L'Antre de l'Horreur (Haunt of Horror)

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 6 avis)

Les mots de Poe, les images de Corben.


Adaptations de romans en BD Edgar Allan Poe Marvel Richard Corben

Tueurs en série. Vampires. Zombies. Monstres apocalyptiques. Tous ces cauchemars et d'autres hantent le monde ténébreux d'Edgar Allan Poe, revisité par le maître de l'horreur Richard Corben et ses complices dans ce recueil d'adaptations illustrées d'oeuvres choisies de l'écrivain. Des classiques de Poe transformés en Bande dessinée fantastiques, étranges et dérangeantes, et entrecoupées des textes originaux. Un album à faire frémir d'horreur inspiré d'histoires de meurtres de folies et de monstruosités imaginées par le grand Edgar.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Septembre 2007
Statut histoire One shot 2 tomes parus

Couverture de la série L'Antre de l'Horreur © Panini 2007
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 6 avis)
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29/09/2007 | JJJ
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Du bon Corben (E.A. Poe), et du moins bon (H.P. Lovecraft) - Ce tome regroupe les histoires parues dans des anthologies VO, l'une consacrée à H. P. Lovecraft, l'autre à Edgar Allan Poe. Autant être honnête tout de suite : l'esthétique de Richard Corben m'a marqué à tout jamais. Il faut revenir au tout début des années 1970 pour prendre en pleine figure des histoires de science-fiction matinées de barbares et d'épées avec des héros bodybuildés se baladant avec tout le bazar au vent et croisant des femmes généreusement dotées par la nature et adeptes du naturisme. Ces histoires en noir et blanc ou en couleurs d'une extraordinaire vivacité s'impriment dans votre rétine pour définir l'expression "plus grand que nature". Il suffit de lire les rééditions pour s'en rendre compte : Eerie et Creepy présentent Richard Corben, tome 1, ou les introuvables histoires de Den ou de Bloodstar, Jeremy Brood (avec Jan Strnad), sans oublier la pochette de Bat Out Of Hell de Meat Loaf. Récemment le monde des comics a reconnu l'empreinte indélébile de ce géant graphique avec des louanges de Will Eisner, Frank Miller, Robert Crumb, Moebius, Alan Moore, H.R. Giger, etc. Et Corben a repris les pinceaux pour Dark Horse Comics (Hellboy), pour Vertigo (Hellblazer) et pour Marvel (Banner, Cage, Starr the Slayer). le présent recueil consiste en des adaptations en comics de 10 histoires ou poèmes d'Edgar Allan Poe, avec des textes de Richard Margopoulos et des dessins ombrés de Richard Corben (80 pages de comics chaque histoire étant suivi par les textes originaux de Poe),et de fragments de poésie pas forcément très connus, ainsi que des nouvelles plus souvent rééditées d'Howard Philips Lovecraft (68 pages de bandes dessinées, suivi des textes de Lovecraft). Évidemment, Corben ne peut pas se permettre une aussi grande liberté sexuelle que lorsqu'il était un artiste créant des comics publiés par des revues underground. Mais heureusement, le maître n'a rien perdu de force graphique pour les adaptations de Poe et les histoires retenues sont noires et gothiques à souhait que ce soit le poème Eulalie ou la courte nouvelle Bérénice. Toutes les adaptations de Poe ne sont pas indispensables. On aurait pu se passer d'une énième redite du poème le corbeau. Certaines histoires sont mises en images littéralement, tandis que d'autres sont illustrées par un récit qui interprète le poème. Margopoulos et Corben respectent le ton morbide des histoires de Poe et y ajoutent une bonne dose d'humour très noir. Les personnages de Corben sont toujours aussi bien en chair et leurs visages semblent parfois sortir des années 70. Lorsque que les illustrations s'aventurent dans des décors contemporains, Corben fait mouche avec ses gangstas et ses banlieues décrépites. Et la patte du maître est toujours efficace pour faire naître l'horreur des cadavres et de la chair en décomposition. C'est un vrai plaisir que de retrouver Richard Corben en pleine forme, même si être édité par Marvel Comics le limite dans ses provocations graphiques. Par contre, les adaptations de Lovecraft sont vraiment un niveau en dessous : elles n'apportent pas grand-chose, voire elles nuisent à l'impact de l'histoire. Si vous avez déjà lu des histoires de Lovecraft, vous savez que l'intrigue est souvent très mince, et que ce qui fait tout leur charme, c'est à la fois la mythologie des Grands Anciens et l'effroi ressenti par les personnages qui leur donnent toute leur saveur. Or bizarrement, les concepts visuels développés par Corben pour mettre en images ces récits sont très naïfs et beaucoup trop sages. Ainsi dans Dagon, la créature indicible est montrée de manière très plate et elle a l'apparence d'une pieuvre géante de type monstre en caoutchouc pour film fauché des années 1950. Un comble pour ce maître des monstres qu'est Corben et un choix qui fait ressortir tout le ridicule de l'histoire, plutôt que son coté horrifique. de la même manière, les horreurs tapies derrière les volets de la chambre d'Erich Zann sont une simple nuée de spectres basiques, sans aucun pouvoir d'effroi. De la même manière, Richard Corben s'avère incapable de traduire en images les sensations d'effroi et d'épouvante des personnages. du coup, la nouvelle de référence qu'est Dagon est réduit à l'histoire d'un simple naufragé sur une île désertique bizarre avec une espèce de race extraterrestre mal définie qui vénère une pieuvre géante, et un mauvais acteur qui fait des grimaces risibles. Heureusement il y a quand même quelques histoires qui sortent du lot. Dans Un souvenir, un explorateur est confronté à la vision d'une sorcière qui a maudit l'un de ses ancêtres. Et l'aspect très terre à terre du récit permet à Corben de bien définir ses personnages et de réussir la vision de l'apparition de la sorcière. de la même manière le récit d'Arthur Jermyn réussit à capturer l'animalité de l'ancienne race de singes et la fierté aristocratique du personnage principal. J'aurai vraiment aimé pouvoir dire que les adaptations de Lovecraft étaient exceptionnelles. Mais à part 2 exceptions, les qualités de dessinateur de Corben nuisent plutôt aux ambiances spéciales des récits de Lovecraft. Et au final j'ai pris plus de plaisir à relire les textes originaux insérés à la suite de chaque histoire, qu'à me repaître des dessins du maître.

