Le Corps est un vêtement que l'on quitte

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

À 15 ans, alors qu'il intègre le prestigieux club de rugby de Bordeaux, Julien voit son avenir devant lui tout tracé : il sera rugbyman professionnel. Mais une violente chute au cours d'un match lui fait perdre connaissance et vivre une EMI (expérience de mort imminente) qui le met sur la piste d'un lourd secret de famille.


Secrets de famille... Séries avec un unique avis

Revenu de cette expérience bouleversante aux frontières de la vie, il demande à ses proches qui est l'homme qui l'a accueilli au seuil de la mort. Ce dernier dit s'appeler Paul et lui livre un glaçant secret de famille. Entre l'incrédulité des soignants, qui ne voient là qu'un simple épisode hallucinatoire, et le violent déni que ses proches lui opposent, Julien entreprend de soulever une chape de plomb que son père – tyran domestique – maintenait hermétiquement fermée sur le clan familial depuis des années.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Mars 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Corps est un vêtement que l'on quitte © Glénat 2021
Les notes
Note: 4/5
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20/01/2023 | grogro
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Par grogro
Note: 4/5
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C'est ma première rencontre avec Eric Liberge, auteur au dessin réaliste. Si ce n'est pas franchement mon gros kif, je reconnais qu'il fait amplement l'affaire. Le récit quant à lui, est en revanche mené de main de maître. J'ai lu ce gros pavé d'une seule traite, et il y a presque deux cents pages. Ce qui m'a attiré vers cette grosse BD, c'est clairement son thème : les EMI, soit les Expériences de Mort Imminentes, l'un des phénomènes les plus connus du grand public parmi les nombreuses expériences péri-mortelles. C'est un sujet qui me passionne depuis quelques années. J'ai lu quasiment tout ce qui a été édité en français sur le sujet, de Jean-Jacques Charbonnier, anesthésiste, à Olivier Chambon, psychiatre (qui s'est en outre beaucoup intéressé aux traitements psychédéliques et à la Conscience). Il y a beaucoup à dire sur tout ça, et le moins que l'on puisse dire, c'est que tout est extrêmement troublant. Les témoignages, nombreux, suffisent déjà à ébranler les certitudes de celui qui se penche un peu sérieusement sur le sujet. Beaucoup pensent savoir, beaucoup ont écrit pour décrédibiliser témoins et chercheurs, mais il faut savoir qu'il ne s'agit ni d'hallucinations dues aux substances chimiques, ni de rêves. Tous les témoignages sont nets, précis, et leur souvenir (pour ceux qui ont vécu une telle expérience) ne perd rien de sa force au fil du temps (ce n'est donc pas un rêve). En outre, ils concordent tous, quelles que soient la culture ou les croyances de la personne (ce n'est donc ni une hallucination, ni un trip qui sont eux très personnels et tous différents). Enfin, les témoignages laissent pantois parce qu'il restituent les paroles ou les actes de personnes éventuellement présentes dans une autre pièce, ou un autre lieu, plus lointain. Et surtout, last but not least, une telle expérience change définitivement la personne qui l'a vécue. Mais bref, je ne voudrais pas faire un papier sur les EMI. Néanmoins cela me semblait nécessaire de digresser ainsi parce que Liberge restitue très bien toutes ces manifestations, y compris l'incrédulité qui affecte les proches et l'isolement dans lequel se retrouve parfois la "victime", seule face à cette réalité d'un autre monde dont elle ne sait que faire si elle ne trouve pas une oreille attentive. Dans le cas qui nous intéresse ici, Julien, notre jeune protagoniste, reçoit en outre une révélation au cours de son EMI (ce qui est parfois mentionné par les Victimes d'EMI). Et cette révélation devient le fil rouge de cette BD. Tout est très bien senti, et très bien restitué, au point qu'on se demande à la lecture s'il ne s'agit pas d'une expérience personnelle. Liberge nous gratifie donc d'un récit très solide et haletant aux côtés du jeune Julien. On ère avec lui dans sa quête incertaine, on gamberge jusqu'à cette fin en couleur (alors que le dessin est réhaussé d'un très joli monochrome quasiment jusqu'au bout), à la hauteur des ambitions de cet ouvrage. A lire absolument avant de mourir ! Ou après...

20/01/2023 (MAJ le 20/01/2023) (modifier)