Batman - Absolution

Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)

Il y a dix ans, une bombe a explosé à Wayne Enterprises. La femme responsable de cet attentat a plusieurs fois échappé à Batman, mais le Chevalier Noir a enfin retrouvé sa trace en Inde.


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Il y a dix ans, une bombe a explosé à Wayne Enterprises. La femme responsable de cet attentat a plusieurs fois échappé à Batman, mais le Chevalier Noir a enfin retrouvé sa trace en Inde. Le chasseur va débusquer sa proie, mais il sera aussi confronté à ses démons intérieurs, à ses propres contradictions. Quand la justice devient vengeance, mérite-t-on l'absolution ? Ce magnifique Graphic Novel, mis en peinture par Brian Ashmore et écrit par J.M. De Matteis, nous dévoile ici le Chevalier Noir sous un jour inattendu.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Octobre 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Batman - Absolution © Panini 2006
Les notes
Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)
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24/10/2006 | Ro
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
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Deux concepts subversifs : le pardon et la rédemption - Il s'agit d'une histoire complète de Batman, en un seul tome paru à l'origine en 2002, indépendante de la continuité. Dans une ville pauvre d'Inde, une femme blanche donne le bain à un vieillard autochtone que le lecteur devine vivant largement en dessous du seuil de pauvreté. Elle travaille pour une mission catholique. 10 ans plus tôt une bombe a explosé lors d'un gala organisé dans les locaux de l'entreprise Wayne. Jennifer Blake (la responsable de cet attentat terroriste) a réussi à s'enfuir, pendant que Batman impuissant était le témoin de la mort de plusieurs invités. de retour à l'époque actuelle, Batman a enfin retrouvé la trace de cette femme fanatique. La piste le mènera jusqu'en Inde pour une confrontation complexe. Les déplacements de Batman sous couvert de l'identité de Matches Malone sont entrecoupés par des scènes retraçant le parcours de la terroriste. Attendez voir un peu : un comics américain qui parle de terrorisme et qui a été édité en 2002. John-Marc DeMatteis (le scénariste) souhaite se servir de cette histoire pour donner sa réaction sur les attentats du 11 septembre 2001. Mais par le biais d'une histoire de Batman ? N'est-ce pas un peu incongru ? Eh bien, DeMatteis n'est pas le premier venu. Dans les années 1980, il avait profité de la création d'Epic Comics (une branche adulte de Marvel Comics) pour réaliser 2 récits mature : Moonshadow avec Jon J. Muth et Blood : Tome 1 & 2 avec Kent Williams. En 1987, il avait écrit une histoire de Spiderman (Kraven's Last Hunt) qui traitait du suicide sur un mode adulte. En fait, en plus d'une palanquée d'histoires de superhéros traditionnelles, DeMatteis a donc réalisé des histoires illustrant ces réflexions et ses points de vue sur la spiritualité et la vie intérieure. Finalement se servir d'un genre typiquement américain (le comics de superhéros) pour donner son point de vue n'est pas plus choquant que d'écrire des polars pour traiter de problèmes sociaux, ou de quête de sens, ou de rédemption. le résultat sombre dans le ridicule uniquement si l'auteur n'a pas les moyens de ses ambitions. Et des ambitions, DeMatteis, il en a : dans l'Amérique de George W. Bush, juste après les attentats terroristes sur le sol de la nation, il parle de pardon et de rédemption. Il raconte une histoire de superhéros en respectant les codes spécifiques à ce genre : bastons, action de nuit, héros mystérieux et au dessus des lois, aventure à grand spectacle. Il respecte les canons du personnage de Batman avec une évocation lourde de sens à la mort de ses parents, un objectif de vengeance, des certitudes inébranlables sur la justice, etc. Il utilise même un élément canonique du mythe de ce personnage : l'identité de Matches Malone. Il met habilement en scène l'humanité de Batman et ses limites comme toute être humain, face à cette terroriste qui ne se limite pas à un cliché manichéen. DeMatteis se sert avec habilité et perspicacité de sa compréhension de Batman pour mettre en évidence les limites d'une justice qui ne serrait qu'un instrument de vengeance. Pour illustrer ce récit, les responsables éditoriaux de DC Comics ont réussi à embaucher Brian Ashmore, un peintre ayant réalisé 2 ou 3 autres comics. Il illustre cette histoire en aquarelles. Dans les premières pages, il apparaît que ce peintre s'inspire du style inimitable d'Alex Ross pour le rendu des cases. le résultat n'est pas vraiment convaincant parce qu'Ashmore souhaite également utiliser l'aquarelle pour laisser des zones que l'imagination du lecteur doit compléter. Ces 2 partis pris se neutralisent au lieu de se compléter. Au fil des pages, il devient plus à l'aise dans sa technique et il tire un meilleur parti de l'aquarelle pour avoir des illustrations plus évocatrices que précises. Malheureusement, il arrive que les besoins du scénario le contraignent à être plus précis et les peintures perdent alors de leur pouvoir suggestion pour ne plus être de simples mises en images factuelles. Globalement, les illustrations sont d'un bon niveau et agréables à regarder. Elles portent bien l'histoire, et un tiers du temps elles magnifient les ambiances et révèlent les sentiments des personnages. Avec ce récit John-Marc DeMatteis utilise un genre de récit spécifique des États-Unis (les superhéros) pour donner son point de vue construit et intelligent sur la différence entre la justice et la vengeance, sur la possibilité de rédemption, sur le pardon des erreurs, dans un contexte où cette nation exigeait l'exécution sommaire de tout ce qui ressemblait à un terroriste. Il a utilisé à nouveau l'archétype du superhéros dans Life and Times of Savior 28 pour un questionnement existentiel plus abouti et tout aussi humaniste, en le liant à l'histoire des États-Unis au vingtième siècle.

