Ce qu'il faut de terre à l'homme

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 9 avis)

Angoulême 2017 : Prix Spécial du Jury 2017 : Prix Tournesol Martin Veyron adapte une nouvelle de Tolstoï


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Angoulême 2017 : les gagnants ! Angoulême : récapitulatif des séries primées Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs Prix Tournesol Russie Sibérie

Ce qu'il faut de terre à l'homme est le nouvel album de Martin Veyron : une fable au thème universel et intemporel : la cupidité des hommes. Sur son lopin de terre de Sibérie, le paysan Pacôme vit avec sa femme et son fils. Il n'est pas riche mais il subvient aux besoins de sa famille. Cependant, Pacôme se sent à l'étroit. « Si seulement j'avais plus de terres, soupire-t-il en regardant par-delà la clôture, je pourrais être tout à fait heureux. » Un appétit, tant pour les terres que pour ce qu'elles rapportent, qui va aller grandissant... D'après une nouvelle de Léon Tolstoï. Texte : Dargaud

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Janvier 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ce qu'il faut de terre à l'homme © Dargaud 2016
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 9 avis)
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29/06/2016 | ArzaK
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Tout comme Tomdelapampa, je suis surpris de voir aussi peu de 4* pour cette BD qui est une parfaite réussite. Si elle est vite lue, entre les pages muettes et les dessins qui sont souvent de grandes tailles, elle est claire, lisible et entrainante. Je suis resté dedans sans aucun temps mort, de cette ouverture d'un petit village de Russie et cette conclusion dans les grandes étendues des steppes russes. Adapté d'une nouvelle de Tolstoï qui semblait déjà très moderne dans son approche, le récit se concentre sur l'avarice de l'humain, l'appât du gain et surtout ce qui en découle. J'ai apprécié la façon dont tout ceci est mené, les chapitres se répondant bien l'un à l'autre. L'intrigue est linéaire et s'installe petit à petit, entre la vie de village et les habitants, puis la richesse de Pacôme et ce qu'elle entraine. La fin est pleine d'ironie et semble donner le message véritable de Tolstoï, sans doute inspiré à la fois de ses valeurs chrétienne mais aussi de la perception qu'il avait de son époque. En tout cas elle marche à merveille, donné ainsi, et semble être la fin parfaite pour un tel récit. Ce qui m'a également plu, c'est le dessin de l'auteur, que je ne connaissais pas. Il retranscrit à merveille l'ambiance d'un village russe, des datchas et des plaines, mais aussi dans les costumes et les éléments de ferme. C'est plaisant à lire et je dirais comme meilleur compliment que je n'ai jamais été arrêté par celui-ci. En tout cas il a réussi parfaitement bien son adaptation de la nouvelle, la Bd étant suffisante à elle seule. Mais je suis intrigué par Tolstoï désormais, et ça me plait bien !

11/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

C'est une grande surprise de retrouver Martin Veyron adapter cette nouvelle de Tolstoï. J'en étais resté à son Bernard Lermite emblématique bobo des années 80 qui avait le don de m'agacer. "... donc, Jean" m'avait déjà plus séduit et j'y avais trouvé une pensée humoristique bien plus intéressante. 25 ans après je retrouve cet auteur dans une adaptation d'un conte philosophique très bien maîtrisée. Son graphisme m'a immédiatement séduit. Quelle transformation ! Veyron a gardé sa fluidité et la souplesse de son trait mais il a beaucoup gagné (je trouve) en dynamisme, en simplicité expressive et en détails. Je trouve que Veyron s'est rapproché avec bonheur d'un graphisme style Simon Hureau. Car Veyron nous transporte immédiatement dans cet univers paysan de la Russie du XIXème grâce à la justesse de ses détails qui font honneur à la prose de Tolstoï. Le déroulé du récit est d'une excellente fluidité. Veyron prend le temps d'installer la psychologie de tous ses personnages. Il met bien en relief les interrogations philosophiques que se pose Tolstoï sur la quête de l'essentiel et du superflu ainsi que sur la très difficile question de la propriété privée et du partage des richesses. Un conte qui invite à une réflexion sur la sagesse et le discernement et qui a une portée universelle. Pour conclure une mise en couleur très riche et agréable complète et soutient la valeur d'une très belle lecture. Un grand bravo, je suis très proche de l'estimation d'Arzak avec son 5. Un très bon 4+

