L'Éveil (Delcourt)

Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)

Deux personnalités attachantes, que pourtant tout oppose, animent sur un ton doux-amer une fable contemporaine dans laquelle les auteurs posent, non sans humour, la question de notre engagement politique et social.


Auteurs italiens Bruxelles - Brussels Street art

Par quel hasard Arthur se retrouve-t-il ce jour-là projeté dans l’improbable projet de Sandrine ? Rien de commun pourtant entre ce jeune homme hypocondriaque et cette street artist bruxelloise dont l’objectif est d’ouvrir les yeux des gens sur les « énormités » qui les entourent… Et si ce frêle garçon était contre toute attente le seul capable de l’aider à atteindre son but ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Juin 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Éveil (Delcourt) © Delcourt 2020
Les notes
Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)
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31/03/2020 | PAco
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L'avatar du posteur bamiléké

Je n'ai pas été séduit par cette série. En fait je me suis ennuyé du début jusqu'à la fin en compagnie du personnage d'Arthur. J'ai trouvé le scénario avec une prétention intello pas vraiment convaincant. Ce type de personnage qui veut exister à travers ce genre de réalisation un peu puérile et ultra médiatisée n'est pas du tout ma tasse de thé. Les auteurs abordent des thématiques intéressantes (angoisse, fin de vie, engagement associatif) mais de façon très superficielle. Comme le graphisme ne m'a pas plu je suis resté en dehors de la BD jusqu'au final un peu pathétique. De plus, j'ai eu l'impression que les auteurs ont ajouté quelques scènes de sexe pour épicé une série bien fade et timorée pour un éveil des consciences Sans moi.

06/10/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Très séduisant, mais aussi décevant. Le dessin est agréable, servi par une belle couleur à l'aquarelle vigoureuse. Les personnages sont attachants (peu nombreux cependant), les décors réalistes et bien éclairés. Les dialogues et nombreux monologues sont bien sentis, la mise en scène fait preuve de variété et d'invention, (lettre présentant les chapitres encombrant le décors, réalité et fantasmes représentés sur un même plan) mais pourtant.. 1. C'est un monde d'épouvantables bobos qui finit par agacer, avec leurs petits problèmes sentimentaux et de compréhension du monde 2. Où est le scénario ? Quelles serait le fil conducteur ? Il tient en une phrase, un jeune citadin pas très dégourdi, a besoin d'un bon coup de pied au cul pour entrer dans la vie, et c'est une belle petite brune qui s'en charge, et puis voilà.. Mais pas vraiment de tension dramatique qui nous tiendrait en haleine, (l'installation artistico-politique proposée ne vient que comme prétexte peu convaincant) ni encore moins de dénouement qui viendrait nourrir nos rêveries... Comme c'est dommage... et frustrant.

21/12/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 2/5
L'avatar du posteur gruizzli

Après une première lecture n'ayant laissé que très peu de traces dans ma mémoire, j'ai du relire une deuxième fois pour être capable d'aviser cette BD. Une histoire traitant de l'engagement politique, sur fond de surréalisme et d'histoire d'amour, ça ne pouvait que me parler ! Eh bien non. Trop gentil, trop simpliste, trop convenu, le récit ne m'a pas du tout porté. Et pourtant, je suis conscient de ses qualités. C'est simplement trop simpliste à mes yeux, niveau engagement politique, trop convenu dans le déroulé (notamment la fin), et trop gentil dans le message et le propos. On peut voir là le reflet de mes attentes et mes projections quant à l'engagement politique, mais c'est trop rapidement passé dans l’œuvre pour que je le ressente vraiment. D'autre part, l'idée de la Quincaillerie et de son rassemblement passe assez vite au second plan, ce qui est dommage. L'engagement collectif a toujours plus de valeur que l'individuel, à mes yeux, et je suis déçu que le récit explore l'intime dans ce genre de situation. Il y aurait eu beaucoup à dire, pour une telle idée. Le dessin est très joli et a une atmosphère quelque peu mélancolique qui m'attire bien. J'ai bien envie de lire d'autres œuvres du dessinateur, dont j'ai déjà découvert l'excellent Les Larmes du Seigneur Afghan. C'est surtout ce dessin que j'ai retenu dans mes souvenirs d'ailleurs. Bref, une légère déconvenue pour ma part. Le récit ne m'a pas emballé et j'ai trouvé le tout flirtant bien trop avec le roman intimiste par rapport au propos politique derrière, qui m'aurait intéressé comme plus développé et mis en avant. Pas mon genre, en somme.

