Le Cheval Blême

Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)

La mise en images des cauchemars d'enfance et d'adolescence de David B.


Ciboulette David B. Rêves

En 1992 David B. publie à l'Association ce qui va devenir le 1er tome de la collection Ciboulette, un album noir et blanc baptisé "Le cheval blême". Dans la tradition populaire, le cheval blême est la représentation de la Mort qui vient vous pourchasser dans vos rêves et à laquelle on essaye de s'échapper en chevauchant à bride abattue. Nous sont donc présentées ici plusieurs "rêves" que David B. date et intitule en préambule de chaque nouvelle histoire. Le fantastique est bien entendu à tous les étages avec une force imaginative terrible, David B. nous livre ici les premiers indices qui permettent de comprendre son oeuvre et son imaginaire débordant.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1992
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Cheval Blême © L'Association 1992
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 5 avis)
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18/03/2003 | JBT900
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L'avatar du posteur Noirdésir

David B. a montré dans plusieurs de ses publications de fortes accointances avec le surréalisme (voir le récent Nick Carter et André Breton - Une enquête surréaliste). Mais c’est sans doute avec ce « Cheval Blême » que cette source d’inspiration saute aux yeux. En effet, on a là une compilation de récits de rêves (la moitié datant de 1980-1981, l’autre moitié de 1990-1991). Les illustrations mises à part, cela ressemble aux ensembles publiés dans les revues surréalistes (en particulier dans « La Révolution surréaliste », Desnos en particulier excellant dans ce domaine). « Parents ! Racontez vos rêves à vos enfants » clamait même un papillon surréaliste en 1924. Cette forme de récit, mais aussi les images qui les habitent, relèvent donc du surréalisme, et il ne faut donc pas être allergique à cette poésie « brute » pour apprécier ce recueil. Récits plus ou moins courts, mais qui sont tous chargés d’une dose de « stupéfiant image ». La lecture de l’ensemble est agréable, même si certains récits sont moins intéressants que d’autres. C’est en tout cas une lecture que j’ai appréciée, le dessin simple, usant d’un Noir et Blanc gras et tranché (habituel chez l’auteur) complétant parfaitement ces images nocturnes.

23/04/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Comme il a été dit, cette bd est dans une veine similaire aux Complots nocturnes (peut-être pas pour l'auteur mais pour nous autres, lecteurs lambda). J'avais adoré les Complots Nocturnes et me suis retrouvé bien heureux quand je suis tombé sur le Cheval Blême. Et on est reparti pour un tour de rêves qui s'enchainent comme des cadavres dans un rêve de David B.. Chaque rêve est surprenant puisqu'on ne sait jamais comment il va se développer (ou pas, certains s'arrêtant brusquement) mais ils sont toujours inattendus, beaux, monstrueux, flippants, drôles (j'ai dit drôle ?). Bref j'adore écouter David B. me raconter des histoires, surtout ses rêves. Ha ! Et les dessins... le récit s'imprègne des dessins, les dessins absorbent l'histoire. Quel beau monstre.

27/02/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Je n'avais pas apprécié Les Complots nocturnes. Logiquement le résultat est le même avec "Le cheval blême" qui fonctionne sur le même modèle : des petites histoires indépendantes qui relatent des rêves anciens de David B. Je ne suis pas psychologue et ce genre de démarche me dépasse. Je retiens surtout le dessin N&B qui commence à prendre forme même si il est moins codifié que par la suite. J'arrive à comprendre que David B. soit obnubilé par ses rêves quand on en voit le contenu !!! Je me ferai franchement peur si cela m'arrivait. Ils sont souvent morbides et vraiment abstraits. Cette BD hors norme correspond à un lectorat certainement très réduit. Dans un style proche et beaucoup plus structuré j'ai préféré Les Incidents de la nuit.

06/08/2009 (modifier)
Par cac
Note: 2/5
L'avatar du posteur cac

Pour ceux qui ont lu Les complots nocturnes posté par moi-même sur ce site marroné, Le cheval blême n'aura aucune surprise pour vous car c'est la même chose. David B. raconte ses rêves des années 80 et début 90 sur quelques histoires de peu de pages sans chute, sans lien entre elles. Alors on découvre que les rêves de David B. c'est très tripant, et puis voilà on referme ce livre quelques minutes après. Là où j'avais mis 3/5, ici je mets 2, une humeur différente sans doute.

14/06/2006 (modifier)
Par JBT900
Note: 3/5

Bon, autant le dire tout net je suis bien embêté pour noter cette BD... Il n'y a pas de véritable histoire, il s'agit de condensés de pans de cauchemars rêvés par David B. Le dessin en noir et blanc est vraiment dans le ton de la BD, sans ingéniosité de trait mais avec beaucoup de trouvailles dans l'utilisation de ce noir et de ce blanc. Tous les décors (ciel, arbres, terre, maison) sont autant de bases à un délire d'absorption de noir ou de rejet de blanc, traduisant l'acceptation ou le refus d'un élément extérieur. Les premiers rêves de David B. sont datés de 1981, et il est incroyable de voir l'imaginaire que développait déjà inconsciemment le futur auteur lorsqu'il était encore très jeune. Les rêves racontés ici alternent le très bon et le moins bon, certains se prêtant mieux que d'autres au récit par la BD. Mais tous sont très personnels et on sent que David B. exorcise déjà pas mal de ressentis personnels sur cet ouvrage qui a déjà 11 ans. Certains de ces rêves m'ont vraiment rappelé certains de mes propres rêves et tous partagent un élément commun : la terrifiante angoisse du cauchemar plus vrai que nature, qui vous fait vous réveiller, en nage, paniqué, vraiment mal… Après avoir découvert David B. sur des œuvres plus accessibles (Hop Frog, Urani, La lecture des ruines notamment), le cheval blême est un passage que je devine déjà plus ou moins obligé pour la compréhension de l'œuvre de cet auteur étonnant. Sur ma table de nuit m'attendent en effet Le Tengû Carré et les 3 premiers tomes de L'Ascension du Haut Mal. Selon l'itinéraire que je prendrais en lisant ces nouvelles BD, je reviendrai peut-être sur ma note de 3/5 qui n'est qu'une impression générale, mais qui demande à coup sûr une nouvelle notation à la lumière d'une descente plus profonde dans l'univers onirique et fantasmagorique incroyable de David B. Intriguant, vraiment…

18/03/2003 (modifier)