La Tête dans le sac

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

La crise de la cinquantaine d'un homme bien installé, séducteur viril, macho et sûr de lui, qui va se confronter au démon de midi


BDs adaptées en film Pilote

Jean est un quinquagénaire fringant, directeur d'une grande agence de pub. Il est en pleine crise de la cinquantaine tout en enchainant les conquêtes féminines, il a de l'argent, un grand appartement parisien au grand standing, un valet maghrébin stylé, et une maîtresse de grande classe qui lui fout la paix. Tout ceci fonctionne bien jusqu'au jour où dans une réception mondaine, il tombe sur une minette de 20 ans, Eva, dont il tombe amoureux, mais elle reste indifférente à ses richesses et son snobisme, elle va lui en faire voir de toutes les couleurs.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Avril 1981
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Tête dans le sac © Dargaud 1981
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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27/04/2020 | Agecanonix
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L'avatar du posteur bamiléké

Ce n'est pas le Lauzier que je préfère. Cette peinture du microcosme parisien à travers les états d'âme de Jean qui pense avoir tout réussi, est pourtant pleine d'humour. Mais je trouve que cet album a beaucoup vieilli. Lauzier utilise constamment le vocabulaire homophobe dans cette série. Je ne peux pas être d'accord avec ce choix d’effet comique. Même si in fine Lauzier fait la caricature de Jean et se moque de lui, sa peinture de la communauté homosexuelle hommes et femmes qui est un axe majeur du livre peut vraiment porter à confusion. Les dessins et les couleurs sont caractéristiques des oeuvres de Lauzier. Agréables et sexy. C'est toujours teinté d'un érotisme soft. Une lecture passée d'âge et parfois agaçante.

07/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Voici une Bd culte typique des années 80, qui fut prépubliée dans Pilote en 1979, et qui peut même résumer la plupart des autres Bd de Lauzier tant elle brasse tous les thèmes qu'il aborde depuis les Tranches de vie. Lauzier s'attaque au machisme en vogue à cette époque avec son humour caustique habituel dans une vision sociologique large. A travers Jean, ce quinquagénaire qui vit une véritable crise existentielle en voyant l'ébranlement de ses certitudes, Lauzier se livre à une analyse ultra cynique, acide et bien ciblée, en frappant juste, c'est une satire d'une férocité souvent cruelle sur certaines mentalités et qui épingle différentes catégories sociales et différents types de caractères. Les caricatures sont certes souvent exagérées ou amplifiées, mais l'oeil de Lauzier est impitoyable, tout est dans les dialogues qui sont directs et crus, l'humour même s'il est caustique vient de là, Lauzier dépeint une belle galerie de personnages représentatifs d'une certaine société, en dévoilant l'âme masculine dans toute sa force machiste, l'ensemble est souvent dénué de moralité, le tout assorti d'un érotisme sage. Le discours a un peu vieilli car il est typé années 80, la société a sans doute changé d'état d'esprit, mais ça montre comment c'était à une époque, au final la société a changé surtout en façade et en public, le machisme aujourd'hui est certes mal vu, mais en sous-main, il y a encore des gens qui sont comme le héros de cette bande, ça n'a donc pas tant changé que ça, parce que surtout, les valeurs comme le cynisme ambiant, la recherche du plaisir personnel et la course au profit sont toujours présentes. Le dessin de Lauzier est toujours égal à lui-même, très souple et agréable à l'oeil, avec la même formule de plans classiques de visages, rarement des vues larges, avec toujours ces cases envahies de dialogues dans des bulles qui bouffent l'espace, encore que là, je trouve que Lauzier s'est un peu modéré par rapport à Souvenirs d'un jeune homme par exemple. A noter que Lauzier a adapté sa Bd dans un film au titre éponyme, qu'il a réalisé lui-même en 1984, avec Guy Marchand dans le rôle principal. Le film reprend les grandes lignes et pas mal de situations, mais je l'avais trouvé moins percutant que la Bd, peut-être à cause de Guy Marchand que je ne voyais pas vraiment comme acteur pour incarner ce personnage.

27/04/2020 (modifier)