Mocha Dick - La Légende de la baleine blanche

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Mocha Dick, écrit et dessiné par des auteurs chiliens, est une œuvre de fiction basée sur des événements réels et qui a été une des inspirations de l'œuvre la plus célèbre d'Herman Melville, Moby Dick.


Paquet Séries avec un unique avis

À l'âge de quinze ans, Caleb Hienam, fils d'un armateur, fait son premier voyage pour apprendre le métier familial, bien que la vie de baleinier ne l'intéresse pas. Sur le navire, le jeune homme rencontre Aliro Leftraru, un guerrier mapuche, avec qui il noue une véritable amitié. Bientôt, tous deux sont témoins du destin tragique d'un autre navire, coulé en ne laissant derrière lui qu'une seule petite baleinière. Les survivants racontent comment ils ont réussi à échapper à l'attaque d'une monstrueuse baleine blanche. C'est le début d'une longue aventure, aux côtés d'un capitaine obsédé par cette baleine blanche.

Scénario
Dessin
Couleurs
Jok
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Mai 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Mocha Dick - La Légende de la baleine blanche © Paquet 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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13/08/2023 | bamiléké
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai lu cette série d'aventure sur la chasse aux baleines avec un grand intérêt. C'est pourtant une thématique assez épidermique chez moi et que je lis avec un oeil suspicieux. Mais ici j'y ai trouvé mon compte contrairement à la série "Esteban" que j'avais détestée. Tout d'abord cette série est réalisée par des auteurs chiliens dont la nation a subi de plein fouet le pillage de ses eaux par les flottes américaines ou européennes (principalement norvégiennes). Il y a donc un vrai vécu entre le Chili et les baleines. Cela se traduit dans le scénario par une trame qui suit une légende issue de la culture traditionnelle mapuche. Les auteurs en profitent pour nous faire connaître quelques éléments de cette culture à travers le personnage de la Machi. Ensuite Francisco Ortega remet l'église au centre du village en rappelant l'importance de cette légende dans la création du roman de Melville. Cela ne diminue en rien l'oeuvre de l'Américain puisque tous les grands auteurs se sont inspirés de légendes, contes ou écrits traditionnels bien antérieurs à leurs créations. Mais je trouve fondamental de montrer ce que la culture traditionnelle de divers peuples éloignés dans l'espace et le temps a pu apporter à la culture occidentale. Ensuite le tableau des baleiniers que nous proposent les auteurs est bien plus crédible et fort par rapport à ce que j'ai lu ailleurs. Point de sentimentalisme chez les baleiniers. Ils étaient là pour faire fortune au mépris du devenir de l'espèce et des populations autochtones qui vivaient en équilibre avec cette ressource. Enfin le personnage d'Aliro, guerrier Mapuche garant des traditions, montre que l'on ne devient pas harponneur aussi facilement. Ortega ne nous donne aucun répit dans l'intensité tragique du récit où la mort est omniprésente du début à la fin. Une ambiance qui accompagne le récit de façon si bien travaillée que la lecture est accessible à tous les publics. Pour conclure sur le fond, je ferais le parallèle avec la série de Simon Hureau Le Massacre qui montre comment l'extermination d'une espèce animale a pu impacter sur l'identité culturelle des peuples locaux. Ma seule petite réserve concerne le graphisme de Gonzalo Martinez. Il fait le travail mais je le trouve tellement dans les standards d'un dessin d'animation que je ne le trouve pas au niveau du scénario et de l'intensité dramatique du récit. Cela reste bien expressif et dynamique mais pas assez personnel à mon goût. Une excellente lecture qui allie aventure et connaissances extérieures pour tous les publics. Ainsi l'ouvrage se conclut par un glossaire d'une quinzaine de pages qui reprend des éléments de la chasse aux baleines, de la culture des Mapuches et du roman de Melville.

13/08/2023 (modifier)