La Dernière Rose de l'été

Policier intimiste hitchcockien d’inspiration Nouvelle Vague
Les petits éditeurs indépendants
« La Dernière Rose de l’été » revisite le récit d’ambiance avec une grâce épurée. Une esthétique léchée, des couleurs hypnotiques et un don singulier pour établir des atmosphères mystérieuses. C’est l’été. Léo, jeune rêveur parisien caressant l’espoir de devenir écrivain, bosse dans un lavomatique en attendant de trouver l’inspiration pour son grand œuvre. Un soir, il croise par hasard un cousin qui lui propose de garder sa maison de vacances au bord de la mer. Coup de pouce du destin, le timide Léo se retrouve, quelques jours plus tard, voisin de riches plaisanciers aux voitures de collection et villas d’architecte. Cependant, malgré l’atmosphère légère et surréaliste, quelque chose ne tourne pas rond. De jeunes hommes disparaissent aux alentours ; la tension monte… C’est dans ce cadre étrange, et tandis que l’inspecteur Beloeil mène l’enquête, que Léo rencontre sa jeune voisine, adolescente capricieuse et sauvage : la belle Rose.
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Date de parution | 26 Août 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


Tiens, je ne connaissais pas le travail de Lucas Harari, et c'est un peu par hasard que je suis tombé sur cet album. L'objet est ma foi très joli, et quand on connaît le degré d'exigence des Editions Sarbacane, on se dit qu'un tel écrin doit renfermer un petit bijou. Pour le coup c'est un album vraiment intéressant, un thriller estival entre tueur en série et amours à peine esquissées. Harari a tissé une toile complexe, avec des éléments semés tout au long de son récit de manière à faire naître une conviction, des soupçons, lesquels peuvent aussi voler en éclats. C'est suffisamment bien foutu pour qu'on n'aie pas envie de lâcher l'album, qui compte tout de même 200 pages, jusqu'à la fin. Si celle-ci n'en est pas vraiment une, elle est par ailleurs assez frustrante, puisque seule une partie du pot-aux-roses nous est dévoilé. Si le côté passionnel permet quelque part de se satisfaire de la non-résolution de l'enquête (jusque-là du moins), il n'en demeure pas moins quelques zones d'ombre, concernant le Dr Klement notamment. Et c'est ce qui m'empêche de mettre une meilleure note à ce pourtant très bon album par ailleurs. Le dessin de Lucas Harari est plaisant, rappelant un peu la ligne claire des années 80, alliée à une belle occupation de l'espace. J'aime beaucoup ses paysages, notamment. Bref, un album vraiment sympa, qui aurait mérité un peu plus d'explications pour être totalement plaisant.


Après L'Aimant, c’est avec une impatience non feinte que l’on attendait la nouvelle œuvre de Lucas Harari. L’auteur quitte ainsi l’atmosphère montagnarde hivernale des Alpes suisses pour épouser la douceur méditerranéenne, dans un cadre solaire idyllique. « La Dernière Rose de l’été » peut se résumer comme un thriller hitchcockien à l’ambiance contemplative, évoquant le cinéma de la « Nouvelle vague », avec un zeste de farniente, de liaisons dangereuses et d’amours esquissées. Traité en apparence comme un thriller classique avec une enquête policière à la clé, « La Dernière Rose de l’été » comporte une dimension supplémentaire. Car comme avec le précédent opus de Luca Hariri, tout va se jouer au-delà des apparences malgré une apparente fluidité narrative, avec l’intrusion diffuse du mystère. Derrière le décor luxueux d’une villa d’architecte en bord de mer, la tension psychologique va s’accentuer pour laisser place à un cauchemar éveillé jalonné de visions perturbantes et d’images subliminales, desquelles l’auteur ne livrera guère de clés. Les personnages évoluent dans un théâtre d’ombres chinoises où l’on n’est jamais sûr de rien, où l’on ne sait jamais exactement qui manipule qui. Cela pourra dérouter le lecteur avide de réponses toutes faites, que les références à « Martin Eden » de Jack London ou aux traditions chamaniques via les statues hopis du père de Rose ne viendront pas tranquilliser. Contrastant avec la tragédie annoncée du récit, l’élégante ligne claire de Lucas Harari, un rien rétro, est sublimée par le choix des couleurs vives, bien adaptées à cet environnement balnéaire qui immerge littéralement le lecteur, tout comme les superbes scènes nocturnes aux mille nuances bleutées. Comme dans « L’Aimant », l’architecture tient une place importante, en particulier par l’entremise de la magnifique villa de Georges Plyret perchée sur une falaise. Et tout cela contribue à créer une atmosphère unique nimbée d’une plaisante aura littéraire où le glamour convole avec le mystère. La Beat Generation n’est pas loin… Graphiquement, on peut évidemment penser à Hergé (Leo étant une sorte de Tintin écrivain par sa jeunesse célibataire et candide, comme l’était Pierre dans « L’Aimant »), mais « La Dernière Rose de l’été », c’est aussi un peu la rencontre entre Charles Burns et Jacques de Loustal, dans une zone où l’étrangeté du premier dialoguerait avec la mélancolie radieuse de l’autre. L’éditeur Sarbacane, qui a su faire preuve de flair avec cet auteur talentueux, nous sert l’histoire dans un superbe écrin : impression en grand format sur papier de qualité, le tout habillé d’une jolie couverture toilée, de couleur rose comme il se doit. « La Dernière Rose de l’été » se voit ainsi hissée au statut de « Beau livre », véritable plaisir de collectionneur, dont les pages sont comme autant de pétales se déployant au fil du récit pour exhaler des arômes envoûtants et intemporels, à condition d’en accepter les épines… En somme, le livre parfait à déguster avant d’aborder les premiers frimas de l’automne.
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