Congo Bill

Note: 3/5
(3/5 pour 8 avis)

L'Amérique gère et génère la violence planétaire, se rejouant en boucle Apocalypse Now.


Afrique Noire Congo belge DC Comics Génocide des Tutsis au Rwanda Vertigo

L'Amérique gère et génère la violence planétaire, se rejouant en boucle Apocalypse Now. Dans ce récit fort, où le rôle du colonel Kurtz est tenu par un King Kong hybride, le voyage initiatique du héros nous expose les récentes horreurs des massacres Rwandais pour s'achever à rebours sur les sanglantes prémices de l'indépendance du Congo. Zezelj empoigne cechaos organisé en le cernant d'une lumière crépusculaire, noyant d'ombre les regards, élevant son découpage au diapason de la tragédie. Aus péripéties bestiales répond son trait brutal, aux mutilations sauvages le staccato de ses cadrages. Porté par la démesure de l'histoire, l'enjeu graphique était de taille, mais sous la plume de Zezelj les monstruasité est comme apprivoisée : l'animalité est AUSSI une humanité. Texte : Mosquito

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2000
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Congo Bill © Mosquito 2000
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 8 avis)
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20/11/2002 | ArzaK
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Par Présence
Note: 3/5
L'avatar du posteur Présence

Au bout du fleuve Zaïre - Ce tome regroupe les 4 épisodes de la minisérie initialement en 1999, dans le label Vertigo de l'éditeur DC Comics. Ils ont été réalisés par le scénariste Scott Cunningham, le dessinateur Danijel Žeželj, et le coloriste Lee Loughridge, avec des couvertures de Richard Corben. La présente édition correspond à la version française qui est en noir & blanc, sans les couvertures de Corben. L'éditeur Mosquito s'était lancé dans la publication de l'intégrale des œuvres de Žeželj et il était parvenu à obtenir les droits de cette histoire. Dans le parc national des Virunga en 1997 au Zaïre, un groupe de grands singes est en train de se reposer assis dans la forêt, quand ils entendent un bruit de branche brisée. Un groupe d'homme armés arrive, et ils ouvrent le feu massacrant les gorilles. L'un d'eux s'allume une cigarette et la met dans la bouche d'un primate pour se marrer. Il y a un bruit de petite branche cassée, et le braconnier est comme aspiré dans les branches au-dessus de lui. Puis un deuxième. Puis le troisième alors que du sang commence à dégouter. Sept jours après dans une salle de réunion à Langley en Virginie, un gradé explique la situation à une douzaine d'agents. Il montre une photographie projetée au mur sur laquelle on voit trois pieux de bambou dans une clairière, chacun surmonté de la tête d'un des braconniers. Trois soldats Hutu, de ceux qui dirigeaient les camps de réfugiés au Zaïre. Les pieux sont disposés avec soin, alors que les têtes ont été violemment arrachées. Les corps restent introuvables. L'intervenant continue. Pour les États-Unis, les guerriers hutus ont toujours été un atout. Leur petit gouvernement exilé à la frontière rwandaise a permis de déstabiliser la zone, le genre de chaos sous contrôle, que les États-Unis encouragent. En 94, plus de deux millions de hutus se réfugièrent en une nuit dans la jungle. Ayant perdu la guerre contre les tutsis au Rwanda, ils ont dû bouger leurs fesses. Les tutsis voulaient du sang après le génocide orchestré par les leaders hutus. Là-bas, les guerres tribales riment avec épuration ethnique. L'intervenant poursuit : suite à la disparition des trois soldats hutus, une expédition est partie à leur recherche. Elle n'est jamais revenue. Ces cent huit soldats ont fini par être