Le Maître de California Hill

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Le nouveau thriller historique de LF Bollée et Georges Van Linthout : le pari fou du magnat et de l’inventeur qui, par vanité, poseront les bases du cinéma.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Cinéma Institut Saint-Luc, Liège La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Photographie [USA] - Côte Ouest

Afin de découvrir si un cheval au galop garde, ou non, toujours un sabot en contact avec le sol, Muybridge et Stanford vont révolutionner la photographie... Au milieu des années 1860, la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale arrive à son terme. Derrière ce projet colossal, côté Ouest, le magnat et ancien gouverneur de Californie, Leland Stanford, un homme connu pour sa voracité et qui ne vit que par et pour ses chevaux - qu’il garde près de lui dans son manoir de California Hill. Ainsi, le jour où son partenaire et rival, Mr Durant, lui fait part de la question qui agite les milieux hippiques de l’époque, ils se lancent un pari : celui qui parviendra à prouver si un cheval au galop garde, ou non, toujours un sabot en contact avec le sol gagnera 10 % de l’entreprise de l’autre. Pour battre son rival, Stanford offre des moyens quasi illimités à Eadweard Muybridge, un photographe talentueux mais psychologiquement instable. Muybridge entreprend donc de photographier, un à un, les mouvements d’un cheval au galop, qu’importe que la technologie ne le permette pas encore… Débute ainsi une collaboration funeste où se rencontrent avidité et démesure, mais qui révolutionnera la photographie et posera les bases du cinéma.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Maître de California Hill © La Boîte à Bulles 2025
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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16/02/2025 | Canarde
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le maître de California Hill en question, c’est Leland Stanford. Et cet album se présente au départ comme une sorte de biographie. Puis se greffe l’histoire de Eadweard Muybridge, photographe inventif et personnage complexe, recruté par Stanford. Enfin, dans le dernier tiers de l’album, l’intérêt se concentre sur une célèbre série de photos de cheval au galop de Muybridge (que je connaissais comme tout le monde je pense via son utilisation avec un appareil préfigurant le cinéma). Et c’est cette dernière partie que j’ai trouvé la plus intéressante, avec quelques réflexions sur les débuts du cinéma. Car Leland Stanford (au passage j’ai appris l’origine du nom de cette célèbre université californienne) est un personnage original, mais hautement antipathique. Mégalomane, c’est l’un des « barons voleurs » qui se sont immensément enrichis aux États-Unis à la fin du XIXème siècle. On le voit ici mépriser les lois, ses nombreux employés, voire sa femme et ses « amis », seuls les chevaux trouvant grâce à ses yeux. C’est d’ailleurs à leur propos qu’il recrute Muybridge (pour prouver qu’aucun sabot d’un cheval au galop ne touche le sol), qui va faire preuve de créativité pour mener à bien sa mission. Ce qui concerne Stanford n’est pas inintéressant, mais le type est abjecte, tandis que la longue enquête et le procès autour de Muybridge sont trop longs : là aussi on ne s’attache pas à lui. Tout ça se laisse lire, et sur la fin les auteurs ménagent quelques surprises, remettant en cause une partie de ce l’on vient de lire. A lire à l’occasion, mais il m’a manqué un je ne sais quoi pour davantage entrer dans cette histoire, inspirée de faits et de personnages réels.

08/08/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Bonne BD western, qui a un caractère à la fois psychologique et historique intéressant, mais il manque quelque chose... C'est une partie de la vie du gouverneur de la Californie, Leland Stanford au moment de la construction du chemin de fer. On y suit ses méthodes peu orthodoxes pour gagner la mise dans toutes les situations : beaucoup d'argent, des hommes de mains qui ne sont pas regardant sur la légalité, et un mépris souverain pour les souffrances des autres humains. Le gouverneur serait vu en France comme le méchant de l'histoire mais il reste le héros américain, par excellence, qui réussit tout, fait avancer l'"intérêt général" en faisant avancer son propre intérêt, et se soucie très peu des lois. Un coté dirty Harry, et un coté Donald Trump. L'album peut se diviser en trois volets, 1. la construction du chemin de fer par la Central pacific railroad (tenue par le Gouverneur), depuis Sacramento, en allant vers l'Est pour atteindre la jonction. (première partie 20 pages) 2. L'investissement du gouverneur dans un pari technologique : prouver par des prises de vue que les pattes des chevaux au galop quittent toutes le sol en même temps. Pour cela il fait appel à un photographe qu'il va devoir tirer de prison.. (c'est le gros de l'histoire, 90 pages) 3. une enquête par un privé, a posteriori, qui vise à vérifier la véracité du récit en interviewant les témoins (20 pages). Bref le scénario est un peu déséquilibré, les dialogues sont simples, le dessin est très convaincant : un crayonné ombré avec un lavis bien contrasté. Les personnages sont bien croqués, on sent une aisance du geste qui ne souffre pas de critique. La raison qui m’empêche d’aller au 4 étoiles c'est que je ne me suis pas identifiée à qui que ce soit. Cela n'est pas une obligation mais alors on cherche un message. Et honnêtement je n'en ai pas trouvé. Ce monde essentiellement viriliste, dépourvu d'humanité autant que d'humour, est bien représenté, cela va droit au but mais on ne perçoit pas l'intérêt de raconter cette histoire aujourd'hui : Est-ce pour la montrer du doigt, s'en inspirer, pas vraiment... Qu'apporte l'enquête de la fin ? Donc beaucoup de qualités techniques pour cette BD mais au fond, je n'en garde pas grand chose...

16/02/2025 (modifier)