Le Spirou de Schwartz et Yann

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)

1942. Bruxelles est occupé. Spirou, groom au Moustic Hôtel qui a été réquisitionné par les Allemands, et Fantasio, journaliste au quotidien LE SOIR "volé", se reprochent mutuellement leur trop grande proximité avec l'Occupant.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Congo belge L'univers de Spirou et Fantasio La Résistance Style Atome Yann

Mais ce que Fantasio ignore, c'est que Spirou, sous le nom de code d'écureuil wallon, est en fait un membre très actif de la Résistance. Le colonel Von Knochen, principal locataire du Moustic Hôtel, s'apprête justement à piéger un des plus importants réseaux de la résistance belge. Spirou parviendra-t-il à empêcher ce diabolique coup de filet ? Et réussira-t-il à échapper aux soupçons du colonel et aux griffes des Nazis ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mai 2009
Statut histoire Série terminée (1 histoire en tome + 1 diptyque) 3 tomes parus

Couverture de la série Le Spirou de Schwartz et Yann © Dupuis 2009
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 8 avis)
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13/01/2021 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

Le Spirou de Schwartz et Yann mérite plusieurs lectures et plusieurs niveaux de lecture à mon avis. C'est une oeuvre complexe en trompe-l'oeil. La série explore tellement de pistes quelquefois contradictoires qu'on peut assez facilement s'y perdre et lui faire le reproche de fourre-tout. Comme indiqué dans plusieurs avis, il y a pléthore de références sur la Résistance Bruxelloise, sur la BD belge et sur le parler Bruxellois. C'est un côté hommage appuyé qui contraste presque avec le côté comique et ridicule des actions de Spirou et des Gestapistes. Yann nous invite-t-il à aller au-delà des apparences que les auteurs nous livrent? C'est fort probable, d'où cette invite aux lecteurs de rechercher la réalité via toutes ces références. C'est encore plus criant pour les deux autres albums. Pauvre Fantasio qui se débat avec " L'existentialisme est un humanisme" auquel il n'a pas l'air de comprendre grand chose. Yann a choisi deux périodes, le Nazisme et le Colonialisme , qui donnent la nausée. "La Nausée" n'est elle pas la clé de la série? Fantasio aurait pu le demander à J.P Sartre. Car m'enfin !! Nos deux héros pourfendeurs de la bête monstrueuse à Bruxelles sont tout miel devant le tableau géant d'une autre célébrité historique. Quel beau portrait de Léopold II, quelle belle statue dans une case carte postale qui vente la douceur de vivre au milieu de Léopoldville. Léopold II !! Esclavagiste, tortionnaire par procuration qui a sur la conscience plusieurs millions de Congolais tués ou mutilés (commission d'enquête 1904-05). Ce qui n'empêche pas d'avoir une avenue à Paris 16. La nausée je vous ai dit, on y est jusqu'au cou!! Yann ne nous renvoie-t-il pas à travers Spirou l'image de l'Autodidacte de Sartre naïf et pétri de bons sentiments ambigus. C'est particulièrement vrai dans le dialogue entre Spirou et le pauvre albinos. Quelle ironie envers l'humanisme sentimentaliste et satisfait de Spirou et la réalité de la situation. Le dessin de Schwartz est très bon, un poil d'auto dérision quand il se dessine en conducteur de blindé. Il est bien dans l'esprit de la série, dynamique et invraissemblable. Ses décors sont soignés, travaillés et font entrer dans l'ambiance déjantée du Paris intello de 1945/47. J'aime beaucoup les couleurs chaudes et agréables. Une série qui mérite de prendre son temps mais une superbe lecture dans un style très différent de Emile Bravo sur le même thème de la Résistance. Les deux se complètent à mon avis.

20/05/2022 (modifier)