Yakuza Moon (Yakuza na Tsuki)

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

L'histoire autobiographique de Shoko Tendo, fille de Yakuza


Kodansha La BD au féminin : le manga Les meilleurs mangas courts Seinen Yakuzas

Ce récit à la fois déchirant et instructif des mémoires d'une femme au cœur du crime organisé japonais est choquant et incroyablement émouvant, d'autant qu'il s'agit d'une histoire vraie. Shoko Tendo baigne dans le luxe dès sa naissance au sein d'une riche famille de Yakuzas. Elle devient cependant la victime de harcèlement scolaire de la part des élèves et des enseignants dès lors qu'on lui colle l'étiquette de « fille de Yakuza ». À quinze ans à peine, elle est déjà membre d'un gang, à dix-huit elle est dépendante de la drogue et elle passe la décennie suivante à subir des relations avec des hommes plus violents les uns que les autres. Sa situation ne fait qu'empirer, victime malgré elle alors qu'elle tente de se faire une place en tant que femme dans un monde violent, sexiste et corrompu par la drogue. Ce n'est qu'après la mort de ses parents et une tentative de suicide ratée qu'elle réévalue son style de vie au travers d'une introspection difficile et salvatrice. Et c'est grâce à une décision quasi anecdotique qu'elle reprend les rênes de sa vie et sort enfin la tête de l'eau.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Novembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Yakuza Moon © Graph Zeppelin 2015
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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17/02/2016 | PAco
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Par Gaston
Note: 3/5
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Un peu déçu par cette adaptation d'une autobiographie d'une fille de yakuza. Je n'ai rien à dire au niveau du scénario. C'est rare de voir le point de vue d'une femme qui a vécu dans le milieu criminel et c'est intéressant. On voit à quel point ce milieu fait mal aux femmes qui ne sont que des objets sexuels pour ces hommes violents. J'étais un peu surpris que le père soit au final peu présent. En fait, il apparaît plusieurs fois, mais je pensais que j'allais avoir droit à un truc du genre la vie quotidienne d'une petite fille qui a une vie différente à cause d'un papa yakuza alors que ce moment de la vie de l'auteure est survolé et on a surtout droit à sa vie lorsqu'elle est plus vieille et qu'elle est en pleine déchéance. C'est un récit noir qui n'a pas peur de montrer le pire de l'être humain alors avis aux âmes sensibles.... Mon problème vient du dessin que j'ai trouvé moche. Je veux pas être méchant, mais je n'ai pas du tout apprécié ce dessin qui m'a semblé amateur par moment, comme si je lisais un fanzine. Si j'avais apprécié le dessin j'aurais surement plus accroché et mieux apprécié ce one-shot et j'aurais mis 4 étoiles sans problème, mais là je me retrouve avec un dessin qui m'a empêché d'aimer totalement cet album. Dommage.

18/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Ma note oscillerait entre le 3 et le 4, mais l'impression qu'il m'a laissée à la première lecture m'invite à hausser ma note. Avec une possible baisse au fil des relectures. Cette BD est prenante, très prenante même. C'est même le point le plus fort de cet ouvrage qui nous conte une vie bien particulière, non pas tant au sein de la mafia japonaise que dans le giron de cette même mafia. La fille d'un gangster, baignant dans cet univers, semble n'avoir aucune échappatoire à la chute. Une histoire bien noire, qui retrace de l'enfance jusqu'à l'âge adulte le parcours chaotique de cette femme, tombant dans tout ce qui peut se faire comme déchéance. Le récit est très sombre, mais une note d'espoir rehausse l'ensemble, et laisse au final un petit (très petit sentiment de légèreté). Par contre, j'ai été assez déçu du dessin. Il est certes très lisible, adapté au genre et correct, mais de nombreuses fois j'ai eu l’œil qui a tiqué sur les cases : que ce soit dans certains détails du récit (elle parle de cicatrices qui n'apparaissent pas), ou simplement dans les postures, très figées. Certains autres détails sur lesquels je tique m'ont sauté au visage, mais je reconnais que c'est plus mon appréciation et ma façon de voir le dessin. Bref, une lecture prenante, qui m'a laissé une drôle d'impression au final, mais servie par un dessin que j'ai trouvé juste "efficace", ce qui m'a fait hésiter entre 3 et 4. Mais au final, je préfère retenir cette émotion et la puissance qui m'a entraîné dans la lecture, car oui, c'est véritablement prenant. Au point de ne pas vous lâcher une fois ouvert. Par contre, on ne le dira pas assez, mais attention, c'est une lecture plutôt dure.

