d'un autre temps. Des loubards, des jeunettes qui se prostituent, un violeur présumé, un meurtre... Voilà pour les éléments d'Ikebukuro West Gate Park (IWGP), un manga assez peu résumable, plus centré sur l'élucidation d'un meurtre, que véritable portrait de la jeunesse japonaise d'aujourd'hui. Ou alors, d'une jeunesse vraiment, vraiment très particulière, et très restreinte... Pour le reste, le "ultra-dynamique, etc." d'Asuka (voir le site lié), c'est à mourir de rire. Même si, finalement, je n'ai pas trouvé ça très drôle. Faudrait voir à cesser de prendre les lecteurs de mangas pour des ahuris vibrionnants, et sous prétexte de "roman dans le vent", et de "découpage manga", nous survendre le moindre machin un peu branché venu du Japon. Par ailleurs, le quatrième tome est composé d'histoires indépendantes, plus ou moins liées aux personnages précédents.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2004
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Ikebukuro West Gate Park (IWGP) © Asuka 2004
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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30/10/2007 | Katz
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Par Katz
Note: 3/5

Cette série m’a si peu emballé, que je me suis bien demandé quelle critique « constructive » j’allais bien pouvoir rédiger à son sujet. Pourtant, son éditeur fait à son sujet une publicité absolument dithyrambique. Certes, ce manga résulte à l’origine d’un roman à succès, décrivant les mœurs délabrées et les errances d’une certaine jeunesse tokyoïte. Précision : « mœurs délabrées » est une plaisanterie de ma part, mais peut-être une description exacte d’un point de vue japonais. Car, pour ce qui est de la France, il n’y a là rien de vraiment choquant, ni même de provocateur. Le roman initial a-t-il d’ailleurs jamais cherché à l’être ? Ou n’a-t-il cherché qu’à capter une certaine humeur d’une jeunesse tokyoïte (et non pas de toute la jeunesse de Tokyo, précisons-le) ? Peu importe, ce roman ayant suscité un certain bruit, intéressa des producteurs de télévision qui en firent ce que l’on nomme « drama » dès lors qu’on parle Japon. Ensuite, vint la case manga, avec l’auteur initial au scénario. Mais de là à parler, pour décrire ce manga issu d’un roman « dans le vent » d’un : « manga ultra-dynamique, fun et sexy, ainsi qu’un étonnant portrait de la jeunesse japonaise d’aujourd’hui » (dixit la quatrième de couv’), il y a tout de même un gigantesque pas, que dis-je un gouffre, que seul un publicitaire chargé de coke jusqu’aux yeux peut franchir. Alors, déjà, « ultra-dynamique », je me pose la question : ils ont lu le manga avant de pondre ce dithyrambe ? Ils en ont lu d’autres, aussi, pour ainsi poser une telle référence ? Parce que le dynamisme (sans même parler d’ultra-dynamisme), je me demande bien où ils l’ont vu, à moins de n’avoir jamais rien lu en manga et en bd. Ikebukuro West Gate Park est une histoire bien menée, certes. Mais de là à parler de dynamisme... Enfin, bon, cessons là, parce que la pub des éditeurs, et celle d’Asuka en particulier... Mais redescendez un peu sur terre, hein, les gars et les filles, parce que moi qui suis passé par une école de marketing, j’y ai appris une chose sensée : il vaut mieux éviter un sentiment nommé « déception ». Si donc vous en promettez des tonnes, et que les tonnes ne sont pas au rendez-vous, par réaction, et sous le coup de la déception, votre public risque de trouver que c’est nul, alors que c’est juste moyen, voire « moyen plus », mais vous avez eu le tort de prétendre que c’est génialissime. Par effet boomerang, un public qui s’estimerait grugé, voire pris pour un con (ou une conne) risquerait donc de trouver qu’IWGP, le manga issu d’un machin à la mode, c’est une belle daube. Quant à : « l’étonnant portrait de la jeunesse japonaise d’aujourd’hui »... Alors, là, euh... Je ne suis certes pas un spécialiste du Japon d’aujourd’hui, un sociologue au fait de toutes ses évolutions. Mais celui qui a pondu cette phrase ne l’est certainement pas plus. À qui irait-on faire croire que toute la jeunesse japonaise d’aujourd’hui ressemble à ce que l’on voit dans IWGP ? Là encore, faut arrêter de sniffer la moquette de chez Asuka. IWGP est rempli de petites bandes de semi-loubards, plus ou moins chevaliers au grand cœur, dignes d’un bon polar antique, qui gravitent autour de la porte ouest du parc d’Ikebukuro. Ces gars fréquentent des filles plus ou moins dévergondées, plus ou moins putes, et participent à des sauteries. Dans ce marigot au fond sympathique, se produisent des meurtres. Les chevaliers loubards vont donc se charger de la résoudre. Alors, c’est peut-être la jeunesse japonaise d’aujourd’hui (étouffe un grand rire), mais on se croirait revenu dans un grand polar français, bien noir et tragique, des années 50. Sur ce, si l’on oublie un instant les délires mythomaniaques de l’éditeur, IWGP est un assez bon manga, divertissant, mais un peu vain, et, franchement, limite crédible par instants. C’est une petite histoire policière qui vous fera, peut-être, passer un bon petit moment. Mais sans plus.

30/10/2007 (MAJ le 30/10/2007) (modifier)