Vive la marée !

Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)

L’espiègle duo de La Marie en plastique de retour, en verve et en observateurs taquins de leurs congénères sur les bords de mer. Haut le verbe et hautes les couleurs, la France en maillot de bain ! Un récit à deux têtes et deux mains, une gauche et une droite, de David Prudhomme & Pascal Rabaté


École européenne supérieure de l'image Vacances à la plage

Madame enfile son maillot à l’abri de sa serviette avant de se faire bronzer « seins nus ou pas seins nus ? Allez, seins nus. » Monsieur prépare son matériel de pêche tel un guerrier conquérant. Les enfants sont déjà dans l’eau, le chien à leur trousse, au matin on pense au repas du soir sans oublier de prévoir une case apéro. La plage est un formidable terrain de jeux où « les adultes rêvent et restent les enfants qu’ils ont toujours été », un observatoire de la trivialité humaine dans son plus simple appareil – ou presque. Prudhomme et Rabaté sont allés eux aussi à la mer. Avec un grand souci du détail, ils orchestrent un ballet d’estivants en déroulant autant de figures typiques. Un portrait chorale drôle, tendre, qui gratte à peine. Comme du sable dans les sandales.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Septembre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Vive la marée ! © Futuropolis 2015
Les notes
Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)
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11/01/2016 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur bamiléké

Je ne suis jamais rentré dans cette série qui m'a immédiatement pris à rebrousse poil. Je n'y ai pas retenu le côté poétique du récit que je cherche encore. Comme le souligne Noirdésir, c'est le côté moquerie assez méchante d'une France cataloguée beauf que j'ai retenu. Dès la station-service et le train cela m'a donné l'impression d'une suite de jugements de valeur (le 4x4, le pâté et les rillettes, le gros voyeur...) qui rabaisse tous les protagonistes à une triviale vulgarité imbécile. J'ai appris à travers mes activités sociales à ne jamais porter ce type de regards ni d'appréciations vite faites. J'ai donc parcouru cet ouvrage avec difficulté. Si le graphisme ne m'a pas spécialement séduit, j'ai trouvé de la qualité dans la technique de composition et les cadrages. J'ai retenu l'aspect très stigmatisant du récit. Observer les gens à la jumelle pour en retenir et grossir leurs faiblesses intimes n'est pas du tout ma tasse de thé.

24/02/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai un peu hésité avant de noter cet album, qui possède de réelles qualités et une originalité tout aussi certaine, mais qui m’a aussi gêné parfois. L’idée de départ est assez simple, il s’agit de suivre quelques vacanciers, de leur fin de voyage (en voiture, en train) jusqu’à leurs déambulations dans la station balnéaire où ils passent leurs vacances, sur une plage quelconque et certaines rues de front de mer (quelques rares instants au camping quand même). Il n’y a pas vraiment d’intrigue, ce sont des enchainements de longs travellings, durant lesquels nous retrouvons certains personnages récurrents, ou croisons de nombreux autres, au détour d’une bribe de conversation, d’un jeu de plage, ou de quelques discussions banales. Les auteurs ont réussi à caser ici à peu près tous ce qui fait la banalité d’une station balnéaire populaire, de ses habitués aux rêves pas très lointains et aux conversations pas plus élevées. C’est bien observé, bien rendu, on là une longue suite d’ébahissements de beaufs. C’est aussi un peu cette méchanceté gratuite qui peut gêner, cette vision gentiment atroce de l’épanouissement sans envergure des petites gens a quelque chose de facile et de malsain, malgré l’indéniable talent des auteurs pour ne pas sortir d’une authenticité qui fait aussi le sel de cette lecture. Au milieu de ces petites vacheries, quelques loufoqueries cachées au coin de certaines cases, quelques instants poétiques (comme ces agents municipaux que l’on croise régulièrement à repeindre divers lieux). Tout ceci donne de faux airs de Tati à ce ballet des classes populaires. Lecture originale en tout cas. Note réelle 3,5/5.

06/01/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Vous ne connaissez pas Polovos plage ? Quoi ? Vous ne connaissez pas ??? Mais c’est dingue ça. Polovos avec sa mer bleue azur, sa plage de sable fin et surtout son fameux chougnac. Pascal Rabaté et David Prudhomme vont vous faire découvrir cette célèbre station balnéaire le temps d’une journée sous un soleil éclatant. C’est jour d’affluence. C’est l‘été. On se bouscule. La horde de touristes déferle vers l’océan. Des familles avec des flopées de gosses et leurs chiens, des naturistes, des retraités, des célibataires en quête de l’âme sœur, des ados boutonneux, des couples amoureux … On se baigne, on se bécote, on lèche goulument les glaces, on matte les filles en maillot de bain, on bronze, on fait des châteaux de sable, on pêche les palourdes à marée basse, on se dispute, on joue au beach volley … Voilà pour cet album carte postale. On passe d’un personnage à l’autre avec délice. Les pages défilent. Il ne se passe pas grand-chose mais on se régale. C’est plaisant, cocasse, léger, un peu décalé avec une touche poétique séduisante. Je regrette de ne pas avoir lu cet album à la plage étendu sur le sable. Le dessin est simple. Les cadrages sont inhabituels. La colorisation en mode estivale est soignée. On s’y croirait ! D’ailleurs je n’ai pas pu m’empêcher de boire un coca frais avec une rondelle de citron pour éponger ma soif durant la lecture de cet album. Le soleil tape fort. Super BD qui ne raconte pas une histoire mais qui juxtapose des instantanées de vie. Les personnages se croisent, s’entremêlent et se séparent. Un bon moment de lecture.