16/04/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un album au format intermédiaire, qui se laisse lire, même si je suis resté quelque peu sur ma faim. Il s’agit ici de partir de textes d’Edgar Allan Poe (poèmes, histoires courtes) – qui sont d’ailleurs reproduits à la suite de chaque interprétation de Corben et Margopoulos. Le résultat est assez inégal : parfois c'est vraiment trop court, cela se contente d’installer une ambiance, plus que de développer une histoire proprement dite. Le dessin de Corben est bon et intéressant – il faut dire qu’il s’est fait depuis longtemps une spécialité du genre horrifique, et qu’il est toujours très efficace dans ce domaine. Plusieurs styles cohabitent ici, du trait classique à quelque chose (retravaillé à l’ordinateur ?) donnant un rendu proche de la photo retravaillée (j’aime moins ce type de dessin). En tout cas le Noir et Blanc est vraiment bien utilisé et adapté. Petit album pas indispensable, mais que les fans de Corben apprécieront (les lecteurs de Poe aussi, sans doute). Je ne sais pas si j’y retournerai, car en ce qui me concerne, j’ai trouvé l’ensemble un peu trop « léger ».

01/11/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

J'aime beaucoup Edgar Allan Poe mais je trouve qu'il a été massacré par celui qui se surnomme le maître de l'horreur à savoir Richard Corben. Tout d'abord, le dessin n'est absolument pas à la hauteur. Les récits font preuve d'un manque singulier d'imagination mis à part le corbeau ou le lac qui se dégagent du lot. Je n'ai pas été subjugué et c'est le moins que je puisse dire faute à une narration bien trop lourde. Au final, une adaptation ratée des nouvelles et poèmes d'Edgar Poe. Pour se consoler, on pourra toujours écouter la chanson Allan de Mylène Farmer.

