Mon fiston

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Proche ici des maître américains du début du XXe siècle, mais sans renier l’héritage du surréalisme belge, Olivier Schrauwen propose une série d’histoires résolument décalées sur la vie quotidienne d’un père, vieil homme portant beau, et son « fiston », un garçonnet tellement petit qu’il tient dans la poche et que sa voix est à peine audible.


Absurde La Flandre belge - Vlaanderen Maternité / paternité

Jeune dessinateur flamand qui travaille aussi dans l’animation, Olivier Schrauwen est un remarquable technicien du dessin, capable de pasticher à la perfection à peu près n’importe quel style. Proche ici des maître américains du début du XXe siècle, mais sans renier l’héritage du surréalisme belge, il propose une série d’histoires résolument décalées sur la vie quotidienne d’un père, vieil homme portant beau, et son « fiston », un garçonnet tellement petit qu’il tient dans la poche et que sa voix est à peine audible. En visite dans les musées de Bruges, au golf, au jardin zoologique, ils partagent une existence oisive qui semble toujours prête à virer au cauchemar. En visite dans les musées de Bruges, au golf, au jardin zoologique, ils partagent une existence oisive qui semble toujours prête à virer au cauchemar. Devant ces pages totalement atypiques, le lecteur est partagé entre perplexité, hilarité et malaise.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2006
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mon fiston © Editions de l'An 2 2006
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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26/09/2006 | Ro
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Par L'Ymagier
Note: 3/5

Olivier Schrauwen ?... un jeune gantois qui rend ici un véritable hommage aux grands illustrateurs du début des années 1900. Un hommage qui sent bon Little Nemo de Winsor McKay... J'ai pris plaisir à suivre ce papa et son très laid rejeton dans leurs excursions typiquement belgo-belges. Un album à la galerie de personnages aux gueules improbables, aux perspectives simplifiées. Un album qui -flash back- me fait penser à cette Belgique dite "joyeuse". En quelques cases, je me suis remémoré ces boîtes de fromage "La Vache qui Rit" qui comportaient des points. Une fois ceux-ci découpés et envoyés, on recevait "Le village congolais" en carton prédécoupé, ou la ferme... Une Belgique délicieusement "vintage" où je collectionnais les chromos du chocolat Jacques, ceux d'Hergé qui traitaient de l'aviation, de l'automobile, etc... Une "Belgique de papa" hélas disparue, sauf dans une partie de ma mémoire... Un album -pour moi- trop court, hélas... Ma cote : 3,5/5

28/01/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Ro

Petit coup de coeur pour moi pour cette BD un peu hors-norme. Par son graphisme et sa narration, Olivier Schrauwen rend hommage aux anciennes BDS américaines du début du 20e siècle. Couleurs vintage, mise en page rétro, personnages soignés et figés à la manière des vieilles BD, on retrouve du Winsor McCay (Little Nemo) dans cette BD mais aussi d'autres influences vénérables. Avec de tels décors et personnages, on pourrait se croire aux Etats-Unis, mais l'auteur nous rappelle subtilement que la scène a lieu en Belgique par l'insertion de séquences rappelant les tableaux surréalistes du peintre belge Magritte. Le résultat est surprenant mais très agréable. Très touché par ce graphisme, j'avoue prendre un plaisir simple à feuilleter ces pages et observer les planches. J'aime beaucoup ! Et malgré cet aspect vieillot, la lecture est tout à fait fluide et plaisante. Oui mais l'histoire me direz-vous ? Eh bien, elle est étonnante. Imaginez un gentleman grand et viril, moustache et costume parfaits, fou amoureux de son fils, un tout petit bonhomme moche et apathique, au corps de larve et qu'on n'entend à peine quand il lui arrive de parler (je note d'ailleurs avec le sourire que cet enfant a le même visage que Jimmy Corrigan, et presque autant de personnalité). Ce poupon miniature, son père au physique de vieux beau le promène un peu partout, au zoo, au musée, l'emmène au golf, etc. Et sans cesse ce sont des manifestations d'affection enamourée du père envers le fils, de fières présentations de sa progéniture aux autres adultes, et surtout des crises d'affreuses angoisses paternelles quand la petite chose se perd et risque tous les dangers tant il est petit et amorphe. Etrange, n'est-ce pas ? Oui mais drôle, burlesque, tout étant présenté avec un humour pince-sans-rire et pourtant souvent délirant. Il se dégage également un léger malaise à voir le comportement du père et de son entourage envers cette chose enfant. Une lecture qu'on ne sait très bien comment prendre entre malaise et humour, mais qui sait toucher par son originalité et la beauté rétro de son dessin.

26/09/2006 (modifier)