Back to Japan

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Une trentenaire française décide d'offrir un dernier voyage à sa moto 125 Varadero qui va sur ses 110 000km. Elle part donc seule de Paris sur sa petite moto pour rejoindre le Japon. Cette histoire est une histoire vraie qui nous compte le périple, les rencontres, les pannes, le doutes...


Motos et motards

L'histoire commence avant le voyage, quand tous les amis de Mélusine ont peur pour elle et essaye de la dissuader de partir. Son ami la regonfle en lui parlant des aventures passées et de ses capacités. Le passage chez le mécanicien est aussi décrit.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Août 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Back to Japan © Nathan 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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16/10/2022 | Canarde
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Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Dans la catégorie Jenesépatropourkoijélussa, Back To Japan trouve une place de choix. Tout simplement parce que j'ai trouvé ça super ! C'est fin, profond, pudique. Une très bonne et heureuse surprise pleine de qualités qui effacent quelques défauts finalement bien dérisoires. Située vraisemblablement au début des années 2000, quoiqu'il en soit avant l'avènement de l'hyper-connectivité, Back To Japan raconte l'histoire d'une jeune femme pas tout à fait trentenaire qui, sur un coup de sang, part au Japan pour, en quelque sorte, y laisser mourir sa vieille 125 cm³. Ça n'a l'air de rien, mais ça va droit au but, et se focalise sur l'essentiel. En outre, on entre rapidement dans le sujet : à la onzième page, notre héroïne se lance sur les routes. Ce qui signifie qu'en à peine dix pages, les autrices parviennent à nous dresser le portrait de cette jeune femme déterminée qui n'a renoncé ni à ses rêves de gamin, ni à ses envies, aussi impulsives soient-elles. Et le plus fort, c'est qu'on y croit. On retient de ce voyage les préoccupations liées à son statut de femme cheminant seule et loin de chez elle. La peur des mauvaises rencontres bien entendu, sujet d'inquiétude de la part de son entourage, balayé d'un revers de main lors de la préparation de son départ, la rattrape assez vite. Si les 22 500 km de ce road trip sont jalonnés de rencontres extrêmement bienveillantes, elle a malgré tout à quelques reprises, frôlé le drame. Pourtant rien n'est anxiogène. En l'occurrence, elle insiste sur l'importance de bien comprendre la culture des pays qu'elle traverse, de bien intégrer chaque geste afin de ne pas provoquer de malentendu, ce qui est une préoccupation essentielle. Elle parle de la masculinité et de ses pulsions incontrôlables, mais elle substitue au jugement la relativité de ce fait. Ce n'est qu'un exemple, mais je trouve que tout est finement amené. Ainsi, lorsqu'elle évoque ses souvenirs d'enfance, il y a quelque chose d'extrêmement touchant parce qu'à chaque fois, le souvenir tombe juste là où il devait tomber, sans gnagnatisme aucun. De même avec ses affaires de femme qui nous offrent une page assez drôle sur l'inconvénient d'avoir ses règles (les lois énervantes de l'expédition en solitaire). Le genre de page digressive que l'on retrouve de temps à autre le long du récit, traitée avec un humour à la Françoize Boucher. Vite fait, deux mots sur le dessin qui se révèle bien moins anodin qu'il n'y parait. Le trait de Clémentine Fourcade est joli, subtil, empruntant discrètement quelques codes au manga. Les expressions des personnages et leurs gestes sont très bien croqués. C'est tellement chouette que je n'ai même pas envie de parler des maladresses ou des menus défauts. Bref ! Tout cela est très intelligemment mené. Il y a énormément de chaleur dans ce livre, des moments comme seuls ceux qui y ont été confrontés peuvent croire (ces synchronicités étonnantes qui font par exemple apparaitre un réparateur de moto au beau milieu de nulle part). Les réflexions sont très ciblées, précises, atteignant directement le cœur de chaque question évoquée. Tout est ramassé et se lit d'une traite. Aucune lourdeur. On sent que Melu (Mélusine Mallender) est concentrée, toutes pensées tendues vers son objectif. On sent qu'elle accueille ce qui arrive, ce qui, à défaut de la préserver des galères, lui permet de toujours trouver une porte de sortie. On sent également que ce voyage initiatique l'a profondément révélée. Je trouve que c'est assez rare de ressentir cela à ce point. De ce beau voyage, on ressort avec des envies de vivre la même chose. A moi en tout cas, cette lecture aura su redonner le goût du voyage dans les traverses, loin de la foule mais au contact des vrais gens. Et puis en refermant Back To japan, on constate une fois de plus qu'ailleurs, les humains ne semblent pas avoir encore perdu trop de leur humanité. On se dit que finalement, ce monde est beau et qu'il y a matière à se réjouir.

20/07/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Canarde

Pour moi qui ne suis pas du tout une aventurière, cet album a été un bol d'air ! C'est l'histoire vraie d'une jeune femme qui part seule à moto de Paris pour rallier le Japon, début juin 2010. Elle traverse donc l'Europe de part en part, puis l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, la Mongolie (sans goudron) en passant par la Russie, sur sa petite 125. Ses peurs, les nuits sous la tente sur des aires d'autoroutes, sous des ponts, la météo pas toujours joyeuse, ses soulagements, ses pannes mécaniques, le passage des frontières, l'aide des gens qui croisent son chemin, des haltes dans des familles, la solidarité entre motards. Tout un quotidien de 80 jours résumé en 168 pages. Le dessin aux couleurs assez réalistes, sans grande originalité, avec juste des croquis au trait quand elle partage des souvenirs intéressants pour comprendre sa réaction, par exemple. De temps en temps : un tracé du parcours sur la carte avec les évènements racontés situés entre les capitales aux noms connus. La personnification de la moto et certaines fiches "conseil," donnent un aspect manga un peu enfantin par moment. La police de caractère choisie pour les bulles est un peu froide et c'est dommage. Bref c'est un reportage BD qui aurait pu être plus chaleureux, mais qui permet quand même de se faire une idée de l'aventure et des différents pays traversés.

16/10/2022 (modifier)