31/01/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Chronique de la vie sociale de vacanciers français dans une station balnéaire populaire qui pourrait être n'importe laquelle du moment qu'il y ait de la marée. De leur arrivée en voiture ou en train le matin jusqu'à leur retour chez eux le soir, les auteurs nous font suivre une longue succession de familles et de personnages, divers et variés, de toutes classes sociales. Avec eux, on assiste à une suite de petits moments, anodins ou amusants, dans une ambiance d'humour pince-sans-rire rappelant un peu une version moderne des Vacances de monsieur Hulot. David Prudhomme est au dessin et il offre des planches agréables aux compositions bien construites. Si je ne suis pas totalement tombé sous le charme de ce graphisme, j'aime beaucoup par contre l'artifice réussi pour présenter les effets de lumière en vues sous-marines. Et à ce propos, je trouve la couverture très sympathique. Le fait de sauter d'un personnage ou groupes de personnages à un autre, parfois plusieurs fois en une même page, est original et plutôt plaisant au départ. Cela permet de mettre en scène une grande variété de situations et de psychologies. Cependant, sur la longueur, cela finit par lasser un peu. Il manque un fil narratif pour que l'intérêt du lecteur ne finisse pas par s'essouffler. Au final, même si j'ai trouvé la lecture plutôt agréable et que certains moments m'ont bien fait sourire, comme notamment la cane et ses canetons gonflables, mon attention n'a pas été toujours aussi éveillée que j'aurais pu l'espérer et il ressort de cet album un petit côté vain et légèrement décevant.

13/01/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai mieux aimé cette histoire que l'autre collaboration de ces deux auteurs. Déjà, je trouve que le dessin s'est amélioré et qu'il est bien mieux. Ce one-shot raconte les vacances d'un groupe d'individus qui sont sur une même plage. On saute d'un personnage à un autre durant tout l'album et je trouve ce procédé intéressant. Il y a des moments sympathiques et les personnages sont souvent pittoresques quoique j'avoue que je n'ai pas été captivé. Il faut dire que je ne suis pas allé à la plage depuis des années. Peut-être que ce récit parlera mieux aux habitués de ce lieu de vacances et qui risquent de reconnaître certaines situations ? Agréable à lire, mais pas mémorable à mes yeux.

18/01/2016 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Dans mon avis sur « La Marie en plastique », je déclarais –je cite- : « sans doute la série la plus mal dessinée à mes yeux mais méritant quand même un « franchement bien » enthousiaste ». Et bien, permettez-moi de vous faire un aveu : je suis un gros con ! Parce que, en fait, après lecture de ce « Vive la marée », je vous avouerai, quitte à passer pour un illuminé cette fois, que je suis devenu fan de David Prudhomme ! Ce type est un artiste es-découpage et, n’ayons pas peur des mots, un génie es-cadrages ! Et dire que je ne m’en étais pas rendu compte lors de ma lecture précédente… Honte sur moi ! Non mais sérieusement, regardez cette scène de voitures en enfilade durant laquelle on change de véhicule sans jamais perdre de vue les différents protagonistes ! Admirez les cadrages imaginaires de cette gamine sur la plage ! Deux exemples parmi d’autres. Fan, je suis devenu fan !!! Mais, après ce mea culpa, quid du récit ? Rabaté et Prudhomme nous proposent de passer une journée à la plage. Le récit saute constamment d’un personnage à un autre sans réel fil conducteur sinon que tous sont réunis dans la même station balnéaire aux allures normandes et familiales. Le récit est sautillant, plaisant (sans être hilarant comme pouvait l’être « la Marie en plastique »), fin (regardez donc le menu du restaurant 4,3,2,1 dans un coin d’une case – cherchez dans une autre les deux cyclistes croisés plus tôt alors qu’ils sont en mer), nostalgique (surtout pour quelqu’un qui, comme moi, a passé presque la totalité de ses vacances sur ce genre de plage familiale). Les personnages sont, pour la plupart, des beauf, des gens ordinaires, des râleurs par vocations. C'est vous et moi vus sous un angle gentiment ironique par un regard fin et tendre. Les dialogues offrent quelques magnifiques échanges dans lesquels le génie et la bêtise peuvent habiter la même phrase (« c’est dommage que la réalité ne soit pas tactile »). C’est doux, c’est frais, c’est tendre, c’est simple, c’est humain… et du coup, parfois, c’est très con. Donc voilà : Vive la marée est un très bel album, David Prudhomme est un dessinateur atypique autant que talentueux, Rabaté demeure un conteur d’exception et ce livre va, je pense, occuper une place de choix dans mon cœur et ma bibliothèque.

11/01/2016 (modifier)