Sables noirs - 20 semaines au Turkménistan

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Comment peut-on être Turkmen ? Coincé entre la mer Caspienne, le Kazakhstan, l’Ouzbekistan, l’Iran et l’Afghanistan, le Turkmenistan est l’un des états les plus secrets du monde. Dirigée par le chef du parti unique Gurbanguly Berdimuhamedow, l’ancienne République soviétique a tissé des liens commerciaux avec la France. Et quelques liens culturels, permettant ainsi à Troubs de se rendre en 2009 dans ce mystérieux pays dont il nous fait découvrir la géographie ; d’impressionnantes architectures au-dessus du désert de sables noirs.


Asie Centrale Carnets de voyages Documentaires

Lorsque Troubs arrive à Achgabat, la première question que lui posent les Turkmènes en découvrant sa nationalité est « Travaillez-vous pour Bouygues ? » Alors que la culture hexagonale est portée hors de nos frontières par les seules figures de Pierre Richard et Gérard Depardieu, Troubs est invité par le Centre Culturel Français pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert illustrés par des artistes locaux. Un événement pour ce pays où le livre le mieux distribué, outre le Coran, est Rhunama, écrit par l’ancien président. « Au Turkmenistan, c’est les silences qu’il faut entendre ». Comme à son accoutumée, Troubs part à la rencontre des autochtones et nous fait voyager dans ce pays méconnu, avec sensibilité et humour. Au fil de ses pérégrinations, il découvre un pays déroutant, contrasté, à l’architecture étonnante, traversé par des autoroutes dépeuplées, au désert habité de quelques yourtes et de chameaux. Troubs est un grand voyageur qui aime faire partager ses découvertes aux lecteurs : l’Australie, la Chine, la Polynésie, Madagascar, Bornéo, le Vietnam, le Mexique…. mais aussi la Dordogne et même le pré aux vaches qui jouxte sa maison. « Depuis 1991, la culture Turkmène est réduite à sa plus simple expression : folklorique, artisanale ou traditionnelle, mais avant tout dépolitisée. Et les artistes se doivent aussi de l’être. Ils travaillent sur des thèmes qui ne dérangent personne » On peut feuilleter Sables noirs comme un carnet de route mais on aura l’assurance d’abord que Troubs est un fin observateur du monde qu’il parcourt, un témoin attentif des vies qu’il partage en voyage. Un itinérant à l’acuité singulière. Prévert est toujours dans le désert ; les traductions et illustrations de ses poèmes n’ont pas encore pu être publiées… Texte : Editeur.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 05 Mars 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sables noirs - 20 semaines au Turkménistan © Futuropolis 2015
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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09/05/2015 | Alix
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Par Erik
Note: 3/5
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Ce n'est pas la première bd documentaire que je lis sur les pays d'Asie centrale (voir La Route de la soie... en lambeaux de Ted Rall. En l'occurrence, on va s'intéresser au Turkménistan où l'auteur a passé 20 semaines. Il nous ramène des anecdotes assez méconnues sur ce pays qui nous est un peu inconnu. Il faut savoir que depuis la chute de l'URSS, cette ancienne république soviétique est tombé sous la coupe d'un président dictateur puis un autre à sa mort. Le premier a érigé une statue géante en or qui tourne sur elle-même pour faire toujours face au soleil. Les portraits des présidents sont affichés de partout. C'est totalement consternant pour le peuple qui souffre. Bon à savoir: 60% de la population est au chômage. Maintenant, je n'ai pas envie de plaindre ce peuple qui ne se réveille pas, qui ne combat pas pour sa liberté. Il n'existe que 4 librairie dans le pays et encore, elles ne vendent que les proses du président et autres poètes proches du pouvoir. Il est interdit de prendre des photos dans ce pays sous peine de passer un sale quart d'heure. Bref, un pays très particulier. Les autres puissances dont la France essaye de maintenir des liens commerciaux à cause des richesses en gaz de ce pays. L'excuse officielle est qu'il faut établir des liens même avec une dictature car sinon c'est le peuple qui souffre le plus. J'entends l'argument mais je ne l'approuve pas. L'auteur se garde de donner son avis sur la question se contentant de lourds silences qui en disent longs. Sinon, j'ai trouvé que par moment, on passe du coq à l'âne sans aucun enchaînement logique. Cela nuit un peu à la cohérence de l'ensemble. Au final, il ne reste pas grand chose de ce périple. Ce fut tout de même un témoignage intéressant.

13/08/2016 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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Je ne connais pas trop le Turkménistan. Je pense que les seuls fois où j'en avais entendu parler c'était à cause de l'ancien dictateur un peu mégalomane (je me souviens d'avoir vu un reportage sur lui dans une émission satirique). Ce one-shot était donc l'occasion pour moi d'en apprendre plus sur ce petit pays. C'est un carnet de voyage donc l'auteur montre surtout ce qu'il a vu, les rencontre qu'il a fait, etc. Il ne faut pas s'attendre à un documentaire qui explique en profondeur la situation et l'histoire du pays. Cela reste superficiel, mais c'est assez intéressant pour me donner envie de faire des recherches sur ce pays. Il y a tout de même quelques passages moins intéressant et l'auteur ne sait pas trop comment rendre le tout passionnant à lire. Le dessin est sympa. J'aime bien le côté croquis de la majorité de l'album.

15/10/2015 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
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« Sables noirs » est un carnet de voyage qui devrait ravir les amateurs du genre. Le Turkménistan est un état très secret dont on sait peu de chose, et le visiter en BD est intéressant et dépaysant. L’auteur s’immerge vraiment dans la culture locale, se promène, parle à la population, et surtout « croque » tout ce qu’il voit. Ces esquisses « polaroids » s’intercalent entre les différents chapitres de l’histoire et nous montre le pays dans ses plus menus détails (bâtiments abandonnés, bords de route, petits commerces etc.) Le dessin est joli, même si j’aurais personnellement préféré un style un peu plus détaillé et de la couleur. Voilà, il s’agit d’un carnet de voyage, pas d’un documentaire, l’analyse de la situation du pays reste donc superficielle, mais le voyage est agréable.

09/05/2015 (modifier)