Harlem (Mikaël)

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Après Giant et Bootblack, Mikaël nous emmène dans le Harlem de la prohibition pour un nouveau diptyque new-yorkais en clair-obscur, à la rencontre d'une femme aussi forte qu'énigmatique.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale New York

Harlem, 1931. Au coeur de la Grande Dépression, l'inventivité est mère de sureté pour joindre les deux bouts. Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l'avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. L'inventivité quand on est une femme et que l'on est noire, c'est bien plus qu'une nécessité. C'est une question de survie. En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s'est affranchie du poids de la servitude ancestrale. Mieux encore, elle a créé son propre rêve américain : la loterie clandestine d'Harlem. Une ascension qui fait grincer des dents, tant du côté des autorités locales que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le Hollandais, un mafieux sans scrupule, compte bien faire main basse sur le royaume de la « Frenchy ». Mais c'est sans compter la détermination et l'impétuosité de Queenie, dont le lourd passé continue de guider les pas...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Janvier 2022
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Harlem (Mikaël) © Dargaud 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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21/01/2022 | Mac Arthur
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Sympathique cette série sur le milieu de la pègre à Harlem à une époque méconnue pour ce qui concerne ce quartier en particulier. L'intrigue se déroule dans les années 30, vers la fin de la Prohibition. Nous y suivons en particulier Queenie, une femme noire d'origine Haïtienne à la tête d'une organisation semi-criminelle, qui règne sur Harlem par le biais d'une loterie qui lui permet à la fois de s'enrichir mais aussi de soutenir les initiatives populaires pour tenir à flot son quartier abandonné par les autorités blanches de la ville et sa police corrompue. J'ignorais tout du passé de Harlem avant sa période de très mauvaise réputation dans les années 70 et 80. J'ai été intéressé par l'aperçu qui nous en est donné ici même s'il reste assez superficiel et si on ne fait qu'entrevoir le fait qu'avant 1930 le quartier a même connu son heure de gloire à un moment donné. J'ai trouvé le dessin de cette BD très bon. Les personnages aussi sont bons, à commencer par la fameuse Queenie, obstinée et indépendante, mais aussi son entourage et même les antagonistes qui évitent assez les clichés du genre. Par son mélange d'histoire de gangsters, de réalisme historique et de vision de la société du quartier noir de Harlem, l'intrigue est intéressante et plutôt prenante. Sans être complètement captivé, j'ai aimé cette lecture et je lirai la suite quand j'en aurai l'occasion.

07/03/2022 (modifier)
Par ceciloule
Note: 3/5

Dans ce premier tome de ce qui sera un diptyque sur l'icône noire-américaine Queenie, Mikaël redonne vie au Harlem d'hier, entre clubs de jazz, mafias et loterie clandestine, alternant cases verticales tourbillonnantes et planches d'un noir-et-blanc bleuté, apaisées, évoquant le passé de la jeune Martiniquaise. Trop court pour bien dessiner l'intériorité des héros, Harlem offre malgré tout un voyage temporel dépaysant.

24/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Peut-être un mauvais timing pour cet album que je lis alors que je garde encore bien en mémoire « Queenie », le récit biographique publié chez Anne Carrière. En effet, même si « Harlem » n’est pas juste un récit historique (une part fictionnelle y a été ajoutée), la série nous replonge dans la période charnière de la vie de Stéphanie St Clair (alias Queenie pour qui ne connaitrait pas ce personnage haut en couleurs). Par conséquent, j’ai eu régulièrement une impression de déjà-vu durant ma lecture. Ceci dit, le dessin de Mikaël est juste parfait pour évoquer cette période de l’histoire américaine. Il l’avait déjà prouvé avec « Giant » et « Bootblack », son trait sombre et ses cadrages cinématographiques se marient parfaitement avec ce genre de thématique. D’un point de vue visuel, c’est du tout bon et l’amateur du genre va se régaler (en tous les cas, ça a été mon cas). Au niveau de l’histoire, comme d’habitude avec moi, je coince un peu quand on mélange récit historique et fiction. Ici, la part historique est cependant très importante et seuls quelques éléments et personnages secondaires fictifs interviennent pour étoffer l’intrigue. En avait-elle besoin ? Je ne saurais dire, le personnage de Queenie étant déjà assez fort en lui-même… Est-ce une manière pour l’auteur de s’ôter le poids des exigences propre au genre historique pur et dur ? Peut-être mais alors pourquoi utiliser des personnages ayant réellement existés et dont on connait l’histoire ? Toujours est-il que je demeure gêné aux entournures par ce genre hybride. Si je fais fi de l’aspect historique, si j’oublie de me soucier de savoir ce qui a vraiment eu lieu et ce qui a été romancé, je trouve ce récit très prenant, tout en ambiance et truffé de personnages marquants (et conformes aux stéréotypes que nous gardons inconsciemment en mémoire dès qu’il est question de ce type de sujet). Du coup, je vais très certainement lire la seconde partie du récit. … mais à titre personnel, je préfère une totale fiction que ce genre de sujet hybride dans lequel je ne peux m’empêcher de me demander ce qui a été romancé et ce qui est véridique.

21/01/2022 (modifier)