retrouvés, enfin juste leur tête, toutes au sommet d'un pieu de bambou dans une clairière. Mobutu soutient les hutus et les États-Unis soutiennent Mobutu. Mais si un adversaire s'avérait une menace sérieuse, les États-Unis seraient obligés de reconsidérer leur position au Zaïre. Comme c'est l'Afrique, on pourrait penser que ce rituel sanglant est un coup de Kabila pour effrayer l'ennemi, sauf que par pur hasard un satellite a découvert que les pieux sont disposés selon un schéma précis qui forme un mot ou plutôt un nom : Devilin. Devilin DuPaul se lève et sort de la salle. Deux jours après, il est à bord d'un petit avion militaire qui va se poser à Kinshasa, accompagné par trois militaires. Thomas Glass le noir, spécialiste de la gâchette, Toni Lin asiatique et sniper, et un ancien combattant du Salvador. En 1993, l'éditeur DC Comics officialise la réalité de plusieurs séries destinées aux adultes, avec la création d'un label appelé Vertigo. Au sein de ce label, se trouvent des séries indépendantes de toutes autres, des histoires courtes également indépendantes, et des séries de personnages dont la propriété intellectuelle appartient à DC, mais qui ont migré vers Vertigo, comme Swamp Thing ou Doom Patrol, ou d'une manière un peu différente Sandman. de temps à autre, l'éditeur donne le feu vert pour la migration d'un autre de ses personnages. C'est ainsi que Congo Bill bénéficie de la présente minisérie, qui ne nécessite aucune connaissance préalable du personnage. Ce dernier a été créé en en 1940 par Whitney Ellsworth & George Papp, et ses aventures ont été publiées de 1940 à 1960. Avec la séquence d'ouverture, le lecteur comprend que c'est ce grand singe Congo Bill animé par l'esprit d'une être humain, William Glenmore, qui a massacré les 3 soldats, puis les 108 autres un peu plus tard. Cela découle tout simplement du titre. En revanche, il ne s'attend pas forcément à l'exposé de géopolitique de la scène suivante. Le scénariste a décidé d'inscrire son récit dans la réalité de la situation politique du Zaïre et de la République Démocratique du Congo à cette époque, avec le spectre du génocide des Tustsis au Rwanda qui a eu lieu du 7 avril au 17 juillet 1994. Il vaut mieux que le lecteur soit familier de cette situation avant d'entamer sa lecture. Tout d'abord l'exposé de l'intervenant est très lacunaire, et les remarques des personnages par la suite le sont tout autant. Pour saisir le contexte, le lecteur doit donc être familier des grandes lignes de l'histoire du Congo Belge, pouvoir situer Joseph-Désiré Mobutu / Mobutu Sese Seko président de la République Démocratique du Congo, de 1965 à 1997, Laurent-Désiré Kabila (président du Congo de 1997 à 2001), Patrice Lumumba (1925-1960), homme d'État congolais, ainsi que le génocide des Tutsis par les Hutus. Sous cette réserve, il peut alors saisir les enjeux politiques, et comprendre ce que représente la mission de Devilin DuPaul à Kinshasa, puis dans la jungle. Il établit alors le parallèle avec Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola. La structure de l'intrigue est similaire, sans que le déroulement soit identique. Il y a par exemple un passage au cours duquel DuPaul et ses soldats sont sur un bateau remontant le fleuve Zaïre, mais sans qu'il ne survienne les mêmes événements que lors de la remontée du fleuve Nùng par la capitaine Willard. Cunnigham n'est ni Joseph Conrad, ni Coppola, mais il parvient à développer la métaphore des États-Unis incarnés par Devilin DuPaul qui doivent revenir sur le site de leurs opérations et se confronter aux conséquences de leur ingérence. En 1999, Danijel Žeželj a déjà une dizaine de bandes dessinées derrière