Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ?

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

La dure vie d'une femme qui n'a pas d'enfants.


Femmes d'aujourd'hui La BD au féminin Le droit à l'avortement Magazine Fluide Glacial

A l'âge où toutes les femmes ne pensent qu'à pouponner, Jeanne, 35 ans, n'a aucune envie de "s'y mettre". Elle voit l'accouchement comme un film d'horreur, la maternité comme une perte d'identité et l'éducation des enfants comme un parcours du combattant. Le jour où Jeff, son compagnon et allié de toujours, voit sa fibre paternelle se réveiller en pleine crise de la quarantaine, Jeanne voit son équilibre menacé. Le bonheur passe-t-il forcément par la case bébé ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Mars 2011
Statut histoire Strips - gags 2 tomes parus

Couverture de la série Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ? © Fluide Glacial 2011
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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06/05/2020 | Noirdésir
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je suis très étonné de la BD, qui est éditée par Fluide glaciale et se présente comme une BD d'humour mais qui est avant tout sérieuse. Un mélange des genres qui doit surprendre et explique sans doute que plusieurs personnes ne s'y retrouvent pas en le lisant. Mais personnellement j'ai beaucoup aimé la façon dont cette BD prend à partie les idées autour de la non-parentalité. Les auteures se font un plaisir de lister les différentes phrases que l'on entends autour de la parentalité, le fameux "tu en auras envie" et autres conneries qu'on sort aux femmes, au point de les faire culpabiliser lorsqu'elles ne veulent pas enfanter. Ce souci qui est bien plus sociétal que naturel, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, est ici bien exposé dans les différentes façons dont le problème est abordé. Et franchement, je suis assez étonné que les auteures aient un discours qui me parle autant. C'est simple et efficace, mais rien que son copain qui déclare préférer "ne pas avoir d'enfants avec toi plutôt que d'en avoir avec une autre" est franchement touchant. Et dans plein de situations, je m'y suis retrouvé : à voir certains parents expérimenter la paternité, je suis content de ne pas en avoir actuellement. Le graphisme fait faussement blog-girly, mais c'est une représentation qui fait presque décalée avec le propos, assez peu drôle et surtout sérieux. C'est un peu couverture mensongère, mais l'intérieur est franchement de bon ton et de bonne qualité pour ceux qui se posent des questions sur la paternité. La multiplicité des témoignages est franchement agréable à lire, avec plusieurs façons de comprendre le refus d'enfanter, aussi bien pour des garçons que pour des filles. Ce genre de témoignage est intéressant et précieux, alors que se multiplient les prises de paroles autour de la question de la parentalité. J'ai entendu nombre de personnes déclarer qu'avoir eu un/des enfant(s) ne les a jamais comblé et qu'ils considèrent désormais cela comme une erreur. Ce genre de BD, sans faire de considération sociale énorme, permets de faire une petite place aux voix qui ne sont pas d'accord avec les courants majoritaires, et rien que ça me fait déjà plaisir. C'est principalement ce qui motive ma note, et je suis très content d'être tombé dessus par hasard.

28/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

L’ambition des autrices lors de la réalisation de ces deux recueils est claire : parler du désir pour une femme de ne pas avoir d’enfants pour le premier tome, parler de l’importance du droit à pouvoir choisir de se faire avorter dans le deuxième tome. Et dans un cas comme dans l’autre, en parler de manière décomplexée, avec légèreté et en s’adressant en priorité aux personnes concernées (soit, en voyant large, les femmes entre 15 et 50 ans). L’objectif est à mes yeux pleinement atteint. Pourtant, je ne pense pas avoir ri franchement une seule fois, les gags n’ayant rien d’hilarant la plupart du temps. Mais voilà, j’ai adoré le ton général et l’art de déculpabiliser les lectrices (et lecteurs) qui partageraient le même sentiment que les deux personnages centraux de ces récits. Le fait que je partage totalement leur état d’esprit, leurs questionnements, leur effarement devant l’hypocrisie de certains arguments pro-natalité, leur colère face aux obstacles mis sur le chemin d’une femme désirant se faire avorter en respectant totalement la loi, oui cela a certainement joué un rôle dans mon appréciation ! Comme certains passages de l’intégrale qui développent cet aspect, j’ai eu le sentiment de retrouver dans ce récit des gens proches de moi (« comme si je retrouvais en vacances quelqu’un de mon village » comme le font dire très justement les autrices à l’une de leurs personnages). Oui, cette intégrale fait du bien. C’est un vrai album feelgood pourvu que l’on partage l’état d’esprit de ses autrices. Maintenant, que vient-il faire dans le catalogue de Fluide glacial, plus habitué à l’humour scatologique, sexiste et provocateur ? Ça, je ne sais pas dire. Mais pour ma part, je ne peux que répéter : j’ai vraiment bien aimé et je remercie les autrices d’avoir abordé ces sujets sur ce ton. Un intégrale à ranger près de certaines productions d’Aude Mermilliod (« Il fallait que je vous le dise », « Le Choeur des femmes ») car son approche plus légère le rend plus abordable à un large public. Et à partir du moment où un album a à mes yeux le potentiel pour pleinement atteindre son objectif, je ne peux dire que franchement bien !

