Pravda la survireuse

Note: 1.75/5
(1.75/5 pour 4 avis)

Pravda la Survireuse, icône Pop-Art de la féminité en 1968.


Hara-Kiri

Pravda est une motarde en gilet de cuir, amazone chevauchant sa moto-panthère-noire, dont les aventures se déroulent dans une univers à la Mad-Max, dans une cité dégénérée peuplées de personnages tout droit sortis de 1968. Ambiance psychédélique et pop-art. Publié initialement dans "Hara-Kiri" en 1967.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1968
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Pravda la survireuse © Losfeld 1968
Les notes
Note: 1.75/5
(1.75/5 pour 4 avis)
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21/04/2007 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Bon, ici on retrouve quelque chose de très très esthétique, énormément marqué et ancré dans son époque (les années 1960). Cet aspect est franchement accentué, ce qui peut attirer ou irriter, voire repousser. C’est en tout cas essentiellement cet habillage « sixties » outrancier, que ce soit pour les couleurs (forcément pétantes et psychédéliques !) ou pour l’omniprésence de courbes, qui fait l’intérêt de cet album, véritable témoignage d’une époque. De façon sans doute moins directe, c’est aussi pour les auteurs une illustration des révoltes de ces années contestataires (ce que confirme la préface de Chapier) : Pravda est une héroïne libre, motarde à hautes bottes de cuir, dans la lignée des Barbarella ou comme dans Les Manufacturées, qui bouscule conventions et ceux qui la rencontrent et pensaient la ralentir ou la contrôler. Si le côté visuel ne me gêne pas, l’intrigue, ou plutôt l’absence de vraie intrigue m’a plus dérouté. Bien que Losfeld soit un éditeur de revues – et parfois d’auteurs – surréalistes, et malgré ce que pensent certains de mes prédécesseurs, il n’y a pas vraiment de référence au surréalisme ici, même si le récit s’inscrit dans un registre assez onirique. Le récit n’est qu’une suite de péripéties, les personnages sont ballottés (comme dans un flipper comme le dit Agecanonix) et, malgré les différents « rebonds », ça reste très linéaire et un peu abscons. Certains personnages ont des têtes d’acteurs connus (Mitchum par exemple), petite curiosité qui ne suffit pas hélas. Un album qu’on ne rencontre pas facilement, reflet d’une époque, mais qui peinera je pense à convaincre les lecteurs actuels.

22/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En 1967, j'étais trop jeune pour découvrir cette amazone moderne rousse, à demi nue puisque vêtue d'un gros ceinturon et d'un boléro en cuir. C'est en farfouillant dans les brocantes et autres foires aux livres que je suis tombé sur un lot de Virus, magazine de BD peu connu des années 80 qui diffusait des Bd sixties, et qui contenait Pravda. Même si j'en avais entendu parler dans des encyclopédies sur la BD, ma surprise ne fut que relative, car ce style graphique qui correspondait tout à fait à son époque, ne fut pas durable et s'est éteint aussi vite qu'il était venu, comme toutes les modes. C'est une ode à la liberté que propose Guy Peellaert, une belle création tout de même qui connut une gloire aussi éphémère que Jodelle l'année précédente. Toutes deux seront des icônes du pop-art, très à la mode pourtant au milieu des années 60, imposant un style révolutionnaire, surréaliste, mais trop en avance sur son temps semble-t-il en BD, avec un graphisme agressif, plein d'outrances, aux belles couleurs vives. Ces 2 bandes s'inscrivaient dans le sillage des Bd pour adultes, courant formé par Barbarella et Scarlett Dream. Peellaert y abolit le découpage, recherchant essentiellement l'effet visuel. Pravda est une motarde évoluant dans un univers étrange ressemblant à un décor de flipper, dont la silhouette était calquée sur Françoise Hardy (celle de Jodelle sur Sylvie Vartan), et on y voyait souvent des têtes d'acteurs en forme de clin d'oeil. Je n'ai pas trouvé le tout vraiment terrible, d'abord, je n'aime pas le surréalisme, et ici, les scénarios étaient inexistants, tout était décousu, sans aucun sens. Certainement déçu par ces insuccès, Peellaert borna ses expériences BD en 1969 et se révéla ensuite un illustrateur de renom. Si l'achat vous tente, c'est pour sa valeur de document relatif à une époque et un courant typiquement sixties.

30/09/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 1/5

Faut vraiment aimer. J'aime pas. Le style "pop'art psychédélique" francophone du milieu des années 60 a quand même un léger goût de moisi. A l'époque de la parution, tout début 1968, nous étions en plein "flower power" et le style graphique qui accompagne le scénario, très linéaire, a pu surprendre de par sa forme (un peu comme "Les dossiers du B.I.D.E.") Intéressant sur le moment de sa parution, expérience graphique certaine, mais qui n'aura duré que le temps d'un été. Scénario linéaire, rebondissements rares dans le développement de l'intrigue, graphisme psyché... personnellement, un malheureux mélange de genres pour une héroïne qui n'a pas demandé à naître et qui, depuis 40 ans, a pour ainsi dire disparu de la mémoire du lectorat. Peut-être circule-t'elle toujours à moto dans Mégalopoli ?... la pauvre...

06/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Publié en 1967 dans "Hara-Kiri", puis paru en album en octobre 1968, cette BD est un petit OVNI. Il est totalement dans son époque. Son graphisme est psychédélique, inspiré d'Andy Warhol, du Pop-Art et de toute la mouvance graphique de la fin des années 60 / débuts 70. Le récit est totalement onirique, tout en symbolique. L'héroïne, Pravda, est une maîtresse-femme, errant solitaire sur sa moto démoniaque ou accompagnée de sa horde de femmes fières et libres. Elle représente les femmes de tête, superbes créatures que la nudité rend d'autant plus impérieuses, pour qui "être, c'est d'abord agir" et qui écrasent avec violence toute opposition ou toute tentative de la communauté mâle de les dominer ou de profiter d'elles. Ces mêmes femmes qui se laissent aller parfois à un peu de tendresse ou de soumission mais pour mieux s'en libérer en détruisant tout et en éliminant les "êtres-objets" qui cherchent à agir sur elles. Je cite la préface d'Henri Chapier : "elle explique la rébellion de la jeunesse actuelle, la soif de détruire pour créer autre chose sans en avoir encore projeté dans l'avenir l'image exacte". Bref, c'est de la BD à message sous l'aspect d'un graphisme complètement psyché, aux couleurs flashy et aux persos en pattes d'éph ou en tenue d'"Eve en ceinture de cuir". L'ennui à côté de ça, c'est que le récit est trop onirique pour vraiment captiver, trop ancré dans une époque (Mai 68.) pour affirmer de nos jours plus qu'un message de curiosité historique, trop chargé de symboles pour ne pas paraître assez ridicule aux yeux d'un lecteur moderne. A lire si vous êtes curieux et désireux de (re)découvrir une ambiance psyché depuis très longtemps passée de mode.

21/04/2007 (modifier)