Pietrolino

Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 18 avis)

Pietrolino est mime durant la seconde guerre mondiale. Son spectacle, mettant en scène une France prenant le dessus sur l'Allemagne lui attire les foudres des Nazis.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Cirque & Saltimbanques Jodorowsky Nazisme et Shoah

Pietrolino est mime durant la seconde guerre mondiale. Son spectacle, mettant en scène une France prenant le dessus sur l'Allemagne lui attire les foudres des Nazis. Trahi, les mains brisées, il est envoyé dans un camp de travail jusqu'à la Libération. L’histoire de Pietrolino a connu un destin original. Partenaire de Marcel Marceau, qu’il accompagna en tournée à travers le monde dans les années cinquante, Alejandro Jodorowsky l’avait écrite à la demande du célèbre mime voici une dizaine d’années. Mais, faute de financement susceptible de la transformer en un spectacle vivant, elle resta dans un tiroir. « Jodo » finit par l’oublier. Il finit aussi par oublier qu’il l’avait confiée à Bruno Lecigne, éditeur aux Humanoïdes Associés, dans l’idée qu’un jour, peut-être, elle donnerait naissance à une bande dessinée.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Octobre 2007
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Pietrolino © Les Humanoïdes Associés 2007
Les notes
Note: 2.89/5
(2.89/5 pour 18 avis)
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20/10/2007 | Ro
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Par Thaugor
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Un conte superbement illustré et exactement dans le ton. L'histoire se situe en partie pendant la seconde guerre mondiale et se continue un peu après. L'histoire d'un mime (inspiré et dédié au mime Marceau) qui dénonce l'occupation allemande avec son art. Toujours amoureux d'une idylle impossible mais qui le laisse rêver et espérer, on suit les sentiments autant malheureux que de bonheur en accompagnant Pietrolino. Très peu de parole associée au personnage principal de Pietrolino (ce qui renforce le côté mime de l'histoire), c'est son ami qui est réellement chargé de raconter cette histoire et qui le suit partout. La façon de raconter est simple et la mise en couleur par des couleurs vives accompagne parfaitement cette histoire. C'est très agréable à lire et permet d'avoir un regard inhabituel sur les horreurs de la guerre et des collabos qui ont profités de cette guerre. C'est à la fois attendrissant, émouvant et dénonciateur, bref il faut le lire.

03/02/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Pietrolino n'est ni un récit historique ni même une biographie, c'est simplement un hommage au mime Marceau qui l'a inspiré, et à la passion qu'il vouait de son art. C'est un joli conte, une belle histoire qu'on nous murmure doucement au creux de l'oreille…. Jodorowsky nous offre ici une œuvre très troublante. Tout doucement au fil des pages, on ne voit plus que Pietrolino, sa passion, sa colère et sa souffrance. On rentre petit à petit dans un monde de silence, monde pourtant inondé de bruits, celui des armes, des applaudissements, de la foule et des rires, mais curieusement ce silence persiste… Les couleurs explosives se battent constamment en duel, entre violence et gaieté, dans la même planche ces deux sentiments sont intimement liés. Une indicible tristesse doucement nous assaille, on voudrait la chasser mais on est comme envoûté, on la subit pour finalement s'en délecter. Les décors sont assez dépouillés et certaines proportions parfois approximatives, comme si cela était secondaire, comme pour mieux mettre en valeur les acteurs de ce conte. Une certaine magie passe au travers de tout ce petit monde et surtout de Pietrolino, auquel Boiscommun, son talent et ses pinceaux ont insufflé la vie. Pietrolino est doux, violent, caressant, envoûtant, triste… Pietrolino c'est l'âme du mime Marceau. PS : je retire une étoile à cette bd et l'option d'achat, car emportée par l'enthousiasmant dessin et l'attachant personnage, j'ai mis de côté le fait que Pietrolino tombe amoureux de la gamine qu'il a élevé... c'est assez gênant, voire même très dérangeant.

