Sermilik - Là où naissent les glaces

Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)

L'auteur de L'Oasis nous propose ici la biographie d'un homme ordinaire qui a choisi de vivre son rêve dans l'un des endroits les plus inhospitaliers de la planète...


Biographies Documentaires École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Froid. Neige. Glace Groenland Les prix lecteurs BDTheque 2022 Tribus et peuples isolés

À 18 ans Max a décidé de quitter Marseille pour s'installer sur la côte Est du Groenland. Dans le village isolé de Tiniteqilaaq où il habite depuis trente ans, il a appris des Inuits leur mode de vie particulièrement rude, à l'aune d'une nature aussi magnifique qu'impitoyable. Un parcours quasi-initiatique, fait de moments intimes ou épiques, dont Max a confié le récit à Simon Hureau.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sermilik - Là où naissent les glaces © Dargaud 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 4 avis)
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27/06/2022 | Mac Arthur
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Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

Voilà un album magnifique qui nous relate l'histoire peu banale de Max, jeune marseillais qui va découvrir le rêve de sa vie en feuilletant un documentaire dans une librairie : il sera chasseur arctique ! Forcément, ses potes le charrient, mais à compter de ce jour rien ne pourra dévier Max de cet objectif. C'est donc ce parcours exceptionnel que Simon Hureau nous relate dans cet album qui transpire d'humanité, que ce soit pour le pire ou le meilleur. Max va donc débarquer sur la côte Est du Groenland à 18 ans dans le village de Tiniteqilaaq à une période charnière pour les autochtones. Le glissement de la vie traditionnelle vers une vie plus sédentaire et "occidentalisée" est en marche et Max va en être le témoin direct. Pour sa part, lui n'attend qu'une chose : apprendre les us et coutumes locales pour devenir un chasseur arctique. Si les Inuits le regarde le sourire en coin quand ils voient débarquer le loustique, son abnégation et son opiniâtreté auront raison des apriori locaux, et Max va petit à petit trouver sa juste place dans cet univers implacable. C'est même lui qui va se retrouver à transmettre aux enfants Inuits les savoirs ancestraux qu'il s'est escrimé à apprendre et à redécouvrir. Simon Hureau réalise ici un album des plus réussit, trouvant un équilibre parfait entre le documentaire à tendance "récit de vie" et le "page turner". On est captivé de bout en bout par sa façon de nous raconter cette vie et son parcours au milieu d'une nature aussi hostile et de cette peuplade qu'il n'est pas facile d'intégrer pour les occidentaux que nous sommes. Son trait tout en douceur et en harmonies, tout comme sa mise en couleur, nous proposent des planches qu'on a le plus grand plaisir à parcourir, surtout quand il s'agit de cette nature sauvage. Une très belle découverte qui augure une belle rencontre à l'automne prochain, car j'aurais la chance d’accueillir l'auteur dans la médiathèque où je travaille ! L'occasion supplémentaire de lui poser un tas de question sur cet album !

05/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cet album est extraordinaire. Extraordinaire car il nous relate la vie d’un personnage ordinaire animé par un rêve peu banal. Extraordinaire car il nous relate la vie d’un peuple ordinaire confronté depuis toujours à une nature extraordinairement inhospitalière. Extraordinaire car il nous relate la fin d’une civilisation, d’une culture, et la disparition de savoirs ancestraux au nom de la mondialisation et de l’uniformisation des modes de vie. Cet album est extraordinaire car il m’a ému comme peu y parviennent. Et puis il y a l’inventivité de Simon Hureau pour nous conter la destinée de Max, usant de narrateurs peu banals, employant un ton léger pour nous parler de choses parfois extrêmement sombres, dramatiques, déprimantes. Et puis il y a le fait que cet album nous présente un peuple extrêmement écologiste mais d’une écologie de terrain si éloignée de notre vision souvent trop idéalisée de l’écologie. Leur rapport à la chasse, les liens qui les unissent à leurs chiens, la violence de certains rapports de force choquent autant que la solidarité qui unit les membres de cette communauté, le respect et l’écoute de la nature dont ils font preuve fascinent. Et puis il y a ce personnage de Max, qui est allé au bout de son rêve et qui aujourd’hui transmet à son tour le savoir qui lui a été transmis à son arrivée. Enfin il y a le fait que cette histoire est réelle, qu’il ne s’agit en rien d’une fiction et qu’elle constitue un extraordinaire témoignage d’une culture appelée à disparaître mais pour laquelle certains se battent avec l’énergie du désespoir. Dois-je vraiment vous préciser que j’ai adoré ?

27/06/2022 (modifier)