04/08/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Ce recueil rassemble près d'une dizaine de nouvelles et poèmes horrifiques du grand Edgar, en alternance avec les textes traduits par Baudelaire qui reste encore pour tout puriste le traducteur le plus génial de Poe. Ce dernier a tant inspiré les dessinateurs anglo-saxons, et en particulier Corben dont on peut comprendre le goût pour le monde ténébreux et fantomatique du grand écrivain américain. Sur l'album Edgar Poe figuraient déjà 3 adaptations de Corben dont 2 étaient en noir et blanc (notamment Ombres qu'on retrouve ici), la 3ème étant la version couleurs du Corbeau où il abusait subtilement de ces couleurs très vives dont il est coutumier. Dans cet album, on a droit à la version noir et blanc qui donne de ce poème parmi les plus célèbres de Poe, peut-être plus de force aux dessins de Corben qui se satisfait très bien de son trait épais et outrancier. Pourtant cette histoire ne figure pas parmi mes préférées de Poe, mais Corben y est assez fidèle en lui conférant une atmosphère poétique. Parmi les autres nouvelles de cet album (dont la plupart ont paru dans Creepy), je trouve qu'elles sont traitées de façon un peu trop condensée ; le Coeur Révélateur qui est probablement parmi les plus effroyables de Poe, ne parvient pas à faire frissonner correctement le lecteur. Il y a du bon et du moins bon, mais dans l'ensemble, le point positif est que les ambiances fantastiques sont bien restituées. Malgré quelques réserves, ce recueil qui est loin de valoir Edgar Poe, reste un ouvrage intéressant pour son dessin égal à lui-même et intégralement en noir et blanc avec des tons de gris accentuant le ton fantastique, ce qui peut surprendre au premier abord le lecteur trop habitué aux Bd en couleurs de l'auteur ; cette rareté graphique peut ainsi justifier l'achat. De toute façon, tout ce que fait Corben ne peut pas être foncièrement mauvais, et même un petit Corben reste attractif, c'est le cas ici.

03/05/2014 (modifier)
Par Ems
Note: 1/5

Je reste perplexe quant à l'intérêt de publier ces petites histoires. Ces adaptations de poèmes ou de nouvelles de Poe ne sont pas des plus intéressantes. Comme souvent avec les inédits, on peut s'en passer. Si ça avait été bon, d'autres se seraient engouffrés dans la brèche... La narration m'a parue saccadée pour ne pas dire bancale. Le dessin informatisé est très froid. On remarque des images de synthèse à peine modifiées. La technicité du graphisme est indéniable, pour de l'illustration c'est idéal mais lorsqu'il s'agit de BD on en voit rapidement les limites. Aucune émotion n'est venue troubler la lecture... Les scenarii n'ont pas réussi à captiver mon attention, je n'ai vraiment pas apprécié cette lecture. Il s'agit d'une question de goûts car je pense que d'autres apprécieront. Cette BD ne laissera pas indifférent les potentiels lecteurs.

04/05/2010 (modifier)
Par JJJ
Note: 3/5

Cet album est la première pièce de la collection Dark Side. Ce n'est pas la première fois que Richard Corben adapte Edgar Allan Poe, cependant ce recueil d'histoire ne contient que de l'inédit. L'Antre de l'Horreur est l'une des dernières productions de l'artiste. Je n'irai pas par quatre chemin, cet album est une semi-déception pour moi. Ce recueil d'histoire n'est pas mauvais, mais l'ensemble est un peu timoré. Les scénarii, ne sont déja pas des chefs-d'oeuvres. Réalisés à partir de poèmes de Poe, ils peinent à en retranscrire la puissance originelle. Bien trop linéaires et détaillées, les histoires ne retranscrivent pas le mystère contenu dans les textes de Poe. L'imaginaire du lecteur n'est pas sollicité, pas plus que ses émotions ne sont titillées. L'encéphalogramme reste plat au long de la lecture, dommage pour une BD sensée faire flipper. Quelques histoires de ce recueil méritent tout de même le détour, comme la première par exemple Le Corbeau, une histoire qui laisse augurer du meilleur pour la suite de l'album mais qui en est finalement la meilleure partie. Les scénaristes ne sont pas des plus connus, Rich Margopoulos a déja travaillé sur quelques histoires de Corben... je me demande d'ailleurs si ce n'est pas un des nombreux pseudonymes qu'utilise ce dernier... Quant aux dessins, c'est très beau et soigné, même si à mes yeux Corben a fait mieux. Les dessins sont tout de même les atouts principaux de l'oeuvre, et c'est une occasion pour l'artiste de nous offrir ses illustrations en noir et blanc. Un petit rattrapage pour ceux qui n'ont pas lu Rolf et qui pourront ainsi se rendre compte que même sans l'aide de sa palette de couleurs vives, Rich Corb est capable du meilleur. Ce livre est un bel objet c'est inéniable, c'est aussi un Corben mineur. L'auteur est rare, que les fans purs et durs ne boudent pas leur plaisir, un album de Corben même raté reste incontournable. Pour les lecteurs occasionnels du maître, je suis beaucoup moins enclin à le conseiller. JJJ

29/09/2007 (modifier)