22/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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On ne peut qu'avoir de la compassion pour cette pauvre fille de yakuzas. En effet, être la fille d'un chef de clan mafieux est loin d'être idyllique. C'est ne pas une vie à la Paris Hilton, loin de là ! On aurait presque envie de s'apitoyer sur le sort de cette jeune femme mal née. C'est en plus tirée d'une histoire vraie. La violence des hommes est omniprésente ainsi que la drogue. Il faudra beaucoup de courage à cette femme pour retrouver un équilibre de vie à peu près normal. Un dessin un peu simpliste mais un récit qui prend pas mal d'envergure. Il y a une puissance émotionnelle assez forte. Moralité: il faut gagner dignement sa vie et non à voir affaire au milieu du crime organisé. Cependant, les enfants ne choisissent pas. Terrible vie à travers ce témoignage mais également l'espoir d'une rédemption.

15/05/2016 (modifier)
Par SkAmby
Note: 4/5

L'avis précédent m'a donné très envie de lire ce manga. Et je ne regrette pas cette lecture. Effectivement, concernant le dessin, on est loin des grands comme Ottomo et Usawara mais cela reste très lisible. Le récit est assez fluide et on se laisse facilement et rapidement happé à la lecture de cette autobiographie. L'histoire vaut clairement le détour. On découvre la vie d'une fille de yakuza, une petite fille qui essaie de grandir, de devenir une femme. On se rend compte à quel point l'univers des clans yakuza est imprégné de violence et de sexisme. Les nombreuses dérives que cela peut amener dans une éducation : violence, adultères, etc. Un modèle compliqué pour grandir. On retrouve beaucoup d'images violentes, pas forcement physiques. L'utilisation de drogues contre sa volonté, une dépendance qui s'installe... Il y a une vraie violence psychologique, une vraie souffrance. Certaines scènes sont vraiment sordides (public averti). Pas facile lorsque ses propres repères ont été inculquées par une famille dont le père est un yakuza. Comment se sortir d'un univers dans lequel on baigne depuis sa plus tendre enfance ? Ce livre retrace simplement la vie difficile de Shoko Tendo. Le petit plus que j'ai apprécié, dans cette édition le sens de lecture est occidental. Cela peut permettre à ceux que le sens de lecture original rebute, d'apprécier enfin un manga. Je conseille l'achat uniquement pour ceux qui sont intrigués par l'univers des yakuzas et ceux qui apprécient les romans graphique. Pas de SF, ni de fantasy dans cet ouvrage.

29/02/2016 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Voilà l'adaptation en manga tiré du livre autobiographique de Shoko Tendo, fille d'un Yakuza d'Osaka. Et ma fois, c'est très bien foutu ! Je ne connaissais pas l'histoire de cette femme, mais j'ai véritablement été accroché par ce récit réaliste qu'elle nous fait de sa vie. Moi qui ne coure pas vraiment après les autobiographies, le travail d'adaptation de Sean Michael Wilson et de Michiru Morikawa a réussi à me tenir facilement de bout en bout de cet album pour nous retracer sans concessions et de façon originale la vie mouvementée (et c'est peu dire) de Shoko Tendo. Car l'un des points forts de son histoire tient à ce point de vue féminin du monde des yakuzas, où les femmes sont vraiment peu de chose. Élevée dans l’opulence et l'argent facile, Shoko Tendo n'en reste pas moins stigmatisée dans son cursus par le fait que sa famille appartienne à un clan. Très vite, elle va basculer dès l'adolescence dans la violence et se retrouver déscolarisée. Commence alors lente descente aux enfers, où drogue, violence et sexe vont ponctuer son quotidien. Sa vie amoureuse suivra le même chemin tortueux et dangereux. Ce n'est que sur le tard qu'elle parviendra à retisser des liens avec ses parents et finir par se retrouver pour faire peau neuve, et cela grâce à un tatouage qu'elle se fera faire. Sans tomber dans le misérabilisme ou le voyeurisme, c'est la franchise de son récit qui en fait sa force. Le côté positif de cette femme qui finira par s'en sortir et s'émanciper de son ancienne vie force le respect malgré tout ce qu'elle aura subit. Du côté du dessin, remarquons déjà une couverture que j'ai trouvé très réussie et qui donne envie de se plonger dans cette histoire. La suite n'est pas en reste, car malgré un dessin somme toute "classique", Michiru Morikawa (dont j'avais déjà pu apprécier le savoir faire dans Le Sermon du Tengu sur les arts martiaux) nous propose des découpages vraiment intéressants qui rythment parfaitement la narration, avec de magnifiques pleines pages que valorise parfaitement le format de l'album. Une lecture vraiment intéressante servi sur un album très réussi dont je ne peut que recommander la lecture.

17/02/2016 (modifier)