19/04/2024 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 DeMatteis est un auteur capable du meilleur comme du pire selon moi. Cet album se situe dans la moyenne. Ce n'est pas une histoire mauvaise, mais ce n'est pas non plus un indispensable à mes yeux. Il faut dire que comme Ro je ne suis pas trop fan des histoires de Batman solo où il part loin de Gotham. Si au moins il affrontait un de ses ennemis réguliers que j'aime bien j'aurais surement mieux accroché. Le méchant ici m'a laissé un peu indifférent. Je ne suis pas trop fan du dessin très réaliste que je trouve froid quoique les couleurs sont pas mal. Au final, l'histoire se laisse lire, il y a des bons dialogues et la narration est fluide. C'est juste pas très captivant à lire. Le genre d'album que je lis une fois dans ma vie pour passer le temps et dont rien ne me donne envie de faire une relecture un jour.

15/08/2017 (modifier)
Par Tomeke
Note: 1/5

Oups, que s'est-il passé? Je n'ai vraiment pas apprécié ce Batman, pourtant je suis franchement adepte de la chauve-souris. Pourquoi envoyer Batman courrir aux quatre coins du monde derrière une petite adepte de l'explosif ? Dans ce récit, c'est la vengeance qui guide le héros et qui va le conduire – je vais dire presque heureusement – vers une confrontation finale moralisatrice qui peinera à rehausser l'ensemble de l'histoire. J'admets l'originalité mais ce parti pris ne me convient pas. L'approche graphique en peinture constitue, à mes yeux, un autre point négatif. Je trouve que pour certains récits, cette approche peut convenir à merveille. Pour une aventure de Batman, j'ai trouvé cela figé et amorphe au possible. Je suis donc déçu et ne vous conseille pas cet album. Quant à moi, j'en m'en vais prendre au plus vite mon antidote : Batman - Un long Halloween !

20/01/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Mon meilleur Batman depuis "Dark Knight" !!! Il est vrai que je suis attiré par le thème de la rédemption et de l'absolution bien que je n'aie rien à me reprocher personnellement. ;) Ce qui me séduit dans cette idée, c'est que l'on peut se tromper sur les gens que l'on juge. Il faut toujours faire confiance au gramme d'humanité qui reste au fond de nous. C'est porteur d'un message d'espoir pour l'humanité bien que cette idée pourrait paraître à certains égards très naïve. Je me complais à le croire encore. Ce qui m'a également époustouflé, ce sont les pensées de Batman lorsque cette terroriste sanguinaire et fanatique repentie se livre sans concession. Il ne veut pas croire que cette Jennifer Blake soit devenue cette bonne soeur vouée au bien. Il ne veut pas croire qu'elle a pu tellement changer en 10 ans. Il croit que c'est un masque pour cacher la vérité. Or Batman n'est-il pas également caché sous un masque ? Bref, la rédemption ; ce n'est pas aussi simple qu'on ne le pense. Le traitement opéré par le scénario dans cette bd m'a énormément plu. Cela laisse à réfléchir.