lui et une personnalité graphique bien affirmée. D'un côté, le lecteur regrette un peu que la taille des pages ait été réduite d'un centimètre en hauteur et en largeur par rapport au format comics original, ce qui tasse un tout petit peu les dessins. D'un autre côté, il est plutôt satisfait que cette version soit en noir & blanc, sans les couleurs de Lee Loughridge, malgré les qualités de ce professionnel, car l'artiste joue beaucoup sur les contrastes entre des zones de noir solides et le blanc de la page. Pour le coup, il met en œuvre une vision d'artiste, à la fois en tant que réalisateur et directeur de la photographie. Son parti pris esthétique apparaît dès la première page, avec la silhouette des arbres et des tiges de bambou, et la silhouette massive des gorilles avec leur regard humain, ainsi que l'intense lumière qui semble effriter la dureté des contours. Lorsque les trois soldats viandards arrivent, ce ne sont que des silhouettes en contre-jour, avec l'éclat du canon de l'arme à feu gommant une partie de leur silhouette. Comme d'habitude avec les pages de cet artiste, le lecteur éprouve la sensation qu'il a sculpté ses personnages et ses décors au burin, pour obtenir un effet expressionniste, de formes primordiales, essentielles. Les visages sont fascinants dans leur aspect brut, sans fard, énigmatiques, ne révélant que peu de chose sur l'état d'esprit, et rien sur les pensées intérieures. Les individus deviennent indéchiffrables, insondables, avec une force de caractère singulière. le calme apparent de Thomas Glass n'est pas identique à celui de Toni Lin : le sien est étudié grâce à une grande capacité de contrôle de lui-même, celui de Toni semble plus naturel. D'un côté, le lecteur constate bien qu'il s'agit uniquement d'encre noire sur du papier, déposée par des coups de pinceau. de l'autre côté, il s'en dégage une force émotionnelle irrésistible qui implique le lecteur avec intensité. Il frémit en voyant le massacre des grands singes. Il ressent le même malaise que Thomas Glass quand il repense à l'assassinat qu'il a mené à bien, mais en tuant par mégarde un enfant, ce qui le hante. Il ressent son mélange d'amusement et d'intérêt lors de la séance de divination du futur avec la sorcière, ainsi que son cynisme quand il fait le compte de ce que cela lui a coûté. Il voit l'altérité des crocodiles, des sauriens qui n'ont rien de commun avec la race humaine, une force de la nature étrangère et terrible. Il est choqué par le décalage visuel entre Toni en bikini plongeant dans la piscine, et l'exécution sommaire qui se déroule à quelques mètres de là. Il ressent la force primale de Congo Bill quand il apparaît en entier dans le dernier épisode, une force spirituelle, une facette de l'âme de l'Afrique, sans aucune connotation colonialiste, sans une trace de condescendance occidentale. Lors des presque 30 ans d'existence de la ligne Vertigo, de nombreux projets sortant de l'ordinaire ont vu le jour, souvent très réussis. Ici, le scénariste a l'ambition de mettre les États-Unis face à leur responsabilité dans les massacres en Afrique, à la suite d'une politique extérieure interventionniste. Pour ce faire, il se calque sur Apocalypse Now pour la structure de son récit, sans le même génie narratif, ni la même profondeur, mais en réussissant à tenir la métaphore tout du long de l'intrigue. Le récit acquiert plus de consistance grâce à la mise en image expressionniste de Danijel Žeželj, évitant le regard occidental sur l'Afrique, pour une narration visuelle moins littérale. En revanche, le récit peut paraître parfois un peu décousu si le lecteur n'est pas familier du contexte géopolitique et historique.

