Vic & Blood (The continuing adventures of a Boy and his dog)

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

En 2024 après l'apocalypse, les chroniques d'un gars et de son chien.


Après l'apocalypse... Richard Corben Séries avec un unique avis

La troisième guerre mondiale commença le 25 juin 1950, jour ou une troupe de 60 000 soldats Nord-Coréens déferla sur la république de Corée, soutenue par plus d'une centaine de tanks de construction russe... et prit fin en janvier 1993 quand l'entente cordiale du Vatican fut signée entre les blocs est et ouest. La troisième guerre mondiale - Chaude et froide - dura 43 ans, pourtant personnen'eut l'air de se rendre compte qu'il s'agissait d'un seul et même conflit. Mais à l'aube du nouvel an 1993, tout rentra dans l'ordre; la paix et la tranquilité régnèrent comme si rien ne s'était passé. Pendant 2 ans, 6 mois et 3 jours. La quatrième guerre mondiale fut déclarée le 4 juillet 1995, jours de l'indépendance américaine. La quatrième guerre mondiale dura 5 jours; juste le temps pour les quelques missiles en phase de lancement de jaillir des silos de Painted Desert, de l'Oural et de Gobi Altray; et plus grand chose sur la Terre qui ne vaille le coup de se battre. 5 jours. Ce qu'il en resta appartint à quiconque en voulait; mais il fallait avoir un penchant pour les radiations et les décombres. Ce fut un monde bien différent que les survivants se partagèrent. Les bonnes gens plongèrent profondément sous terre dans leur s cités-caisson avec leurs hommes stériles. Et les solitaires restés à la surface furent abandonnés aux nouveaux maîtres de la désolation : Les vicieux roverpacks, bandes de jeunes orphelins... De l'Histoire du Monde, racontée par Blood.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1989
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Vic & Blood © Comics USA 1989
Les notes
Note: 4/5
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14/10/2007 | JJJ
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Par JJJ
Note: 4/5

A la base de cette histoire, une nouvelle de Harlan Ellison : A Boy and his Dog. Pour la petite histoire, la nouvelle en question avait précédemment été adapté au cinéma en 1975. Le film préfigurant ce qui allait être tout un pan du sous-genre post-apocalyptique, a été distribué en France sous le Titre Apocalypse 2024. Vic & Blood est une nouvelle adaptation de la nouvelle de Ellison, en BD cette fois-ci et par l'un de ses plus grands maîtres: Richard Corben. Cette histoire de SF au fond noir et pessimiste tranche, d'un point de vue graphique, avec la production habituelle de Corben; pas de créatures colorées, pas de personnages aux muscles hypertrophiés, le style de Corben se fait plus sobre pour dépeindre au mieux la sécheresse de l'univers créé par Ellison. Le trait de l'auteur reste cependant immédiatement identifiable, ne serait-ce que par son caractère si particulier. Les dernières pages réservent cependant une bonne surprise aux fans de délires visuels fantastiques. Corben ne retient pas pour autant ses effets, la représentation de ce Monde dévasté est parfaite, que ce soit pour l'aridité irradiée de la surface de la terre en ruine, ou pour la triste quiétude de Topeka la cité sous-terraine. Les dessins de Corben démontrent une fois de plus leur Efficacité, l'effet est en aussi puissant que d'habitude; cependant c'est avant tout par son scénario que cette BD est magnifiée. Une histoire sombre, racontée par Blood le chien télépathe, une histoire marquante abordant des thèmes rarement traités en SF : les relations entre l'homme et l'animal ainsi que les besoins viscéraux qu'éprouve l'homme. Dans ce cadre irradié ou s'étendent des décombres à perte de vue, l'homme au delà de la survie a besoin -de manière animale- de nourriture et de sexe pour vivre. Vic utilise son chien pour lui dégotter de quoi manger et des femmes. Des femmes qui sont violées sans ménagement, êtres rares, objets de convoitise provoquant de sanglants combats, les femmes ont tout intérêt à vivre cachées dans les citées sous-terraines. L'humanité est gangrénée par la barbarie. Blood le chien fait preuve de recul, intelligent il porte un regard lucide sur la situation que vivent les hommes. En tant que lecteur on ressent de l'empathie pour lui. Ses relations avec Vic sont plutôt bonnes, le Garçon et le chien s'appuyant l'un sur l'autre pour survivre... jusqu'à l'arrivée parmi eux de Quilla June Holmes, une splendide jeune femme, qui va perturber cette relation. Une forme de triangle amoureux malsain se développe entre ces trois personnages, une situation tendue qui ne pourra-t-être désamorcée que par un choix aussi cruel qu'irréversible s'imposant à l'un des personnages. La résultante sera le temps vraiment fort de l'intrigue. Un véritable climax, si dérangeant qu'il s'avère difficile de l'encaisser de façon sereine à la lecture. Perturbant. Ensuite le récit se déroule de façon désespérée, rude rhapsodie jouée en fond pour ce Monde si noir. Les chroniques de Vic et Blood, le gars et son chien, résonnent encore en nous après la lecture. Ce n'est pas l'album le plus emblématique ni le plus connu de son auteur Richard Corben, c'est l'un de ses meilleurs. JJJ

14/10/2007 (modifier)