La Saison des pluies (Chiens - titre coréen)

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Une facette peu connue de la Corée : les chiens, point de discorde dans le pays !


Chiens Corée La BD au féminin Séries avec un unique avis

Yuna est une femme de 45 ans qui n'avait jamais envisagé auparavant d’adopter un chien. Avec son mari, ils finissent par en adopter deux : le premier, Carotte, est un corgi mâle de 2 ans. Le second, Patate, est un chien bâtard d’un an. Ils vivent à la campagne à une heure de Séoul. Là, Ils peuvent croiser tous les jours des chiens abandonnés par des gens de la capitale venus dans la région s’en débarrasser. D’autres chiens sont parfois enfermés dans des cages où ils peuvent à peine se tenir debout, maltraités, et mal nourris par leur maître. Avant de disparaître. Ces chiens-là se font tuer pour leur viande. Car les chiens sont considérés en Corée (comme dans d’autres pays d’Asie) comme un mets bon pour la santé. Une facette peu connue de la Corée : les chiens, point de discorde dans le pays ! Animal élevé pour être mangé ou animal de compagnie, c’est même un enjeu des élections en 2022. Keum Suk Gendry-Kim nous livre un récit sensible, qui expose la violence des humains et nous conte l’histoire de son pays, la société contemporaine, et les gens qui y vivent.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Avril 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Saison des pluies © Futuropolis 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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27/06/2022 | Blue boy
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Par Blue boy
Note: 3/5
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Un jeune couple de citadins décide d’adopter un chiot. Très vite, ils se prennent d’affection pour leur animal de compagnie et choisiront de quitter la ville. En effet, celui qu’ils ont baptisé Carotte souffre d’anxiété après des mois passés dans une cage, et l’air de la campagne ne pourrait que lui faire le plus grand bien ! Dès lors, Hoon et Yuna vont apprendre à connaître d’autres chiens, et découvriront que dans leur village, tous les habitants ne sont pas toujours bien disposés à l’égard de la gent canine… Après son émouvant récit sur l’exode vécu par sa mère durant la guerre de Corée, qui s’est soldée comme on le sait par une partition du pays aux conséquences tragiques, l’autrice franco-coréenne revient avec cette bande dessinée axée autour de cet incontournable animal de compagnie qu’est le chien. A coup sûr, Keum Suk Gendry-Kim les a beaucoup observés, les toutous, et dans toutes les postures possibles et imaginables ! Il y a d’abord Carotte, le chiot adopté par le jeune couple, puis Patate, encore plus petit par la taille, déposé anonymement dans un carton au pied de leur porte, alors que Hoon et Yuna viennent tout juste d’emménager à la campagne. On fera également connaissance avec les chiens du voisinage, les Chouquettes (1, 2 et 3), Elvis, et puis enfin Choco, enfermé pendant des mois dans une cage par des propriétaires qui se désintéressaient totalement de son sort. Bouleversé par le regard d’une tristesse insondable du pauvre canidé, le couple se résignera à l’accueillir dans sa demeure. Pour mieux comprendre cette volonté du couple de recueillir ces chiens abandonnés ou maltraités, peu de temps après leur arrivée dans le village, il faut savoir qu’en Corée du Sud nos amis canins sont consommés à l’instar de toute autre viande comestible, tout particulièrement à la campagne et contrairement à la ville où les jeunes générations les considèrent désormais comme des animaux de compagnie. Un véritable choc des cultures dans un pays encore partagé entre modernité et tradition. Quant au titre, il évoque l’été coréen, la période où les chiens disparaissent… Côté dessin, Keum Suk Gendry-Kim privilégie toujours l’encre de Chine avec une touche de lavis dans une palette de styles assez hétéroclites, semi-réaliste pour portraiturer les sujets animés et quasi-impressionniste en ce qui concerne les paysages. Au-delà des toutous bondissants qui confèrent à l’ouvrage un certain dynamisme, la nature, abondamment représentée, équilibre l’ensemble en procurant un sentiment de sérénité, évoquant les maîtres de l’estampe asiatique. Certes, il ne se passe pas grand-chose dans « La Saison des pluies », qui doit être envisagée davantage comme une œuvre méditative, non dénuée de douceur, de mélancolie et d’empathie, pour ces animaux qui ne bénéficient pas encore d’un statut aussi personnifié qu’en France (où parfois cela confine au ridicule il faut bien l’avouer !). Il ne fait aucun doute que les amateurs d’animaux de compagnie, et plus particulièrement de chiens, vont adorer et verseront probablement leur petite larme à certains passages du livre.

27/06/2022 (modifier)