L'Homme à la fourrure

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Dans l’Autriche bourgeoise et bien pensante du XIXème siècle, Secher Masoch va marquer les esprits avec son roman consacré à sa sexualité déviante. Biographie d’un auteur dont l’histoire n’a retenu que le terme « masochisme ».


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Biographies Europe centrale et orientale La BD au féminin

Autriche, 1872. Toute la bonne société de Gratz vient au théâtre pour écouter Léopold Von Sacher Masoch faire la lecture de son roman La Vénus à la fourrure. Cette autofiction relate la liaison de l’auteur avec Wanda, une maîtresse femme, qui semble apprécier les jeux érotiques un peu cruels. Léopold prend du plaisir à être l’esclave d’une belle femme qu’il adore. Wanda l’avertit : elle peut se montrer bien plus cruelle que ce qu’il ne le souhaite. Mais la douleur le ravit et Von Sacher Masoch est même prêt à donner sa vie à tout instant ! L’amour d’une femme est pour lui quelque chose d’hostile contre lequel il lutte en vain. Il ressent la puissance de cet amour comme une douce torture, une piquante cruauté. Le public est interloqué sur ces confidences et s’interroge sur la relation entre cette Wanda et Léopold.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 25 Janvier 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme à la fourrure © Dargaud 2019
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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19/05/2019 | Erik
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

Plutôt sympa comme lecture, je ne pousse pas aux 4* mais ça reste tout à fait recommandable. L’histoire retrace le parcours de Léopold Von Sacher Masoch, un écrivain de la 2eme moitié du XIXème siècle. Malheureusement pour lui, l’histoire ne retiendra pas spécialement son œuvre, à l’exception de la Vénus à la fourrure qui le fera entrer dans la postérité non pas comme auteur mais comme symptôme - le masochisme, terme dérivé de son nom de famille. Une lecture fluide et intéressante, j’ignorais tout de ce personnage, qui malgré lui et à l’instar d’un Sade, est rentré dans le langage courant. C’est la grande force de l’œuvre qui d’une certaine façon réhabilite cet auteur. Malgré le propos rien d’outrancier dans l’album, ça reste soft. J’ai particulièrement aimé le fait que l’auteur soit complètement étranger à cet analogisme, c’est bien rendu. Niveau dessin, c’est simple mais efficace. Le trait me fait penser à du Matthias Lehmann mais sans la technique « carte à gratter ». A la vue de la biographie en fin d’album, il y a quelques libertés sur l’histoire présentée mais ça n’enlève en rien au parcours malheureux de cet homme. Il découvrira même sa mort dans la presse ?!

06/12/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

C'est l'histoire d'un écrivain autrichien Sacher-Masoch qui à vécu au XIXeme siècle. Il est connu pour avoir écrit « La vénus à la fourrure », une œuvre sur un fantasme sexuel qui inspira le masochisme. C'est lui qui est un peu à l'origine de 50 nuances de Grey. En effet, il s'agit d'une déviation sexuelle dans laquelle le sujet ne trouve le plaisir que dans la douleur physique et les humiliations qui lui sont infligées. Il a écrit bien d'autres œuvres plus sérieuses et plus intéressantes comme une histoire galicienne ou le legs de Caïn. Mais rien n'y fera. Son nom restera attaché derrière ce mot peu convenable. Le comble, ce n'est pas de lui mais d'un célèbre psychiatre dans la lignée de Freud. Or, les générations futures ne retiendront que ce mot. Il n'est plus un écrivain mais un symptôme d'une maladie psychiatrique ! J'ai bien aimé cette biographie de ce personnage qu'on ne connaissait pas vraiment. Il y a toute une histoire fort intéressante. A noter qu'il fut honoré par la France en recevant la légion d'honneur en 1883. Comme quoi ! Au-delà de tout cela, c'est tout le débat sur une œuvre qui échappe à son créateur pour devenir autre chose qu'on n'avait pas prévu. Les auteurs de cette bd ont sans doute voulu le réhabiliter et c'est plutôt réussi dans l'intention. Sur le graphisme, un dessin monochrome tout à fait correct. Sinon, il n'y aura aucune scènes choquantes pouvant faire classer cette œuvre dans l'érotisme. C'est une biographie de ce qu'il y a de plus sérieux et très soft. Autrement, il faudra se rabattre sur 50 nuances pour les autres lubriques.

19/05/2019 (modifier)