10/12/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai trouvé ce récit à la fois classique et prévisible dans sa trame de fond et original et inattendu dans sa forme. Classique et prévisible, cette histoire d’amour qui va lier un célibataire par la force des choses, maladroit, hypocondriaque, angoissé de la vie et une jeune femme pleine de vie et d’allant, de projets et de fantaisie. Et là, n’importe qui ayant déjà lu ou vu ce type de comédie drama-romantique voit le coup venir de très loin. Pas de grosse surprise donc et j’aurais pu m’ennuyer si… S’il n’y avait eu le manière de nous raconter cette histoire. Les auteurs optent délibérément pour l’absurde et le surréalisme (hommage à Bruxelles oblige), avec des personnages qui nous prennent régulièrement à témoin, avec des éléments graphiques (comme la numérotation des chapitres) qui viennent entraver les acteurs dans leurs déplacements. Le résultat ? Un récit aussi prévisible qu’inattendu, touchant et drôle. C’est étonnant et ma fois bien plaisant. J’ai dévoré l’album et le relirai avec plaisir (de toute façon, je me doutais de la fin dès le début).

15/02/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5
L'avatar du posteur Blue boy

Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette BD à la belle couverture intrigante. Son atmosphère ouatée, oscillant entre rêve et réalité, achève de nous séduire, correspondant bien à l’univers d’Arthur, grand garçon pas fini qui redoute d’affronter un monde où il ne se sent pas à sa place. Il y a d’abord ses mains qui le picotent, puis se détachent de son corps pour tenter de l’étrangler, comme si ces dernières voulaient vivre leur vie en s’affranchissant de ce personnage encombrant, tourmenté et centré sur lui-même. Et ça ne fait que renforcer son angoisse, à Arthur. Pour ce trentenaire célibataire renfermé (et non endurci), le seul confident, c’est lui-même, cet enfant qui n’a pas su grandir, et qui finit par avoir des hallucinations à force de déni. Alors que sa seule occupation un peu altruiste consiste à visiter des malades dans un service de soins palliatifs, on se demande si ce n’est pas lui qui est au bout de sa vie… Mais un beau jour, alors qu’il croit frôler la mort, apparaît la jolie Sandrine — à moins qu’il ne s’agisse d’un ange —, qui va le ramener tout doucement à la réalité, apportant un début de réponse à ses hallucinations… Car Sandrine, c’est une artiste militante, qui pense pouvoir changer le monde par son action : faire croire aux passants qu’un monstre, en l’occurrence un dinosaure, menace de détruire la ville, tel un reflet d’un monde anxiogène où populisme et haine de l’autre semblent avoir le vent en poupe. Comme une sale petite musique de fond, la radio diffuse des points réguliers sur la campagne présidentielle américaine (l'action se situe en 2016), sans trop envisager une victoire de Trump… Ce que veut Sandrine, c’est provoquer un choc par son street art militant : peindre des traces de griffes géantes sur les murs ou creuser de monstrueuses empreintes dans les parcs de la ville. Bref, Sandrine veut provoquer la réflexion, et par ricochet, ce fameux « éveil », l’éveil des consciences face aux soubresauts du monde… En la croisant sur son chemin, Arthur aura peut-être bien eu la chance de sa vie… Le dessin léger de Thomas Cambi est plutôt agréable à l’œil, bénéficiant d’une très belle mise en couleur. Son trait semi-réaliste sait reproduire l’atmosphère engageante et intimiste de la capitale bruxelloise, avec ce qu’il faut de loufoquerie pour surprendre le lecteur tout au long du récit. L’esprit belge y est dépeint avec finesse, et quiconque a foulé les rues de Bruxelles le comprendra, de par l’ébahissement ressenti en voyant apparaître une fresque monumentale au détour d’une rue, comme si là-bas, dans ce foyer de la BD, le neuvième art cherchait à faire irruption dans la réalité. Quant à l’histoire, elle se lit d’une traite en nous accrochant d’emblée, par sa façon particulière de jongler avec le fantastique et l’intime, nous réservant quelques moments touchants. Les personnages sont bien campés et on les trouve aisément attachants. En définitive, Vincent Zabus nous parle de résistance, d’empathie et de transmission, en croyant — peut-être naïvement — que l’art pourra changer le monde. On a pourtant envie d’y croire à cette prise de conscience collective, et on trouve ça très beau. Toutefois, on pourra regretter que le récit n’évoque jamais les conséquences concrètes d’une telle forme d’art, par exemple en montrant comment une telle action pourrait influer sur le cours des événements autrement que par un « sampling » militant à travers le monde. Zabus n’a peut-être pas voulu être trop explicite, laissant la place à l’imagination et aux suppositions, au risque de nous laisser sur notre faim… Mais ce n’est sans doute pas l’objet du livre, et après tout, personne n’a pu jusqu’ici affirmer que l’art pouvait changer le monde ou s’il se contentait de le refléter ! Il s’agit déjà de la cinquième collaboration entre Zabus et Campi pour une bande dessinée, et probablement pas la dernière étant donné l’osmose qui, à la lecture de l’ouvrage, se devine entre les deux auteurs. Loin de nous endormir, « L’Éveil » nous aura au moins révélé le pouvoir subversif de l’art, à défaut de nous prouver son influence réelle… et qui sait, suscitera peut-être des vocations…