14/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Un peu étonné, je m’attendais à plus de 4* pour cet album, personnellement je l’apprécie beaucoup. Je ne connaissais pas la nouvelle de Tolstoï et très peu Martin Veyron, mais je prends mon pied à chaque lecture de cette adaptation. Le dessinateur m’a toujours rebuté, plus jeune il y avait quelques Bernard Lermite qui trainaient sur les étagères, je les reposais toujours après un rapide feuilletage. J’ai même vérifié plusieurs fois si c’était le même auteur que dans le présent tome, tellement il m’a surpris ici. Le sujet fait beaucoup mais c’est bien mis en images, c’est fluide avec un trait agréable, des couleurs réussies et dans une narration maîtrisée. Il livre un chouette boulot d’adaptation. Quand au sujet, j’ai adoré découvrir cette nouvelle de Tolstoï qui se présente comme une fable du XIXème siècle. Un récit au fond toujours universel et actuel avec cette petite morale finale savoureuse. Le tout est sublimé par ce cadre Russe (je fais bien sûr abstraction de l’actualité avec l’Ukraine), j’aime le ton tragi-comique de ce pays (Ibicus, Slava, Le tour de valse, les diptyques de Robin et Nury …), Ce qu’il faut de terre à l’homme ne déroge pas à la règle, un bon moment.

26/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les albums de Martin Veyron que j'ai eu l'occasion de lire avant celui-ci tournaient généralement autour de sujets sociétaux, que l'auteur traitait souvent avec de l'ironie, en y plaçant souvent (mais pas toujours) quelques touches d'érotisme. A priori, avec cette adaptation d'un roman russe du XIXème siècle, on est loin de tout ça ! Et d'ailleurs, le début m'a fait craindre un ennui que finalement je n'ai pas ressenti à la lecture. Car, par delà la présentation de la société rurale tsariste, très inégalitaire, avec des paysans encore proches du servages, Veyron a su faire ressortir les sujets qui l'intéressent. En effet, on a là une critique de la soif d'enrichissement, de la recherche de l'appropriation, du toujours plus qui sacrifie la collectivité sur l'autel de l'individualisme. De plus, la - longue - quête d'enrichissement de cet homme, qui traverse toute la Russie pour s'approprier des immensités cultivables, tourne au pathétique, et la chute, très ironique, donne du sel à cette histoire, et permet à Veyron de retrouver son mordant. Cette chute éclaire le titre d'une lumière dérisoire, avec un humour noir qui fait mouche. Une œuvre de moraliste un peu longue, parfois, pas toujours assez captivante, mais qui mérite un petit détour.

25/12/2017 (modifier)
Par canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur canarde

Martin Veyron est décidément plein de ressources. Je crois bien qu'il a eu le prix tournesol (remis par Yannick Jadot (il se passe des trucs des fois, on croit rêver) ce qui vous mettra surement la puce à l'oreille sur le sujet, alors que j'avais essayé de vous emmener sur une piste plus littéraire...) à Angoulême cette année... Des BD loufoques et sagement érotiques aux dessins de presses politiques, je le voyais en observateur mordant et parfois surréaliste des névroses de notre époque, et voici qu'il se lance dans l'adaptation d'un conte de Tolstoï ! Ici, pas d'ironie, pas de divagation surnaturelle, ni d'érotisme encore moins, apparemment. Les couleurs douces des premiers livres pour enfants, le trait rond et précis de Martin Veyron, la calligraphie régulière, bref, un univers rassurant. Des personnages typés avec des dialogues très justes et évocateurs. Mais c'est l'histoire qui porte l'effroi. L'habitude de l'auteur de la description des rapports de couple se continue dans une opposition où la femme a le beau rôle, dans son bon sens sage et l'homme représente l'excès dévastateur. Sans doute celui de notre époque. Bref Veyron quitte le retrait supérieur de l'ironie, et se jette dans le tragique !

