De père en FIV

Note: 4.25/5
(4.25/5 pour 4 avis)

Avec un regard réaliste empreint d’autodérision, William Roy partage avec humour et justesse une expérience profondément humaine, hissée par un espoir inébranlable.


La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Maternité / paternité

Jeune couple soudé et plein de projets, Emma et Guillaume ont tout pour être heureux… excepté une chose : un enfant. D’essais infructueux en échecs répétés, les deux jeunes mariés se heurtent à la stérilité. Rude épreuve pour Guillaume lorsqu’il découvre, après les tests, qu’il est celui qui pose problème. Mais qu’à cela ne tienne, ils l’auront, cet enfant ! Ensemble, ils se lancent alors dans les déroutantes démarches de la fécondation in vitro. Hanté par les hyperboles de doctissimo et la culpabilité de l’infertilité, Guillaume éprouve le quotidien des embarrassants dons de spermes, des tests aux résultats redoutés et des consultations sans fin. Et c’est sans compter sur le spectre de son propre père, paternel indigne et distant qui réapparaît soudainement dans sa vie…

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Juin 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série De père en FIV © La Boîte à Bulles 2014
Les notes
Note: 4.25/5
(4.25/5 pour 4 avis)
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17/01/2016 | Erik
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L'avatar du posteur bamiléké

William Roy pour son premier album a choisi un sujet très difficile. Même si cela lui a permis d'extérioriser toutes les difficultés et les angoisses qu'il a traversées avec son épouse pour avoir un enfant, la FIV est un sujet technique et éthique assez pointu. La grande qualité du livre pour moi, est que le scénario ne s'embourbe pas dans une biologie trop lourde avec des protocoles interminables. C'est d'ailleurs la partie vulgarisation des protocoles qui m'a le moins intéressé. Peut-être parce que je me sentais moins concerné ou que je connaissais déjà pas mal de choses. Par contre j'ai été très agréablement surpris par le déroulé du scénario qui joue sur deux niveaux très bien pensés. Le pauvre Guillaume porte à la fois la culpabilité (illégitime) de rencontrer un problème avec son sperme mais aussi, il porte en lui une blessure relationnelle profonde avec son père. Cette position centrale d'une paternité voulue mais improbable et d'un modèle paternel qu'il a subi et meurtri construit un surplus d'émotions et d'ambiances psychologiques complexes, ce qui enrichit beaucoup le série. Le paroxysme de cette intensité dramatique est le moment où Guillaume doit choisir entre les retrouvailles avec son père et l'hospitalisation d'Emma. Ce que je trouve remarquable aussi, est que l'auteur réussit à introduire des moments comiques assez inattendus et très bien placés. L'hommage à Gotlib ne pouvait pas être mieux placé lors des séances de "recueils". Le graphisme convient parfaitement à ce type de série qui est presque autant reportage/documentaire que roman graphique à mon avis. C'est l'enchaînement des difficultés et la palette des sentiments et des expressions de Guillaume et Emma qui priment sur le réalisme du dessin. On trouve de petites piques à l'encontre d'une partie des médecins rencontrés. Je dois avouer que j'ai bondi quand ses premiers médecins ne lui ont pas demandé d'arrêter de fumer (surtout 10/j !!!) dès son premier rendez-vous. Une lecture vraiment intéressante qui a su aller bien au-delà d'un simple exposé de vulgarisation scientifique, mais qui aborde des notions sur la paternité très pertinentes.

25/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Mon avis rejoindra celui d’Erik. Cet album est extrêmement instructif mais encore plus touchant, drôle et humain. Le parcours du combattant mené par Emma et Guillaume est vu au travers du regard de celui-ci. Cela nous change de ces nombreux albums consacrés à l’enfantement et souvent décrits avec un regard féminin. Mais ici, le « coupable », c’est lui et Guillaume l’assume comme il peut, avec courage et fragilité. Les apparitions de l’alter égo du professeur Burps cher à Gotlib apportent une touche de délire bienvenu dans ce récit poignant mais jamais larmoyant. Le dessin est simple mais efficace pour ce genre de docu-reportage en bd. Un trait caricatural bien typé et expressif qui nous permet de rentrer dans ce récit sans être trop distrait par des décors léchés ou des mises en page spectaculaires. Franchement humain, poignant et instructif.

29/09/2016 (modifier)