07/03/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je suis surpris de voir la série "Et toi, quand est-ce que tu t'y mets ?" publiée dans le magazine Fluide Glacial, non pas à cause de son format qui est bien celui de "gags" en une ou deux planches, mais pour son contenu et son ton qui diffèrent de l’atmosphère des Fluide Glacial que je connaissais dans ma jeunesse. Cela ressemble aux publications girly qu'on pourrait trouver dans des magazines féminins, avec un côté un peu plus punchy et moins conventionnel certes, mais pas le niveau d'outrecuidance auquel Fluide Glacial m'a habitué. Le graphisme de Madeleine Martin, dans la lignée de l'esthétisme des illustratrices publicitaires girly telles que Colonel Moutarde, Pénélope Bagieu et Margaux Motin, joue assez fortement en ce sens, non pas que ce soit un reproche car j'aime bien son style et je le trouve très agréable. En outre, on ne peut pas vraiment parler de suite de gags car certaines planches semblent assez peu faites pour amener le sourire mais plutôt pour témoigner des sensations de l'héroïne et probablement par extension de l'auteure. Concrètement, plus qu'une série d'humour, j'ai vu dans cette BD un pamphlet léger pour soutenir le choix de certaines femmes de ne pas avoir d'enfants en racontant la façon dont réagit la société face à elle et quelle pression elles subissent. C'est certes fait avec humour et une bonne dose de légèreté, mais il y a aussi des passages moins drôles ou plus simplement des sortes de constats plus ou moins informatifs sur l'état d'esprit de l'héroïne. Et puis il y a une petite progression dans l'histoire et dans la relation de celle-ci avec son mec. Bref, je n'ai pas vraiment ri à la lecture de cet album mais je l'ai tout de même trouvé agréable, joliment dessiné et colorisé, et finalement assez instructif sur ce que ressentent les femmes qui choisissent de ne pas avoir d'enfants.

12/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On est quand même loin de l’humour caustique et déjanté de la grande époque Fluide, sous la houlette du grand Gotlib ! En effet, on est là – et le dessin et la colorisation (dont je ne suis pas forcément fan) nous le confirment d’emblée – dans le genre « girly », un créneau à la mode, donc… Tout tourne autour d’une trentenaire, Jeanne, qui ne veut pas d’enfant (elle s’inquiète au moindre retard de ses règles, au moindre oubli de la pilule). Autour de ce concept « à fort potentiel », nous la suivons dans sa vie quotidienne, avec son copain surtout (qui, malgré ce qu’il en dit s’accommoderait bien d’un enfant, et tente de faire passer cette idée), une copine (qui a un bébé) et d’autres connaissances, l’essentiel des « gags » jouant sur ce rôle sous-disant à contre-emploi de femme souhaitant ne pas être mère. L’ensemble (strips ou histoires courtes, d’une page à chaque fois en tout cas) tourne rapidement en rond et, surtout ne m’a pas fait rire du tout. C’est du déjà vu, tout à fait le genre de truc que je m’imagine publié dans une rubrique d’un magazine féminin de salle d’attente, avec des questions existentielles futiles. Et on est aussi loin d'un éventuel combat féministe pour que la femme reprenne (ou garde) le contrôle de son corps ! Cela m'a un peu fait penser à ce que publiait Bretécher sur des sujets analogues. Je n’ai lu que le premier tome, mais ça va suffire, je me contrefiche de savoir si Jeanne va changer d'avis dans l'album suivant. Un gros bof donc.

06/05/2020 (modifier)