01/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’album vaut avant tout pour l’ambiance qui se développe peu à peu, pour cette violence latente et inexpliquée qui prend le dessus. Dans un contexte propice à ces effets, puisque l’on est au cœur de l’Afrique, peu après le génocide rwandais. L’intrigue reprend quelques idées de « Au cœur des ténèbres » de Conrad (et surtout de son adaptation « Apocalypse now ». On pénètre dans la jungle sans jamais en voir le bout – comme l’histoire d’ailleurs, avec cette fin ouverte qui laisse l’imagination du lecteur au pouvoir. Un peu de fantastique, une pincée d’aventure, le tout ancré dans un contexte historique violent, l’album se laisse lire. Le dessin est globalement intéressant et agréable (un Noir et Blanc au trait gras, plutôt avare au niveau des décors), même si certaines cases ne sont pas toujours suffisamment lisibles. Mais une lecture que j’ai appréciée.

19/04/2023 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Je ne m’attendais pas à tant de violence, le scénario est cru. Le contexte du récit est d’ailleurs un signe : le Rwanda et son génocide… On ne rentre pas dans ce sujet complexe mais il jouxte perpétuellement l’histoire, apportant un climat malsain et indigeste. La suite me fait penser à certains récits de Bec, à la limite du Fantastique avec de nombreuses victimes. Les personnages ne font pas dans le détail non plus, tout le contenu du récit est entier à tendance trash. Pourtant on ne vire jamais dans le n’importe quoi. Il y a des réflexions intelligentes dans ce concentré de violence. Le récit est tout de même relativement opaque, je ne suis pas sûr d’avoir saisi toutes les nuances. La mise en dessin est en parfaite adéquation avec le scénario, le dessin est puissant et vif. Ce noir et blanc est très contrasté, sans aucune nuance, juste des jeux d’ombres appuyés et un rendu faussement sale. Cette BD est une curiosité à l’ambiance forte et étrange, elle ne conviendra pas à tout le monde.

17/10/2010 (modifier)

Pas mal. Attiré par les dessins je ne suis pas déçu de ce côté là. Un peu frustré par le format tout de même, c'est petit ! Et par la lisibilité parfois (reconnaitre un visage... pas toujours simple). J'aime cette bd pour l'ambiance, notamment de la première moitié, qui est réellement chouette car le suspens est là et l'atmosphère est pesante. La grosse difficulté de ce type de scénario à la " Alien " c'est que le mystère doit bien finir par s'éclaircir, et là effectivement, j'aurais aimé ... je ne sais pas ... quelque chose d'aussi convainquant que la première partie, tout en longueur. C'est un peu comme dans Sanctuaire, ce qui est plaisant, c'est le moment ou l'on ne sait pas, ou le danger est latent, mais pas perceptible. Ok pour en savoir plus mais pas tout de suite ! Finalement la grosse erreur et d'avoir tenté trop vite de justifier, d'expliquer. L'ambiance m'aurait suffit, quand on veut faire du noir, inutile de trop nous éclairer.

13/02/2010 (modifier)

En 1997, au Zaïre, l’on découvre plus d’une centaine de têtes de militaires rwandais empalées. Les pieux ne sont pas disposés au hasard. Vus du ciel, il forme un nom : « Devilin ». C’est donc très naturellement l’agent Devilin Dupaul que le gouvernement américain désigne pour diriger l’expédition chargée de constater sur place de quoi il retourne. Les trois recrues que Dupaul décide de s’adjoindre sont de la même trempe que ce dernier : des mercenaires sans le moindre scrupule. Il va leur falloir côtoyer pour une nuit la population de Kinshasa, avant de prendre la direction du parc national des Virunga où l’on trouva les 108 soldats décapités. Dupaul semble tendu durant le voyage. Il paraît évident qu’il ne révèle pas tout ce dont il est au courant à propos de cette affaire… L’ouvrage témoigne notamment des rapports que les USA ont pu entretenir avec des rebelles africains et livre un bel exemple de « chaos sous contrôle » encouragé par les Américains. L’équipe de Dupaul traverse le pays avec un détestable sentiment de supériorité sur les indigènes qu’ils ne considèrent visiblement que comme une bande de sauvages incapables de gérer leur pays. Pleins de morgue, ils sont absolument indifférents au sort de quiconque croise leur chemin. Un dialogue, à titre d’illustration : « - Comment tout ça a pu foirer ? Perdus en pleine jungle, à chasser dieu sait quoi… J’croyais connaître mon job mais… - La faute au Congo ! - Ah oui ? Qui exactement ? Les rebelles ? Le génocide ? Mobutu ? Léopold de Belgique ? De toute façon, tout le monde s’en fout. Ils puent tous ! - Tu crois qu’je m’en fous pas, moi ? Je m’en tape, oui ! » Les personnages sont très typés et manquent quelque peu de relief. Il y a Glass, le grand noir aux yeux bleus, hanté par son passé, Toni, la femme soldat super sexy, avec son gros fusil, et Dupaul, le mystérieux leader balafré du groupe. Mon principal reproche quant au scénario est qu’il ne livre aucune des réponses aux questions que l’on se pose dans les trois premiers quarts du récit, pour révéler toute la vérité en fin d’album seulement, tout d’un bloc. Le suspense aurait gagné à être réparti et entretenu tout au long du récit. Personnellement, ça m’aurait sans doute évité de décrocher… Le dessin de Zezelj, en tout cas, est de toute beauté ! (quoiqu’un noir et blanc encore plus tranché, sans la moindre demi teinte, m’aurait plu davantage encore…)

