Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur (To Kill a Mockingbird)

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Adaptation du roman de Harper Lee : To Kill a Mockingbird


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Avocats Procès Racisme, fascisme [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA

Livre culte dans le monde entier, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur raconte l’histoire d’Atticus Finch, jeune avocat, qui élève seul ses deux enfants Jem et Scout. Lorsqu’il est commis d’office pour la défense d’un homme noir accusé d’avoir violé une femme blanche, la vie de la petite famille bascule. Nous sommes dans les années 1930, dans une petite ville de l’Alabama et certaines vérités peuvent être dangereuses à démontrer…

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Novembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur © Grasset 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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28/11/2019 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le roman ici adapté semble connu et un classique outre-Atlantique, mais je ne le connaissais pas. J’ai trouvé cette histoire intéressante, mais cette lecture m’a quand même quelque peu laissé sur ma faim. En effet, je me suis ennuyé à la lecture des premières pages. D’abord parce que le rythme était trop mou, et que je n’arrivais pas à saisir dans quelle direction allait partir l’intrigue. Ensuite parce que le dessin – très lisible au demeurant – accentuais cette sensation de lenteur, d’engourdissement. Si le dessin a gardé qualités et défauts, j’ai trouvé la lecture un peu plus intéressante par la suite. Surtout à partir du moment où Atticus (l’avocat, père de Jem et Scout, les deux gamins au centre de l’album) prend la défense d’un Noir accusé du viol d’une jeune femme blanche (le procès occupe un bon tiers de l’album). Le personnage de Scout (c’est un surnom, sans doute attribué à la gamine pour faire ressortir sa forte personnalité, son ouverture d’esprit, c’est « l’éclaireuse » ?) est intéressant, mais reste quand même difficile à cerner. Comme je n’ai pas saisi pourquoi Jem et Scout appelaient leur père Atticus, sans le tutoyer. De même tout ce qui tourne autour de ce jeune homme prétendument enfermé chez lui depuis des années m’a un peu échappé. Le personnage de la tante, qui s’incruste vers la fin chez Scout et Jem est aussi bizarre, je n’ai pas saisi ce qu’elle venait faire (même si ses idées « coincées » illustrent aussi le progressisme de Scout et de son père, par contraste, c’est peut-être la seule utilité de ce personnage ?). Reste la dénonciation du racisme, implacable, même si Atticus est peu charismatique dans sa défense, ses arguments. S’ils n’ont pas renversé le jury blanc, ce plaidoyer porte au travers du roman – et de son adaptation BD – un message universel.

04/01/2024 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Adaptation fidèle d'un très bon roman américain, qui a eu un succès immense en dénonçant la ségrégation raciale dans les années 30. Cette dénonciation se fait par les yeux d'une petite fille blanche, très intelligente, un peu "garçon manqué" et d'une manière si peu politicienne que le message a touché tout un chacun. Bref ce roman est sans doute un tournant dans la vision des blancs sur les noirs et peut-être inversement aux États-Unis, dans les années 50. Par ailleurs, ce roman est le premier d'une femme, Harper Lee, qui a très peu produit après se succès (seulement la suite de l'histoire). Il pourrait aussi être perçu comme l'étendard d'une cause anti-patriarcale et féministe puisque la petite fille, qui se fait appeler Scout (peut-être un anglophone (Alix?) pourra m'expliquer à quoi cela fait référence) remet systématiquement en cause la posture "féminine" qu'elle est sensée devoir adopter en toute occasion. Son père élève seul ses deux enfants, avec l'aide d'une gouvernante noire. Il refuse d'apprendre à tirer à son fils alors qu'il a été le meilleur tireur du comté dans sa jeunesse, en revanche il lit le journal avec sa fille dès son plus jeune âge, et fait en sorte que sa gouvernante sache lire aussi. L'histoire associe le quotidien de cette petite fille et la bataille du père-avocat pour innocenter un noir accusé à tord par un blanc. Dans le roman, le regard espiègle et logique de Scout vivifie notre perception de lecteur. Ici dans l'adaptation BD, c'est plus difficile. Malgré un dessin à la colorisation très lumineuse, inspirée de l'aquarelle, le découpage des cases contraint l'ensemble d'une manière un peu sage, peu conforme à l'esprit du roman. Le rythme semble plus lent du fait que la voix de la petite fille est rendue dans un dessin au trait fin et sans aspérité. Le scénario très fidèle souffre un peu de se manque d'audace, mais le message reste clair. Un cadeau utile pour un enfant de 10 ans qui aime lire (272 pages). Pour les adultes, lisez le roman !

27/02/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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To kill a mockingbird est un roman de Harper Lee paru en 1960 et qui fait partie des classiques de la littérature américaine. L'action se déroule dans les années 30 dans une petite ville d'Alabama et a pour narratrice une jeune fille de 7 à 8 ans. Au travers des yeux de la fillette, nous découvrons le monde qui l'entoure, les jeux avec son grand frère et un garçon de son âge qui vient dans leur ville chaque été, ses relations avec ses camarades d'école pour beaucoup très pauvres et l'institutrice peu dégourdie, son angoisse face à une maison du voisinage où vit un homme reclus depuis sa jeunesse et qui n'en est jamais sorti, et enfin et surtout la carrière d'avocat de son père qui est l'un des rares citoyens de leur ville dévoué à la défense des droits des noirs. Ce sont beaucoup de thématiques qui se mêlent et il en ressort une vision intéressante de la vie dans le sud des Etats-Unis à l'époque, de la relation entre riches et pauvres, et entre blancs et noirs. Et c'est surtout sur la fin une dénonciation du racisme et du fait qu'à l'époque la parole d'un blanc, aussi miséreux et impopulaire soit-il, était forcément plus forte que celle de n'importe quel noir. Paradoxalement l'histoire ne met en scène quasiment que des blancs et justement membres d'une famille très tolérante envers les noirs. C'est précisément ce contexte familial là qui accentue la surprise de la jeune narratrice quand elle réalise que la société qui l'entoure est largement moins tolérante qu'elle. Cet album est une adaptation probablement fidèle et cela se ressent dans sa densité. Ses presque 300 pages comportant une bonne part de texte narratif se lisent longuement et l'intrigue met un moment à se mettre en place. N'ayant pas lu le roman, je me suis demandé pendant plus de la moitié de l'album où voulait en venir l'auteur et vers quoi son récit allait finalement tendre. Simples souvenirs d'enfance ? Roman graphique intimiste ? Histoire glauque autour du gars reclus dans sa maison ? Soucis avec l'ami un peu mystérieux qu'on ne voit que durant les mois d'été ? En fait, au final, c'est surtout la dénonciation du racisme de l'époque qui prévaut. Il faut aimer la lenteur du rythme romanesque qui ne convient pas toujours quand on lit une BD. Il permet cependant une plongée instructive dans l'ambiance d'une petite ville d'Alabama à l'époque, loin des clichés classiques de racisme et de haine même si pourtant ces sentiments apparaissent bien malheureusement en trame de fond. Le fait de montrer cela par les yeux d'une enfant qui, aussi intelligente et vive soit-elle, s'intéresse le plus souvent à ses jeux et à ses bisbilles avec son frère rend l'ensemble plus léger et moins convenu. Le dessin est de très bonne qualité. Il est certes un peu académique et pas vraiment dynamique, mais il convient bien à ce type d'adaptation et il est doté de belles couleurs rappelant l'aquarelle. Une bonne adaptation donc même si je dois dire que le récit ne m'a pas vraiment passionné.

28/11/2019 (modifier)