28/11/2016 (MAJ le 31/01/2017) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je n'ai pas l'habitude de voir Martin Veyron mettre en scène un récit historique dans un cadre original comme le monde rural Russe du 19e siècle. Il m'a tellement familiarisé à ses décors habituels modernes et à ses personnages de vaudeville gentiment érotiques que j'ai mis quelques secondes à m'adapter au changement de décor. Mais c'est une bonne surprise et je trouve l'essai réussi. J'ai apprécié ce récit plutôt réaliste d'un paysan russe qui est tourmenté par des envies de grandeur et de voir comment les choses se passent, plus ou moins difficilement, pour lui permettre d'acheter de nouvelles terres et devenir à peu près riche. Le dessin convient bien et est agréable, de même que les couleurs sobres et élégantes. J'ai beaucoup aimé les scènes sous la neige notamment. Le rythme narratif est parfois un peu rapide avec des sauts dans le temps qui donnent un léger sentiment de superficialité et empêche de s'attacher vraiment aux personnages, mais ça va. Hélas pour moi, je ne sais plus où j'avais lu le résumé de la fin de cette histoire mais la connaître m'a gâché ma lecture car je voyais trop nettement que tout tendait vers cette morale finale. Cette fin ressemble à une fable pleine d'une sagesse bien terre à terre, c'est le cas de le dire, mais du coup je trouve que l'histoire est un peu le cul entre deux chaises, s'apparentant d'un côté à un récit historiquement réaliste emplissant la majorité de l'album et de l'autre côté à un conte moraliste qui tient sur la vingtaine de pages finales. Du coup, j'hésite à conseiller l'achat car quand on connait la fin, ou qu'on l'a déjà lu une fois, le plaisir de lecture ou de relecture est un peu gâché.

23/11/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Nous suivons les aventures d’une famille de paysan russe à la fin du XIXème dont le patriarche se met à rêver à un agrandissement de son domaine agricole. Cette idée n’est pas venue tout de suite car il était heureux et auto-suffisant. Il aura fallu les arguments du beau-père baigné dans le capitalisme ou encore celui d’un entendant zélé n’hésitant pas à se servir du fouet. L’écrivain russe Léon Tolstoï nous montre dans cette nouvelle que ceux qui rêvent de changer le monde tombe finalement dans les mêmes travers que ceux qu’ils dénoncent. Nous avons malheureusement chaque jour des exemples à travers le monde. J’ai adoré la fin de ce conte moral car cela montre que la cupidité et l’ambition ont des limites. Certes, c’est très abrupt et pas très bien amené, mais c’est finalement assez salutaire. On comprendra aisément le titre à savoir ce qu’il faut de terre à l’homme. Une bd qui a finalement été bien adapté. Il est vrai que je ne connaissais pas l’œuvre de Tolstoï mais que ce nouveau format qu’est la bd apporte véritablement quelque chose. Maintenant et c’est ce que je dis, avoir de l’ambition n’est pas aussi mauvais que cela tout au contraire.

16/11/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

Adaptation d'une nouvelle que je ne connais pas. Donc je ne peux pas dire à quel point cette BD est fidèle à la nouvelle, mais au moins j'ai l'avantage d'être surpris par une histoire que je ne connais pas du tout. Ça se passe chez les paysans russes. Dans une commune, les paysans sont heureux parce que la vieille riche les laisse faire ce qu'ils veulent sur ses terres, mais un jour le fils décide qu'il est temps qu'ils respectent sa mère et il engage un intendant qui punit tous ceux qui vont sur les terres ou qui laissent leurs animaux aller à cet endroit. Cette situation engendre plusieurs rebondissements et ça se termine de manière ironique et cruelle. L'histoire est prenante du début jusqu'à la fin et j'aime bien comment l'auteur décrit la vie dans cette commune. Les personnages sont humains et leur mauvais côté me fait demander si l'auteur ne voulait pas faire une satire. Le dessin est excellent et la narration est fluide. Un excellent album.

06/07/2016 (modifier)
Par ArzaK
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Martin Veyron nous surprend en adaptant une nouvelle de Tolstoï qui se déroule dans le monde agricole russe du 19e siècle. Un conte moral acide qui divertit par la mise en avant de la bonhomie, de la rudesse et de la mesquinerie de ses personnages. Le sens de la mise en scène, la précision des dialogues et l'évocation visuelle minutieuse de l'époque et du milieu en font un album magistral.

29/06/2016 (modifier)