Global police - La Question policière dans le monde et l'histoire

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Ordre ? Contrôle ? Sûreté ? À quoi voulons-nous que serve la police ? Un spécialiste de cette question nous interpelle à travers l'histoire policière et ses multiples formes dans le monde.


Documentaires Encrages

De l'invention du « bobby » anglais au modèle chinois, Globale Police nous emmène dans ce que la police était et ce qu'elle pourrait devenir. La police est une institution neuve, fille du capitalisme urbain, où s'articulent les questions du contrôle, de la surveillance et de la violence. Fabien Jobard est l'un des premiers chercheurs à s'être intéressé à la fonction policière.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Septembre 2023
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Global police - La Question policière dans le monde et l'histoire © Delcourt 2023
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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11/09/2023 | PAco
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L'avatar du posteur Noirdésir

Si le positif domine largement au sortir de cette lecture, elle m’a laissé un chouia frustré quand même. Fruit du travail d’un chercheur du CNRS, c’est tout d’abord un album assez dense, sur un sujet qui peut être clivant, mais pour lequel il adopte une vision assez neutre – ce qui est rare pour le sujet. L’autre intérêt, c’est que cette histoire de la police (grosso modo depuis la fin du XVIIIème siècle) est une histoire comparative. L’album nous montre l’évolution dans le temps en France, mais aussi et surtout compare cette situation avec celle qui existe dans plusieurs pays (Angleterre, Allemagne, États-Unis, mais aussi plusieurs pays africains, et la Chine), en montrant les interactions qui peuvent exister entre les différentes expériences. J’ai vraiment apprécié cet aspect de l’étude. Enfin, les auteurs montrent bien les évolutions récentes, et les risques encourus. Ou plutôt les questions dont peuvent et doivent s’emparer les citoyens : ultra surveillance électronique (reconnaissance faciale, etc.), mais aussi contrôle des « classes dangereuses » urbaines au détriment d’autres formes de délinquances (« en col blanc », fiscale). Le dessin de Florent Calvez est simple et très efficace et agréable, il ajoute à la fluidité de la lecture. Finalement, ma seule frustration vient sans doute du médium lui-même. En effet, si la lecture est agréable et instructive, j’ai trouvé à plusieurs reprises que cela aurait pu être davantage développé. Mais une BD n’est pas une thèse ou même un essai. En tout cas c’est une lecture instructive et recommandée.

20/01/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

Voilà un album qui m'a beaucoup intéressé. Fabien Jobard et Florent Calvez nous brossent une histoire de la police à travers l'histoire et les pays. D'abord l'apanage des seigneurs et des rois pour préserver leurs pouvoirs et leurs biens, le développement de l'industrie et de la bourgeoisie a vu les villes se doter de diverses milices en fonction des pays. L'industrialisation galopante et la croissance exponentielle des villes a rapidement vu la création de forces de l'ordre, que ce soit avec Robert Peel en Angleterre ( à qui on doit les fameux Bobbies et les principes qu'il a édictés quant à leur missions et à la façon d'y remédier) ou Joseph Fouché en France qui sera l'instigateur du système centralisé. Il est drôle de découvrir que ce sont pour ces deux pays les grandes expositions universelles qui se voulaient des vitrines sur le monde qui ont poussé ces pays à "soigner" leur police et montrer au monde leur capacité à assurer l'ordre et la sécurité. Le reste du monde n'est pas en reste, nos deux auteurs passent en revue les États-Unis, quelques exemples africains, la Chine... Bref, on est quand même dans l'exhaustif, passant en revue l'impact des différents modes culturels et économiques qui régissent cette façon de gérer l'ordre public. Loin d'être rébarbatif, j'ai trouvé ma lecture instructive mais surtout, elle pousse à réfléchir sur ce que nos sociétés attendent de cette "police" et ce qu'elles sont prêtes à sacrifier au nom de la sécurité, confrontés de plus en plus à des violences illégitimes. Car comme le rappellent très bien fin d'ouvrage nos deux auteurs, la célèbre phrase de Max Weber "L’État possède le monopole de la violence légitime" est inexacte ; la phrase exacte est " L’État revendique le monopole de la violence légitime", ce qui n'est pas la même chose ; cela implique une acceptation de la société. Un album intelligent, sans parti pris, qui donne à réfléchir !

11/09/2023 (modifier)