La France de l'ombre (Les Années rouge & noir)

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)

Dans la tourmente de l'Histoire...


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Paris

Août 1944 Trahisons, compromissions, révélations embarrassantes… Le fichage systématique des ennemis mis en place par le régime de Vichy fait l’objet d’une lutte sans merci en sous-main. Tous les secrets de la collaboration sont inscrits sur des milliers de cartes perforées. Ces informations n’ont pas de prix. Agnès Laborde est une résistante de la première heure. Encore que… Le puissant et intrigant Aimé Bacchelli dispose de sa fiche individuelle. Dans le crépuscule de l’Allemagne nazie, communistes, gaullistes et vichystes de tous poils tentent de tirer leur épingle du jeu. Une autre France se prépare à naître du chaos. Mais dans l’ombre, qui tirera les ficelles ? (texte : Les Arènes)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Avril 2016
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série La France de l'ombre (Les Années rouge & noir) © Les Arènes 2016
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 5 avis)
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11/04/2016 | Spooky
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai bien aimé la lecture de ces quatre volumes qui rappellent des zones sombres (d'ombres) de la France d'après-guerre. Les scénaristes Boisserie et Convard réussissent la prouesse de ne pas s'éparpiller pour garder un cap très cohérent autour de quatre personnages principaux. Ces quatre personnages (Agnès, Simone, Alain, Aimé) gravitent suffisamment près du pouvoir pour nous faire revivre le dessous des cartes de certaines heures clés des Trente Glorieuses. Les scénaristes ont choisi le parti pris de focaliser la période sur la lutte entre Gaulliste et Communistes. Cela exclut de facto certains personnages importants comme François Mitterrand du récit. Cette ambiance de priorité numéro un dans la lutte contre la puissance du PC est très bien rendue. La narration développe à merveille cette atmosphère de compromission qui régnait dans les couloirs du pouvoir. Mais les auteurs ne sont pas manichéens pour autant. Ils soulignent en de nombreux points les avancées significatives dans la construction européenne et la volonté de modifier la société dans la reconnaissance de minorités. Les personnalités des personnages sont toutes travaillées en profondeur avec une grande richesse de sentiments voire de fidélité à un idéal. Cela conduit un personnage comme Bacchelli à être à la fois détestable et fascinant dans sa résilience à se rendre central dans le jeu d'ombres qui existe en arrière-plan de la scène politique. Au-delà de la saga historique, c'est l'intelligence du comportement d'animal politique que font vivre les auteurs qui m'a beaucoup séduit. Le graphisme de Stéphane Douay me semble un ton en dessous de la valeur du scénario. On peut lui reprocher quelques imprécisions dans les visages. Cela reste bien expressif et facilement lisible pour ne pas nuire au plaisir général de la lecture. Une lecture plaisante surtout pour des lecteurs de ma génération qui ont côtoyé cette ambiance par leurs parents. 3.5

16/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai lu cette série dans l’intégrale que viennent de publier Les Arènes (qui ont aussi modifié le titre d’ensemble). Je l’ai lue rapidement, sans jamais m’ennuyer, le sujet est intéressant et Convard a su jouer de l’arrière-plan historique et politique pour que l’on suive avec intérêt les quelques personnages fictifs qu’il a glissé au milieu des « historiques ». Le récit traite, sur une période allant des dernières années de la seconde guerre mondiale jusqu’à l’arrivée de Giscard au pouvoir (disons, pour faire simple, les Trente Glorieuses), des entourloupes, magouilles politiques menées par certains pour arriver au pouvoir et s’y maintenir. Avec comme fil rouge des fiches, dressées durant la guerre, et qui contiennent des informations sulfureuses et potentiellement dommageables pour certaines carrières politiques. Mais aussi, en pleine guerre froide, la lutte contre l’influence communiste, y compris en « récupérant » d’anciens collaborateurs, le tout avec la CIA comme aiguillon. Convard éclaire d’une lumière noire certains personnages comme Marie-France Garaud ou Pompidou – alors qu’on n’est pas étonné de retrouver dans ces magouilles quelqu’un comme Pasqua. Le récit est intéressant, bien mené, la lecture a été globalement agréable. Je note tout de même deux choses qui m’ont chiffonné. D’abord le dessin de Douay, que j’ai trouvé inégal et souvent très moyen. Changeant pour les visages, qui ne sont pas toujours fidèles au modèle d’origine pour des personnages historiques (de Gaulle en particulier). Ça reste lisible, mais je n’en suis pas fan. Ensuite la présentation des communistes faite ici, si elle sert l’intrigue et est cohérente, reste quand même parfois caricatural, tout du moins partielle. Leur rôle immense dans la résistance est occulté, et on met sur le même plan collaborateurs et résistants. Enfin, j’ai trouvé que la lutte contre le communisme avait parfois bon dos, permettant à bon compte de réhabiliter certaines idées « patriotes ». Mais bon, il y avait quand même de ça à l’époque, et le récit est par ailleurs très crédible. Le personnage de Bacchelli, collaborateur puis grand maitre de la lutte anti-communiste, est un méchant réussi et crédible, un homme de l’ombre dans tous les sens du terme. Malgré les réserves évoquées plus haut, je recommande cette lecture, qui use bien du matériau historique pour développer une saga politico-historique réaliste sur les coulisses des IVème et Vème Républiques, qui ne se sont pas bâties que sur des roses. Note réelle 3,5/5.

