Le Mangeur d'espoir

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Il se passe des choses étranges à Montmartre... Le quartier est hanté par des créatures surnaturelles et des esprits maléfiques...


Douleurs intimes Paris

Rachel, 16 ans, vit seule avec sa mère, qui souffre d'une grave dépression. D'après l'étrange Docteur Adrian Stern, le mal viendrait du Mangeur d'espoir, une entité démoniaque qui envahit l'esprit de ses victimes et se nourrit de leurs plus beaux souvenirs. Pour la sauver, Rachel doit pénétrer dans sa mémoire et y traquer le monstre... (texte : Gallimard)

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Septembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Mangeur d'espoir © Gallimard 2020
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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27/09/2020 | Spooky
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Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Voici un album que j'attendais assez impatiemment. Karim Friha est un jeune auteur, qui a été révélé par Le Réveil du Zelphire, puis La Flamme et l'Orage, en tant qu'auteur complet. Petit à petit il creuse son trou, et son nouvel album, un one shot cette fois-ci, va renforcer son statut de petit prince de la bd fantastique. Le sujet est cette fois-ci un vampire psychique, surnommé le Mangeur d'espoir. Il hante les esprits des personnes mentalement fragiles, pour s'emparer de leurs souvenirs, les flétrir, en transformer les protagonistes en créatures monstrueuses, jusqu'à détruire totalement le psychisme de ses victimes. On est clairement dans une allégorie de la dépression, dont les origines sont parfois inconnues. Un point de départ intéressant, qui rappelle fortement les ressorts de certains récits écrits par un autre auteur de fantastique, et pas n'importe lequel : Stephen King. Il s'agit d'ailleurs là d'une référence assumée par Karim Friha, qui a, toutes proportions gardées, transposé -entre autres- des éléments du Fléau à Montmartre. On y voit en outre certains "trucs" cinématographiques que King a popularisé, dans le mouvement, dans la transition entre les personnages et les plans, etc. Il en résulte un récit très efficace, plutôt maîtrisé, même si je trouve qu'il est un peu vite lu. J'aurais aimé, par exemple, qu'Adrian Stern mette plus de temps à convaincre Rachel. Ainsi on apprend par exemple qu'il a sauvé la vie de l'ami de Rachel, mais sans savoir comment. Il y a peut-être aussi une part de frustration de ma part dans cette impression, car j'étais bien embarqué dans cette histoire. Deux petites remarques négatives en plus : l'argumentaire en quatrième de couverture laisse entendre un ancrage important du personnage-titre dans le paysage parisien, à Montmartre en particulier, voire un lien fort entre celui-ci et le lieu. Or, hormis quelques cases où l'on voit le Sacré-Coeur et le jardin des Buttes-Chaumont, deux lieux iconiques de la capitale, l'environnement géographique n'a pas vraiment de présence. Malgré leur beauté visuelle, on ne voit pas vraiment l'importance soulignée par l'éditeur. Et une -toute petite- déception concernant une case qui est par ailleurs très forte, celle où l'on voit Rachel marcher d'un air triste, son vélo à la main, dans le cimetière de Montmartre. Un petit défaut de perspective m'a sauté aux yeux lors de ma lecture de l'album, alors que j'adore par ailleurs cette case, qui est présente en noir et blanc dans mon bureau depuis des mois, après que Karim l'ait publiée sur Facebook. A côté de ces menus défauts, que je tenais tout de même à signaler, j'ai passé un très bon moment de lecture. L'ambiance est réussie, le récit plutôt bien mené, tandis que les personnages sont très travaillés. Mention spéciale au Mangeur d'espoir, entité muette, mais d'une présence très angoissante. On sent que Friha l'a énormément travaillé, lui a donné un look très particulier qui va me marquer je pense. Bref un très bon album, de la part d'un auteur que je vais continuer à suivre.

27/09/2020 (modifier)