L'Auberge du Bout du Monde

Note: 3.7/5
(3.7/5 pour 40 avis)

Récit fantastique inspiré de légendes bretonnes.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Bretagne École européenne supérieure de l'image Les Meilleures Trilogies

Triste date que cette journée de 1822, sur cette rude côte bretonne : c'est le jour où Yann, un enfant du village, découvre le cadavre de la femme de l'aubergiste, sauvagement assassinée, le jour aussi où disparaît sa fille, la petite Iréna. Des années durant, le veuf restera inconsolable, brisé par le chagrin. Jusqu'à ce qu'une jeune femme ressurgisse un soir du néant: Iréna, celle qu'on croyait perdue pour toujours. Plus de soixante ans après, sur les lieux même des événements, c'est cette histoire qu'un autre aubergiste, très âgé, raconte à un écrivain de passage. Il est aujourd'hui l'ultime survivant d'une région entièrement vidée de tous ses habitants. Que s'est-il donc passé ici, au voisinage de l'Auberge du bout du monde ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2004
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série L'Auberge du Bout du Monde © Casterman 2004
Les notes
Note: 3.7/5
(3.7/5 pour 40 avis)
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29/08/2004 | Kael
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Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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A ce stade les mots sont un peu fades pour dire tout le bien que je pense de cette trilogie. En premier lieu une histoire digne de la Bretagne du XIXème siècle avec son cortège de figures imposées: le curé du village, le noble en son vieux château, un petit port de pêche et ses habitants qui découvrent la modernité mais dont l'esprit est encore empreint d'une culture millénaire habitée de vieilles légendes faisant intervenir des créatures merveilleuses pas toujours bienveillantes. En deuxième une grande et belle histoire d'amour, une malédiction qui nous emmène jusqu'en Inde, des Korrigans et la mer avec ses créatures que tous marins qui se respectent ne moqueraient pour rien au monde. C'est ici parfaitement retranscrit et bien sûr le dessin fluide et aérien de Prugne n'y est pas pour rien. On y est! et l'envoûtement fait son office. A lire ou relire au coin du feu, si l'on peut, avec une bouteille de chouchen à portée de la main.

21/09/2014 (modifier)
Par Pasukare
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Waouh, ça c'est de la claque visuelle comme j'en ai rarement reçue ! Le duo Prugne / Oger n'avait pas su me convaincre avec Canoë Bay mais ici je suis scotchée ! J'ai fait l'acquisition de l'intégrale haute densité de ce triptyque après que mon libraire me l'ait montrée en me disant que le petit format pour cette BD était une injure au talent du dessinateur… moi j'ai trouvé que la miniaturisation du dessin de Prugne était une aubaine, car c'est le grand format (entre autres) de Canoë Bay qui m'avait un peu rebutée avec ses grandes cases un peu vides (et très oranges). Je n'ai pas eu l'occasion de feuilleter cette histoire dans sa taille d'origine mais graphiquement, le format compacté m'a semblé parfaitement adapté et il ne nuit pas du tout à la lecture des dialogues dont la taille reste plus que correcte. Graphiquement donc, rien à dire, c'est du grand art, le trait est précis et juste, les perspectives, les angles de vue, les cadrages sont parfaits, variés, bien choisis. La mise en couleur est à tomber par terre, je n'aime pas dire du mal, mais le rendu du mauvais temps Breton est une petite merveille ! Luminosité, mouvement, architectures, morphologies, expressions des visages, fureur des éléments, Patrick Prugne vient rejoindre sans hésiter Vink et Beatrice Tillier au top de mes dessinateurs BD "franco-belge" préférés. Le scénario est un habile et crédible mélange de légende bretonne, de fable fantastique et de vengeance "divine", le tout raconté par un vieux bonhomme malade à un écrivain en mal d'inspiration, un peu comme un vieux souvenir à faire passer à la postérité pour qui voudra bien y croire. La construction du récit est très bonne, on passe régulièrement des échanges "actuels" entre l'écrivain et le vieux à la mise en scène des souvenirs eux-mêmes, le récit laisse régulièrement la place aux scènes et dialogues d'époque, créant ainsi un équilibre parfaitement dosé dans la mise en scène entre passé et "présent", action et narration. Même si l'identité du vieux bonhomme ne reste pas un mystère très longtemps, la chute nous replonge finalement dans l'expectative, j'avais un peu peur que la conclusion de la série me déçoive et brise l'élan créé par l'histoire et le dessin, il n'en fut rien, à mon grand soulagement. A acheter, lire, relire ou simplement re-feuilleter juste pour la contemplation.

14/07/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Comment se fait il que je sois passé à côté de ce bijou. Heureusement qu'il y a BDT et que j'y avais repéré cette série. Le dessin est somptueux, le scénario est original et efficace mais reste sobre dans sa construction. Difficile d'attendre la sortie du 3ème tome quand tant de questions restent sans réponse au bout de la lecture de ces 2 très bons tomes. Je recommande chaudement. Après lecture du tome 3 : petite déception quand au scénario, j'en attendais beaucoup plus, fini l'originalité, une cloture classique et des attentes veines... L'ensemble reste très bon mais je passe la note de 5 à 4.

02/01/2007 (MAJ le 15/05/2008) (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Quelle maîtrise dans le dessin et le scénario de cette bande dessinée! Je suis resté sous le charme de cette histoire fantastique, où les légendes celtiques côtoient le surnaturel. Le scénario d'Oger semble sortir tout droit d'une rencontre entre Edgar Allan Poe et Anatole le Braz, tant il est prenant. Un découpage parfait. L’idée, tant de fois utilisée en bd ou en littérature, de l’écrivain (Edgar Saint- Preux, tiens le même prénom qu'Allan Poe!) recueillant les paroles d’un témoin de l’histoire, fonctionne à merveille. On baigne vraiment dans l’ambiance inquiétante de ce village breton (malgré l’avertissement des auteurs, je sais, moi, où se trouve le village de Trébernec) de la fin du 19ème siècle. Un petit regret : on ne sait toujours pas d’où sortent ces étranges « petites bêtes », véritables gremlins locaux. De la magie, des légendes, un mystère, de l'amour, le tout servi sur un dessin en couleurs directes de Prugne, Jubilatoire.

24/02/2006 (modifier)