This Monster wants to eat me (Watashi wo Tabetai, Hitodenashi)

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

"Je suis venue te dévorer." Ce sont les mots prononcés affectueusement par la sirène Shiori en tenant la main de Hinako, une lycéenne vivant seule dans une ville portuaire.


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Sa chair et son sang auraient la particularité d'attirer les yôkai, c'est pourquoi Shiori lui promet de la protéger en attendant son stade de maturité idéal afin de la dévorer. Hinako se retrouve alors face à une mort absurde et imminente, qui vient troubler ses sentiments.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Août 2024
Statut histoire Série en cours (10 tomes parus au Japon, série toujours en cours) 8 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série This Monster wants to eat me © Meian 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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08/10/2025 | Deretaline
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L'avatar du posteur Deretaline

Hinako est une jeune lycéenne tout ce qu'il y a de plus normal en apparence. Pourtant, sous les apparences, personne ne parle réellement à Hinako, et Hinako ne cherche pas vraiment à parler aux autres non plus. Hinako est coupée des autres, Hinako ne semble presque plus rien ressentir, Hinako attend la mort. Si elle attend la mort c'est parce qu'elle l'a rencontrée il y a dix ans de cela lorsque toute sa famille est morte noyée dans un accident de la route, la laissant seule rescapée. Aux yeux du monde elle a survécu mais dans sa tête elle n'est jamais vraiment sortie de l'eau, elle n'a jamais vraiment quitté l'instant dramatique où sa vie à basculée et elle souhaite plus que tout rejoindre sa famille. Alors quand un jour une sirène vient la voir et lui propose de la manger, Hinako accepte. Une jeune fille enfermée dans son deuil ne sachant choisir entre mettre fin à ses jours ou attendre sagement la mort, une sirène ne connaissant rien au monde humain mais cherchant sincèrement à rendre la jeune fille heureuse pour (lui dit-elle) rendre sa chair plus savoureuse et un renard au passé violent ayant renié sa nature monstrueuse et cherchant sincèrement à aider les gens qu'elle croise dont la jeune fille malheureuse (oui, je n'avais pas réussis à présenter la renarde jusque là, mea culpa je ne suis pas douée), voilà un trio parfait pour un récit mélangeant drame et réflexions sur la nature des liens humains. La série est un yuri mais, même après lecture des 10 albums que j'ai eu sous la main jusqu'à présent, difficile de dire si elle rentre dans la catégorie "relation homosexuelle qui prend tout son temps pour s'instaurer" ou bien "récit traitant surtout d'une relation fusionnelle et intime entre deux jeunes femmes". Quoi qu'il en soit, qu'il s'agisse à proprement parlé de romance ou non, l'un des sujets centraux de l'histoire reste l'amour. L'amour propre tout d'abord, car l'enjeu premier reste de redonner le goût de vivre à une jeune fille qui pense ne plus rien avoir, mais aussi et surtout l'amour en tant que lien, les attaches que l'on créé avec les autres. Hinako s'est coupée des autres toutes ces années durant (sauf exception de la renarde qui a joué le rôle de sa meilleure amie depuis tout ce temps), elle n'a plus vraiment de liens concrets avec les autres si ce n'est une lointaine tante ; Shiori (la sirène) n'en a tout simplement jamais eu et découvre elle même petit à petit ce que l'on ressent lorsqu'on s'approche des autres sans désirer nécessairement les dévorer ; et enfin Miko (la renarde) fuit un passé cruel et cherche désespérément à savoir si elle a vraiment réussi à changer ou non, si elle a vraiment réussi à passer outre sa nature de prédatrice pour vivre parmi les humain-e-s. Tout tourne autour du rapport aux autres et je dois avouer que le traitement des doutes, des remises en questions, de la cruauté et des comportements égoïstes propres aux relations sociales affectives aussi, sonnent réels et concrets dans cette histoire. Je déplore tout de même des résolutions de sous-intrigues pas toujours à la hauteur des promesses (notamment l'arc avec la jeune tanuki qui passe soudainement de fieffée manipulatrice à pleurnicharde) ou encore que certains enchaînements de chapitre aient l'effet de pétards mouillés lorsque l'un se termine par un cliffhanger et que l'autre commence par une évolution parfois trop artificielle. Il y a aussi le fait que je n'apprécie pas vraiment le design "moe" des personnages. Qu'Hinako ait l'air d'une jeune fille toute mignonne est logique (elle doit avoir 16 ans à tout casser), que Shiori ait l'air d'avoir le même âge est logique aussi (elle a choisi cette apparence pour se rapprocher d'Hinako), pour Miko ça devient déjà plus bizarre parce qu'elle a visiblement l'apparence d'une jeune adolescente depuis des siècles lorsqu'elle prend une forme humaine, et à partir de la tanuki ça a commencé devenir du grand n'importe quoi (elle a l'air encore plus jeune et j'hésiterais même à la catégoriser comme "loli"). S'il n'y avait pas les personnages tertiaires de la tante d'Hinako et la vieille Tanuki j'aurais pu finir par croire que l'autrice ne savait pas dessiner autre chose que des jeunes femmes. Ce qui est bien dommage, justement, parce que l'autrice à un sacré coup de crayon, mine de rien. Qu'il s'agisse des designs travaillés des yôkais sous leur forme véritable, des très beaux décors pleins de détails parfois ou encore de la jolie métaphore graphique filée de la mer et des poissons engloutissant la vie d'Hinako je dois avouer que le travail graphique de cette série est on ne peut plus joli. J'en regrette davantage le caractère trop "mignon", trop "convenu" aussi, des personnages mis en comparaison. L'histoire est bonne, intéressante aussi. Il semble que le récit se dirige vers des enjeux un peu plus grands avec cette histoire de jeune fille mystérieuse, je ne suis pas sûre de ce que cela donnera, à voir. PS : je précise que je n'ai pu lire que les quatre premiers tomes en français, seuls présents à ma bibliothèque de quartier ; le reste de ma lecture a été fait avec une traduction anglaise.

08/10/2025 (modifier)