Qui ne dit mot

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

John, trentenaire stressé, est en retard à un rendez-vous très important. Etrangement, le monde entier semble s’être ligué pour le retarder encore plus. Une chronique sociale subtilement truffée de jeux de mots !


Mirages

C’est un grand jour pour John Leroy : lui et sa nouvelle compagne Julie quittent Paris en voiture, direction la campagne, afin de faire connaissance des parents de la demoiselle. Les sexagénaires sont plutôt sympas, bien que les discussions tournent sans cesse aux quiproquos. John aurait-il une propension à tout comprendre de travers ? La mère de famille serait-elle un peu dure d’oreille? Bref, le dîner est un peu tendu et ses discussions surréalistes. John rentre seul à Paris. Le lendemain, il se réveille dans son appartement. Il prépare son petit-déjeuner en écoutant la radio, tout en jouant à un certain petit jeu. Soudain, les infos rappellent qu’on est passé à l’heure d’été. Alors qu’il se croyait à l’heure, John découvre soudain qu’il est atrocement en retard pour un rendez-vous important. Tandis qu’il fonce dans le logement pour s’habiller et avaler son café, c’est le moment que choisissent le facteur, le téléphone, un voisin qui déménage par l’ascenseur et une voisine qui prend toute l’espace de l’escalier, pour le retarder encore plus. Finalement John s’engouffre dans un taxi, dont les blagues et les jeux de mots finissent de l’embrouiller totalement. Il lui demande de foncer au 17 avenue du général de Gaulle…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Qui ne dit mot © Delcourt 2015
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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18/03/2017 | Erik
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Je me méfie toujours quand un personnage public s’improvise scénariste de bandes dessinées. Qu’il vienne d’un milieu artistique ou non, qu’il ait du talent ou non, le résultat de son travail est rarement conforme à mes attentes. Bernard Werber (son médiocre « Exit » me reste en travers de la gorge), Frédéric Beigbeder (« Rester Normal » était quand même une belle petite bouse), Laurent Gerra (une reprise de Lucky Luke qui fut satisfaisante le temps… d’un tome, la suite malheureusement m’a nettement moins convaincu), Daniel Pennac (lui aussi très moyen sur Lucky Luke) et tant d’autres s’y sont cassé les dents. Stéphane De Groodt, a priori, j’aime bien. Sa carrière on ne peut plus hétéroclite interpelle. Ancien pilote automobile (deux fois troisième du Belgian Procar à sa grande époque, et plusieurs championnats disputés en diverses formules l’ont amené à courir aussi bien en Corée qu’en Allemagne ou en France) repéré par les journalistes parce qu’il « passait bien » lors de ses interviews, il reçoit rapidement quelques appels du pied de la télévision. Son humour, sa tête étrange, son sens de la formule, son timbre de voix deviennent rapidement des atouts et il commence petitement par tourner des pubs, intervient dans des shows télévisés belges, en clair il apparaît de plus en plus à la télévision. Mais pour pouvoir vivre de ce métier, il faut passer par Paris,… et là je pense que vous connaissez la suite (paske bon, je suis pas payé pour vous faire sa bio, non plus). Le voir scénariser un album de bd ne me surprend donc pas spécialement. Le voir réussir l’exercice… c’est autre chose. Mais il s’en sort bien, le bougre ! Même si le mérite en revient peut-être autant sinon plus encore à Grégory Panaccione dont le trait expressif parvient parfaitement à transmettre le décalage humoristique du scénario de De Groodt. Un scénario construit comme une suite de séquences incohérentes qui débute à la manière d’un roman graphique vaguement humoristique puis non plonge dans l’absurde pour finalement nous tirer la tête de l’eau à l’heure où le drame atteint son paroxysme (mais, rassurez-vous, tout finit bien). L’ensemble n’est pas hilarant mais intrigue (beaucoup) et amuse (parfois… (mais ces fois-là, ça amuse beaucoup)) et se lit tellement vite que l’on n’a pas vraiment le temps de penser que l’on aurait peut-être envie de lire autre chose avant d’avoir tourné la dernière page (et compris le fin mot non-dit de l’histoire). Ce scénario est donc tout sauf idiot, même si parfois absurde. Son découpage n’évite pas certaines longueurs. Mais ces longueurs sont bien meublées par Panaccione qui use alors de son trait très « cartoon » pour apporter un humour visuel qui nous distrait du vide temporaire du scénario. Au final, ça marche plutôt bien. Ce n’est pas un chef d’œuvre mais ce récit a le double mérite d’être original et d’user de l’absurde d’une manière très adéquate. Même si, longtemps, on ne sait pas où on va, on ne ferme pas ce livre avec le sentiment de ne pas avoir tout capté. A posteriori, tout s’éclaire, et c’est peut-être bien ça, le plus drôle dans cet album. Je vous invite à le lire si vous en avez l’occasion, et à l’acheter si vous aimez les récits sympathiques et décalés.

15/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Il a fallu 4 ans à Grégory Panaccione pour s'imposer magistralement dans le monde de la bd. Un océan d'amour réalisé avec Wilfrid Lupano a rencontré un énorme succès public et critique. Le créneau est toujours celui d'une forme de bd humoristique mais qui cache toujours une belle histoire sentimentale. A noter également un clin d'oeil à on personnage fétiche en fin de volume. Pour cet album, il est accompagné au scénario de Stéphane de Groodt dont c'est la première incursion dans la bd. C'est plutôt un acteur belge qui fait du cinéma et du théâtre. A ses heures perdues, il fut aussi un célèbre chroniqueur dans le grand journal de Canal +. Il faut dire que cette bd est une ballade au pays des mots comme une espèce de jeux télévisés digne de la téléréalité. On éprouve un certain malaise pendant la durée de cette bd car on ne sait pas où les auteurs veulent véritablement en venir. cela semble partir dans tous les sens. On perd presque les pédales avec notre héros tant les repères se désagrègent. Pour autant, le final nous montre qu'il y a une parfaite maîtrise de cette oeuvre. Le ressort final est en effet à entrer dans les annales du genre. Je ne révélerais rien pour en laisser la totale surprise. Et cela veut le coup. Je n'entends rien ? Qui ne dit mot...

18/03/2017 (modifier)