26/12/2009 (modifier)

Attention violent ! Bien sur, je ne démantirai pas les avis précédents en disant que j'ai eu l'impression de revoir "Apocalypse Now". Cependant, la touche graphique de Zezelj, son côté supra-violent et sans concession m'ont fait me plonger avec un grand plaisir dans cette BD. Il est bien évident que Zezejl n'est pas un grand scénariste et qu'il se contente de cracher son venin dans la majorité de ces BDs avec moins de talents narratif que Bilal ou avec moins de maestria que Miller dans "Sin City", mais il n'en reste pas moins un auteur à découvrir.

21/06/2003 (modifier)
Par Cassidy
Note: 2/5

Dessinateur d'un talent incontestable, Danijel Zezelj n'est, à mon goût, pas très bon scénariste. Or, il n'a pas écrit "Congo Bill" (bien que son nom soit le seul crédité en couverture, merci pour Scott Cunningham) ; il y avait donc des raisons d'espérer que cette BD-ci soit meilleure que "Rex" ou "Rêve de béton". Hélas, malgré un début assez réussi, elle ne tient pas vraiment ses promesses, notamment à cause d'une conclusion mal foutue ; quand, pour démêler l'écheveau d'une intrigue, il faut que les personnages se racontent entre eux une histoire qu'ils connaissent déjà tous pour que le lecteur puisse comprendre le fin mot de l'histoire lui aussi, ben... c'est que le scénariste n'est pas très doué, si ? Et puis, tous ces clichés sur l'Afrique, sa magie, ses sorcières qui éventrent des poulets dans leur petite cabane, ses gri-gris porte-bonheur, ça commence à bien faire... Restent, donc, les superbes dessins de Zezelj... mais ça ne suffit pas à faire une bonne BD.

24/01/2003 (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5

J'avais remarqué la patte si particulière de ce dessinateur croate dans le « Comix 2000 ». En quatre pages il racontait l'échange de deux regards entre deux personnages. Quatre merveilleuses planches peu narratives mais d'une poésie sombre et aérienne. C'est avec une grande envie que j'ai abordé cet album et je n'ai pas été déçu. Dans un premier temps, on reprochera au scénario de trop ressembler à l'Apocalypse Now de Coppola, et par conséquent au roman qui l’inspira « Au cœur des ténèbres » qui tout comme ce « Congo Bill » se déroulait en Afrique. Mais heureusement « Congo Bill » amène autre chose et notamment un propos assez différent. Zezelj nous plonge au coeur d'une Afrique sombre et ténébreuse avec une mastria graphique qui laisse bouche bée. Sans conteste on peut déjà compter ce pourtant jeune auteur comme un grand dessinateur en noir et blanc. Il joue dans la cour des grands, quelque part entre Miller et Breccia. Cet homme a une patte inimitable, son noir est comme rongé de l'intérieur par de petites taches blanches du plus bel effet (est-ce du lavis ? )qui donnent un côté délavé et créent des effets de surface saisissants. Le découpage est nerveux et d'une redoutable efficacité. La mise en page et le cadrage créent des effets rythmiques savants et nous tiennent en haleine tout au long de l'album. Allez visiter le site de l'auteur! Choc graphique assuré!

20/11/2002 (modifier)