Les Assiégés

Note: 4/5
(4/5 pour 5 avis)

Affreux, sales et méchants


Auteurs italiens Italie Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2022 Peinture et tableaux en bande dessinée

Ciro, 15 ans, est un vrai petit caïd : dans sa banlieue du Sud de l’Italie, il aime fumer des cigarettes, traîner et rouler des mécaniques. Sa mère, quand elle ne fait pas des passes, lui prend la tête à longueur de journée. Faut dire que depuis que son aîné a été retrouvé avec une balle logée dans le front, il y a quelques années de ça, elle flippe qu’il arrive quelque chose à son petit dernier. Ce jour-là, quand elle l’envoie lui acheter des cigarettes, elle ne se doute pas que la vie de son fils est sur le point basculer. Poursuivi par des gamins du quartier qui veulent sa peau, Ciro se réfugie à l’Onpi, un immeuble squatté où s’entassent les ordures et les histoires d’hommes et de femmes en marge de la société. Alors qu’au dernier étage Ciro tombe nez à nez avec Fausto, surnommé « le peintre fou », la police encercle l’immeuble : les occupants ont 24 heures pour se rendre et quitter les lieux. Mais pour ces indésirables, hors de question d’abandonner l’Onpi ! Le siège commence, la nuit s’annonce longue… Coincé avec Fausto, Ciro prend le parti de découvrir comment cet artiste talentueux a sombré dans la folie. Le vieil homme se met alors à raconter : un jour, il a tué un homme…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Avril 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Assiégés © Sarbacane 2022
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 5 avis)
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14/06/2022 | Laure B
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Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cet album est une claque. Sombre, violent, crasseux, tout y est pour plonger le lecteur dans l’ambiance noire d’une banlieue déshéritée d’une ville du sud de l’Italie où règnent en maitres des bandes rivales de trafiquants et de mafieux. Peu d’espoir d’en sortir… Les premières pages particulièrement austères donnent le ton. Ciro, un ado de 15 ans se réfugie dans un immeuble pour échapper à une bagarre dans laquelle il a peu de chance de sortir indemne. Mais cet immeuble n’est pas n’importe quel immeuble, c’est un énorme squat que la municipalité veut détruire. La décision est déjà prise et l’expulsion des habitants n’est plus qu’une question d’heures. Retranché malgré lui dans l’énorme bâtiment qui défie les forces de l’ordre, Ciro se retrouve dans l’appartement de celui qu’on surnomme le peintre fou. La police encercle le bâtiment. Un long siège commence. La discussion s’engage et au fil des heures, ce peintre étrange se livre sur sa vie. Je n’en dirai pas plus pour garder son secret. C’est poignant, noir, sans espoir. L’histoire est racontée sous trois angles différents, à trois époques différentes et les récits s’entremêlent et se répondent sans jamais perdre le lecteur, sans incohérences et retombe parfaitement sur ses pieds à la fin de l’album. Le dessin est en accord parfait avec un scénario qui se développe sans temps mort et gagne en profondeur au fil des pages. Le découpage cinématographique entraine le lecteur dans les profondeurs de l’histoire. La colorisation superbe accentue la tension dramatique et l’ambiance glauque, crasseuse où la violence est partout. Un album poignant et visuellement très fort.

08/11/2022 (modifier)
Par Laure B
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Laure B

Sortie en avril 2022, cette bd fait l'unanimité parmi les lecteurs de BD. Et pourtant : Pourtant il faut passer l'étape du résumé : "encore une histoire sordide d'immeuble squatté ?", "encore un polar ?" Pourtant il faut passer l'étape de l'image de couverture avec cet énigmatique immeuble orange qui barre l'horizon. Pourtant il faut passer les premières vignettes, très grises et très sombres. C'est une histoire à tiroirs, qui commence et finit par la réunion d'une bande de braqueurs qui vient de se faire le bureau de poste du coin, et qui va entamer le partage des gains. L'un d'eux remarque une drôle de peinture accrochée au mur, signée d'un drôle de peintre "Faustino, le peintre fou". C'est l'occasion pour le chef de la bande de raconter cette histoire. Une histoire de crime, de vengeance, de caïds, de banlieue, de flics. Une histoire d'amour aussi, et l'histoire sombre tragique de ce peintre, reclus volontaire dans cet immeuble. Le scénario est impeccable dans sa maitrise et sa noirceur. L'album se dévore très facilement. Et le dessin. C'est extrêmement rare que je sois séduite par un dessin. Là, tout est juste. Un dessin expressionniste qui s'accorde à merveille aux propos. C'est véritablement un très bel album.

14/06/2022 (modifier)