Le Monde d'Edena

Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 26 avis)

Will Eisner Award 2017 : Best U.S. Edition of International Material Onirique, déroutant, initiatique, stimulant... tel est Le Monde d'Edena, série hors normes d'un auteur protéiforme en constante évolution, et reflet d'une humanité qui se cherche - ou devrait mieux se chercher. Après 7 ans d'attente, voici venu le tome 5, Sra, qui clôt le cycle sans fermer toutes les portes. Car si cette oeuvre richissime est expérience créatrice, elle l'est d'abord pour le lecteur...


BoDoï Casterman Ecole Duperré Giraud-Moebius Les années (A SUIVRE) Les meilleures séries courtes Planet Fantasy Science-Fiction, le best-of Will Eisner Awards

Dans l'édition originale, le récit commençait par une courte introduction: la planète encore (qui se trouve maintenant dans le hors série de la réédition). L'histoire est tout bonnement impossible à introduire puisqu'à la base, il n y a pas d histoire... C'est faute d'entretien psychique que le Maître des Voies qui transporte Stel et Atan tombe en panne. Seul un mécano au coeur pur pourra le réparer. Ce mécano est bien entendu Stel. Et c'est au sein du vaisseau-mutant qu'il comprendra comment procéder. 2e partie : Sur l'Etoile A bord de leur vaisseau, Stel et Atan cherchent à entrer en contact avec leur ami Trollopen. Personne ne répond. L'astéroïde, dans lequel les deux héros ont réussi à s'introduire, est déserté et tourne autour de la planète géante. Stel parvient à poser l'astéroïde sur "Boule de Billard", la géante. Atan et Stel embarquent dans une Citroën traction-avant bricolée par Stel et se dirigent vers un signal lumineux qui brille à l'horizon. C'est au bout du chemin que l'aventure commencera... Dans sa postface de la 1ère édition de Sur l'Étoile, Jean Annestay écrivait : « "Le Monde d'Edena" s'articule selon la logique du rêve ». On le perçoit immédiatement à la lecture de Réparations. Sur l'Etoile, premier chapitre du cycle du "Monde d'Edena", fut au départ une commande du Département Promotion des Usines Citroën. On ne remerciera jamais assez le commanditaire, sans lequel cette série magnifique n'aurait peut-être pas vu le jour.... à vous de voir....

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Décembre 1983
Statut histoire Série terminée 5 tomes parus

Couverture de la série Le Monde d'Edena © Casterman 1983
Les notes
Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 26 avis)
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01/10/2001 | toce
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà une série que j’avais lue – lecture étalée sur une longue période d’ailleurs – il y a pas mal de temps, et sur laquelle je suis revenu avec la publication assez récente de l’intégrale. C’est clairement – pour un certain nombre de raisons – une série qui peut relever de la catégorie « culte », même si je me suis un temps vu ne lui attribuer « que » 4 étoiles. C’est une série partie d’une commande publicitaire et qui, d’une simple et modeste plaquette, s’est d’abord transformée en un album complet, puis en une série accompagnée de plusieurs réminiscences publiées à part. Une trajectoire inhabituelle donc, mais qui explique en partie la construction de l’intrigue. En effet, on ressent à plusieurs reprises que Moebius n’avait pas de scénario linéaire à suivre, que l’intrigue s’est étoffée au fur et à mesure de son avancement. C’est même carrément une sorte d’écriture automatique, quasi surréaliste à laquelle Moebius confie parfois sa plume – dans les débuts un peu, mais c’est surtout visible dans l’album Sra je trouve. Si au départ – et de manière plus diffuse ensuite, un certain mysticisme effleure (reflet du questionnement de l’auteur), cela s’estompe, sans que ce soit pour me déplaire. Autre changement, si Moebius développe au départ une vision très positive, une Science-Fiction quasi béate (au rebours de la quasi-totalité des auteurs du genre de l’époque), cela se double au bout d’un moment d’un monde totalitaire, quoique surprenant. Enfin, les nombreuses mises en abimes (Est-ce que le personnage rêve qu’il rêve ? Où est la réalité ? etc.) dynamisent le récit, avec le personnage de la Paterne (de manière un peu trop touffue parfois quand même, dans une construction un peu trop psychédélique). Jusqu’au bout Moebius a voulu laisser planer le doute quant aux réponses à ces questions. Moebius alterne les passages très verbeux et ceux totalement muets, quasi méditatifs, mais cette remarque est aussi valable pour le côté graphique. Quelques passages relativement fouillés (des décors à la fois minutieux et pauvres, proches de certains paysages qu’il dessinait au même moment dans ses Blueberry), mais plus généralement un dessin épuré, jouant plus sur la couleur que sur la profondeur. Le style du dessin, de la colorisation, sont immédiatement reconnaissables et symboliques de cet auteur dont l’œuvre de Science-Fiction est fondamentale (et pas seulement avec cette série), comme elle l’a été pour le western : chapeau bas monsieur Moebius/Giraud !

02/05/2017 (MAJ le 23/01/2023) (modifier)
Par jul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Je me lance dans la critique de cette série même si je n'ai lu que les tomes 1, 2, 3 et 4 . Car ce 5 étoiles est surtout dû au traumatisme que m'a causé le tome 2, les Jardins d'Edena. Cet album fait partie de mes madeleines de Proust de la BD. Un des meilleurs albums de Moebius si ce n'est le meilleur. De la S.F "moebiusienne" dans toute sa splendeur, absolument magique, pur , prophétique... Le dessin, les couleurs, le scénario, tout confère au sublime. Un véritable voyage astral. Ce conte de science-fiction décrit les aventures d'un couple de voyageurs spatiaux échoué sur une planète semblable au mythique jardin d'Eden de la bible. Tout d'abord asexués (ils ne mangent que des pilules ce qui leur ôte tout caractère sexuel, mental et physique) et se comportant plus comme un frère et une soeur, ils vont peu à peu, faute de matériel synthétiseur de pilules, se mettre à manger de la matière vivante (manger une pomme est pour eux au départ qualifié de cannibalisme), puis peu à peu retrouver leurs caractères sexuels. Nous imaginons bien là l'être humain du futur, immortel, vacciné contre toutes les maladies et bactéries. Puis ils vont être séparés et ne chercheront plus qu'à se retrouver (ils ont redécouvert l'amour qui les lie) et affronter les habitants curieusement masqués de cette planète, et cette énigmatique "paterne"... Les albums 3 et 4 sont bons mais rien à voir avec la puissance (dessin, scénario et couleur) du tome 2 (très années 80 mais à la beauté intemporelle). Le tome 3 se focalise sur l'errance d'Atan (devenu Atana) qui va découvrir la base souterraine de la paterne et le tome 4 sur celle de Stel, qui lui continue d’errer à la surface et de "rencontrer" régulièrement le maître des rêves. Le tome 1 est quant à lui plus un tome d'introduction avec plusieurs petites histoires, dont une possédant des dessins sublimissimes. C'est quand même un bon tome très utile à la découverte de cet univers et décuplant la puissance du 2. Je n'ai pas lu le tome 5 et 6 qui sont parait-il décevants . En tout cas je laisse cette note de 5 étoiles car même 2 tomes mauvais ne peuvent effacer le rayonnement quasi mystique que procure la lecture des "Jardins d'Edena" (j'en avais même rêvé à l'époque c'est dire). Je recherche les éditions originales, surtout pour le tome 2, tel le Graal car une amie me l'a lâchement volé il y a plusieurs années.

18/02/2013 (modifier)