Babybox

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Après le succès de Couleur de peau : miel, Jung propose un magnifique récit croisé qui bouleverse, parce qu’il aborde de près l’intime et l’espoir.


Adoption

À l’âge de quatre ans, Claire a quitté la Corée du Sud et vit aujourd’hui en France. Elle a un petit frère, Julien, dix ans. Soudain, un drame se produit... Leurs parents ont un grave accident de voiture : leur mère décède et leur père tombe dans le coma. Claire découvre alors une boîte cachée au fond d’un tiroir. À l’intérieur : des photos de sa mère, jeune, un petit bracelet de naissance ainsi qu’un dossier médical. Tout se bouscule en elle : elle comprend qu’elle a été adoptée... À Séoul, les nouveau-nés peuvent être déposés, anonymement, dans une boîte encastrée dans un mur : la babybox. Et à sa création, un petit garçon, Min-ki, y a été déposé. Se pourrait-il que la babybox ait scellé les destinées de Claire et de Min-ki, et qu’elles se révèlent salvatrices pour l’un comme pour l’autre ?...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Babybox © Soleil 2018
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

05/11/2018 | PAco
Modifier


L'avatar du posteur bamiléké

C'est la première oeuvre de Jung que je lis et j'ai beaucoup apprécié son style graphique et narratif. Si la double recherche de ses origines (familiales et nationale) est assez classique, j'ai beaucoup aimé la façon dont Jung a traité ces sujets. Claire en tant qu'immigrée de la deuxième génération sans beaucoup de racines au pays se sent bien plus française que coréenne. Comme il n'y a pas de passif historique entre les deux pays son intégration est vraiment assez facile. C'est la découverte malheureuse de son abandon et de son adoption qui provoque un traumatisme qui remet tout en cause. J'ai trouvé le scénario très touchant capable d'induire de nombreuses questions sur la problématique de l'abandon. D'autant plus que Claire est abandonnée en 1982, époque où la Corée n'est plus le pays misérable des années 60. Jung n'apporte pas de réponse approfondie à cette problématique. C'est la reconstruction de Claire qui l'intéresse à travers la fin du récit. Cette reconstruction passe forcément par un deuil dans son passé. Jung nous propose une fin sous forme de réconciliation entre son passé et son présent qui peut paraître simpliste mais que je trouve porteuse d'avenir et qui me plait bien. J'ai découvert le graphisme de Jung qui m'a conquis immédiatement. Son trait est précis, fin et donne beaucoup de personnalité aux personnages. Ses extérieurs de Paris et surtout de Séoul créent une ambiance qui porte la dramaturgie du récit. J'aime beaucoup l'utilisation de ses gris et de ses noirs avec cette pointe de rouge qui renforce le tragique de la situation. Ses personnages sont vraiment attachants et la relation entre la soeur et le petit frère est très bien mise en image tout en lui donnant de la profondeur émotionnelle. Une superbe lecture qui me donne envie de poursuivre avec cet auteur.

10/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Déjà auteur de Couleur de peau : miel, Jung a été profondément marqué par son adoption. Il revient sur ce sujet avec cet album. Et même s’il ne s’agit pas d’un récit biographique, le fait que nous soyons plongés dans les pensées du personnage principal et les éléments issus du monde réel sont si présents que l’on a vraiment le sentiment de se trouver face à un témoignage. A titre personnel, il m’aura fallu quelques pages avant de vraiment me sentir happé par ce récit. Mais une fois happé, je n’ai plus su lâcher prise. Car ce récit est extrêmement touchant et nous permet de mieux appréhender (je n’oserais dire comprendre tant ces sentiments doivent être personnels) les sentiments contradictoires d’une personne adoptée et ce besoin viscéral de connaître ses origines quand bien même sa famille d’adoption aurait été aimante. Et au-delà de l’intérêt du scénario, cet album offre un magnifique visuel. Jung multiplie les belles cases dans lesquelles l’émotion affleure tant grâce à ses cadrages et à la finesse de son trait qu’à cette colorisation soignée qui ne met en avant qu’une seule couleur, celle des coquelicots référence directe au passé de l’héroïne. Un bien bel album, donc, pour encore un peu plus explorer les états d’âme des personnes adoptées.

10/12/2019 (modifier)