13/11/2008 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Prenez le talent de scénariste de Jodorowsky, prenez le talent de dessinateur de Boiscommun. Tout pourrait être dit dans cette simple phrase. Cet ouvrage possède une personnalité forte, un message émouvant et beaucoup de poésie. Il s'agit d'un hommage au mime Marceau. Jodorowsky espérait fortement que celui-ci pourrait le découvrir, mais Marcel Mangel dit le mime marceau a disparu trop vite. Jodorowski avait rencontré et accompagné le mime juste avant 1950. Ici, nous avons affaire à un mimodrame que Jodorowski avait commencé à écrire il y a une dizaine d'années et qui avait disparu dans un tiroir chez un potentiel éditeur. Ressorti de l'oubli, l'histoire est belle. Le scénario est mené de main de maître par Jodorowsky. Le drame auquel nous sommes confrontés, le déclin d'un mime qui ne cherche qu'à apporter du bonheur dans un monde cruel, tourne très vite en une ode poétique et quasi onirique. Les personnages sont touchants. Au milieu de la révolte, au milieu du désordre, il y a une tendresse constante qui se dégage. Que ce soit de Simio vers Pietrolino, ou de Pietrolino vers les deux femmes qui l'entourent tour à tour. Ce mime ayant perdu l'usage de ses mains est poignant. La plume de Boiscommun fait une nouvelle fois mouche. Si je l'ai reconnu avant de vérifier qu'il s'agissait bien de ce dessinateur, pourtant, j'ai douté. Car le trait de Boiscommun que je connais dans Halloween ou Le Livre de Jack et qui a l'habitude d'être légèrement tordu, disproportionné, pour donner ce style si caractéristique, est ici plus sage pour donner un univers plus fort et plus réaliste. Son trait est toujours aussi doux et les pastels utilisés tendent à rendre l'univers de Pietrolino encore plus naïf, merveilleux et poétique dans l'univers de la guerre et de ses contrecoups. Seul bémol à ce premier tome, il se lit beaucoup trop vite, à peine 20 minutes. Mais pour l'histoire, sa maîtrise, la beauté des dessins, vraiment il faut le lire.

15/01/2008 (modifier)

Pietrolino et son ami Simio, tels Don Quichotte et Sancho Panza, se mettent en marche malgré eux contre le destin. Pietrolino aux mains magiques perd leur usage mais, grâce à son ami, arrive à rebondir et trouver une nouvelle voie pour faire ce qui lui plaît le plus au monde : faire rire, sourire, s'évader et procurer du bonheur à ceux qui le regardent. Deux choses sont importantes dans sa vie : l'amour et ses mains. La perte de son amour est à la source même de la perte de ses mains, n'est-ce pas son amie qui l'a abandonné aux nazis ? Mais cet amour est aussi à l'origine de sa renaissance. En effet, c'est en découvrant la jeune fille qu'il renaît à la vie. Mime à la tragique destinée, Pietrolino est un conteur, un fabricant de rêves dont la poésie est à l'image du dessin de Boiscommun. Les couleurs et la rondeur du dessin nous transportent dés la couverture dans un univers poétique et violent. Poétique de par l'atmosphère qui se dégage des planches et la personnalité de Pietrolino ; et violent de par le contexte historique, la destinée de Pietrolino et certains de ses mimes (il raconte la victoire des Français sur les nazis avec seulement ses mains, lui-même étant caché derrière un rideau rouge). Jodorowsky signe là une histoire qui ne vous laissera pas insensible, peut-être est-ce dû à l'imaginaire et la poésie de celui qui l'a inspiré : le mime Marceau. INTERVIEWS des auteurs publiés par les Humanoïdes Associés " J’ai écrit ce texte pour le mime Marceau, il y a longtemps. Il était déjà âgé. Il était venu me voir chez moi. Je me souviens qu’il avait monté les quatre étages à pied. Quand je lui ai ouvert la porte, il a soulevé sa chemise, m’a montré sa musculature impeccable et m’a dit : « On va les enterrer tous ! ». C’était du pur Marceau… [...] Je lui ai écrit l’'histoire de l'’amour d'un vieil homme pour une jeune fille..." Alejandro Jodorowsky "[...] je me suis senti intimement lié au destin insolite des personnages dès la première lecture de ce texte. Ces quelques pages réunissaient tellement d´éléments qui sont les raisons mêmes qui me poussent à écrire ou dessiner des histoires [...] la passion, de l´Art ou d´une femme, violente et destructrice [...] l´amour, profond, altruiste et inconditionnel [...] l´amitié fidèle entre deux hommes [...] la poésie et le romantisme dans un contexte dur et sombre. J´ai lu ces quelques pages et j´ai été bouleversé." Olivier G. Boiscommun

15/11/2007 (modifier)