06/08/2020 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

Gros coup de coeur pour cet album à la couverture magnifique, au contenu des plus surréalistes ! Je ne connaissais pas les deux auteurs Vincent Zabus (scénario) et Thomas Campi (dessin) qui ont pourtant l'air d'avoir l'habitude de travailler ensemble. Et ça se sent ! Quelle belle osmose entre le dessin et ce scénario bien barré, mais très intelligent et finement mené ! J'avoue avoir eu un peu de mal au début de cette histoire à comprendre où les auteurs voulaient en venir. Mais porté par le dessin et la colorisation somptueux de Thomas Campi, je me suis laissé porter et cela en valait plus que la peine. Arthur, jeune adulte bruxellois hypocondriaque, peine à trouver un sens à sa vie et à s'intégrer dans la société qui l'entoure. Pour se forcer à créer du lien il s'est inscrit sur une liste de personnes qui rendent régulièrement visite à des malades en fin de vie. Pour le reste, c'est plutôt néant... C'est lors d'une "sortie" (juste aller prendre l'air dehors, effort surhumain pour notre Arthur !!!) qu'il fait la rencontre de Sandrine, une street artiste. C'est avec cette rencontre que sa vie va basculer et va enfin trouver un sens. Nos auteurs produisent ici un album subtil, tout en finesse, où jouer avec le fond et la forme que permet le média BD prend tout son sens. La maladie d'Arthur se fait mots réels dans l'album, personnages aussi et ce jeu incessant permet d'avancer tranquillement dans l'histoire en se laissant porter par les délires de nos protagonistes. Petit à petit le fil conducteur prend de l'épaisseur et nous conduit vers cette conclusion évidente et éclatante qu'on nous propose. Un petit bijou d'absurde raisonné servi par un dessin magnifique ! Une très belle découverte !

31/03/2020 (modifier)