28/09/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Une série chez les Arènes, c'est nouveau, puisque cet éditeur s'était contenté jusque-là de one-shots. Et celle-ci est ambitieuse, puisqu'elle nous propose de plonger dans les remous de l'Histoire, la tourmente des trente Glorieuses. Laquelle trouve son origine dans la société française sous l'Occupation, où tout n'est ni blanc ni noir, mais bien gris, avec ces collabos qui retournent leurs vestes, les résistants qui se tirent dans les pattes en prévision d'une place dans le futur gouvernement, et même certaines personnes très haut placées qui ne semblent pas franches du collier... Un vrai panier de crabes, où ça se bat à mort, y compris dans le deuxième tome. On ne présente plus Didier Convard, auteur de multiples séries à succès, qui s'associe pour l'occasion à Pierre Boisserie, lui aussi scénariste de séries historiques et à portée économico-politique. Leur récit est solide, s'attachant à l'histoire d'un quatuor qui cache de nombreux secrets. Au pinceaux, Stéphane Douay, au trait fragile mais qui prend peu à peu -un peu lentement quand même- ses marques. Son travail sur les véhicules et les décors est remarquable, au contraire des personnages, quis emblent changer au fil des pages... Une série qui se pose un peu dans le même créneau que Il était une fois en France. L'avenir nous dira si le résultat est aussi réussi.

11/04/2016 (MAJ le 03/05/2017) (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Le sujet de cette série est assez intéressant. Les meilleurs moments sont ceux qui montrent les manipulations politiques. On voit entre autres les résistants de différents groupes politiques tout faire pour être le groupe qui va avoir le pouvoir lorsque la guerre se termine. J'aime ce genre d'intrigue. Malheureusement, le dessin est trop froid et les personnages n'ont aucun charisme. Il n'y a que le collabo qui considère les communistes comme l'ennemi prioritaire qui m'a un peu intéressé. Du coup j'ai suivi des personnages dont je me fichais de ce qui pouvait leur arriver alors que le sujet me passionne ! La fin laisse tout de même présager une suite prometteuse et j'espère que ça va être le cas.

05/11/2016 (modifier)
Par canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur canarde

Une bonne intrigue pour un dessin pas séduisant. L'originalité de l'histoire c'est qu'elle commence sur une visite que Pétain rend à l'entreprise Bull pour se faire expliquer le fonctionnement de sa nouvelle trieuse automatique de fiches. Et rien que cela nous intrigue et va être le centre du scénario du premier tome. Pour le reste , c'est très classique : construit, sans grande personnalité dans les personnages, sans doute par des dialogues un peu pâlichons, et un dessin au trait gras et aux couleurs en aplats assez laides. Les visages sont reconnaissables mais pas très fins psychologiquement. On doit se débrouiller avec les dialogues pour savoir ce qui se passe dans les têtes. Bref il manque un petit peu de peps, et de précision...

21/05/2016 (modifier)