Un taxi nommé Nadir

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Nadir a du bagout. Le bagout, on l’a ou on ne l’a pas. Le bagout, ce n’est pas l’éloquence, ce n’est pas le bavardage, c’est vraiment l’écriture parlée. D’une personne qui a du bagout, on est en droit d’attendre, à chaque causerie, l’équivalent d’une bonne tranche de lecture.


Paris Taxi Driver

Avec du style, de l’inattendu, du pittoresque, du fin, du trivial, une dose d’ennui et de déception, comme dans les meilleurs romans, et des mots soudains et frappants qui ouvrent directement sur la vie, comme dans les plus beaux poèmes. Les gens qui ont un vrai bagout ne sont pas légion. Il faut les aimer, leur tenir la porte et leur retaper l’oreiller, parce que notre bonheur leur doit beaucoup. Ils habitent ce qu’ils disent. S’ils ne sont plus des enfants, ils ont souvent la ferveur, la verdeur et la cocasserie de l’enfance. En parlant, ils font une oeuvre. Le simple procès-verbal d’une conversation avec une personne à bagout enterre les deux-tiers de la littérature. Pour écrire mieux que ne parle une personne à bagout, il faut se lever tôt. Les inflexions de la voix, la gestuelle, les mimiques sont pour beaucoup dans la qualité du bagout. Une personne à bagout est un spectacle. Elle enchante l’instant présent. On l’applaudirait, si ça ne rompait pas le charme. Le plus souvent, on rigole, on opine, on relance, on fait valoir. C’est agréable de servir la soupe à une personne à bagout. D’être son Monsieur Loyal. Encore meilleur d’être son scribe. Ce bouquin est remarquable. C’est le bouquin de trois personnes qui aiment leur ville, leurs métiers et les gens. Nadir tient bon le volant et le crachoir. A l’arrière, on imagine Romain Multier qui tend l’oreille et ne perd pas une miette de son bagout. Dans son coin, Gilles Tévessin regarde intensément, par la vitre, Paris qui défile. (Préface de Emmanuel Guibert).

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un taxi nommé Nadir © Actes Sud 2006
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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18/09/2007 | Ro
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