13/09/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

C’est vrai que ça fait bizarre, de voir Batman partir en croisade revancharde, loin de chez lui, à la recherche d’une terroriste en exil. Tout comme Ro je préfère les histoires se déroulant à Gotham. Reste que la fin de cette BD m’a beaucoup plu… J’aime beaucoup ce genre d’intrigue où le « héros » est aveuglé par sa rage et sa confiance, et découvre finalement que les choses ne sont pas aussi simples qu’il le pensait. J’ai trouvé le passage racontant la vie de la terroriste vraiment fort, apportant un 2ème point de vue intéressant sur ses actes… J’aime aussi beaucoup les pensées de Batman accompagnant ce passage… le fait qu’il n’arrive pas à accepter que le monde dans lequel il vit ne soit pas uniquement fait de blanc et de noir, de bien et de mal, et que même les pires criminels aient leurs raisons, leur convictions. Non déciment un bon épisode de Batman, dont je recommande la lecture à tous les fans batmanesques :)

06/12/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Note approximative : 2.5/5 J'ai lu cet album avec une certaine appréhension. Pour deux raisons. La première est que dès que Batman quitte Gotham City, j'ai toujours été déçu : pour moi, le Dark Knight n'est à sa place que dans SA ville et pas à courir le monde à la poursuite d'une terroriste tandis qu'il laisse Gotham sans protection. La seconde vient du dessin... Brian Ashmore nous offre des planches mises en peinture de manière réaliste et sombre. Hélas, dans le domaine du réalisme, je préfère nettement Alex Ross (Batman : Guerre au crime ). Et dans le domaine de la peinture sombre et belle, je préfère nettement Scott Hampton (Batman - Cris dans la nuit). Ici le trait manque de finesse, les visages sont moches car trop réalistes, la palette de couleurs est assez laide, et dans l'ensemble j'ai trouvé un certain manque d'esthétisme aux planches. Oh, ce n'est pas un mauvais dessin ou une mauvaise peinture, loin de là, mais ce n'est clairement pas ma tasse de thé. Quant à l'histoire, comme dit plus haut, je la regarde d'un mauvais oeil dès la base de son scénario : voir Batman poursuivre une terroriste à travers le monde pour un désir aveugle de vengeance, ce n'est pas le Batman intelligent et consciencieux que je connais, ce n'est pas le protecteur de Gotham City. Alors soit, toute la trame de l'histoire est basée justement sur ce désir de vengeance aveugle de Batman et sur les contradictions que cela amène, soit... J'ai eu de nouveau du mal à apprécier l'histoire du fait du discours qui ressort sciemment de la première moitié de l'album : les altermondialistes sont soit des terroristes qui recherchent le chaos soit des babas cools minables et indolents, et heureusement le justicier Batman va foutre un bon coup de pied dans la termitière et remettre le bon ordre et la morale en place. Je ne suis pas altermondialiste, mais ce discours là pue un peu. Mais soit, admettons que c'est justement pour mettre Batman et son fascisme latent face à ses contradictions, soit... Et voilà qu'advient la fin de l'album. Le Batman qui se retrouve à la merci de la terroriste, succombant stupidement à un petit évanouissement (eh oui, la fièvre des exotiques contrées Indiennes, ça ne pardonne pas mon bon monsieur occidental et civilisé) juste au moment où il la retrouve. Et viennent les pages de face à face entre elle et ses idées nouvelles et l'inébranlable Batman. Même si je n'ai guère goûté au discours et au parcours de la terroriste, la façon de réagir de Batman m'a semblé bien proche du personnage et cela m'a assez plu. La confrontation entre les deux avait donc un petit intérêt. Mais la toute fin du récit est relativement inintéressante et j'ai terminé ma lecture sur un bof... Quelques bons côtés dans ce récit de Batman, que ce soit au niveau du dessin, des dialogues ou de l'originalité, mais franchement nous sommes loin d'un vrai bon album de Batman à mes yeux.

24/10/2006 (modifier)