Les Chemins de Compostelle

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie.


Marche et randonnée Séries peut-être abandonnées Servais Spiritualité et religion

Lieu hautement symbolique, Compostelle attire chaque année des milliers de pèlerins à travers l'Europe. Blanche, Céline et Alexandre vont, eux aussi, emprunter ce chemin à un moment de leur vie. Dépositaire d'un savoir précieux auquel son grand-père alchimiste l'a initiée, Blanche part de Belgique sur ses traces, après qu'il eut été retrouvé sans vie sur une plage près de Compostelle. Le point de départ de Céline se situe au Mont-Saint-Michel, où elle a commencé son noviciat. Quant à Alexandre, guide de montagne dans les Alpes suisses, c'est le décès de Margaux qui va le jeter, lui aussi, sur cette route pleine de questions, mais peut-être aussi de réponses. Au fil de ces voyages initiatiques et de ces destins croisés, Jean-Claude Servais nous emmène avec lui, pour un récit en sept albums, sur les chemins de France et nous fait découvrir des paysages sublimes et des lieux nourris de culture, d'histoire et de mystères.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2014
Statut histoire Série en cours (prévue en 7 albums) 4 tomes parus
Dernière parution : Plus de 3 ans

Couverture de la série Les Chemins de Compostelle © Dupuis 2014
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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12/03/2015 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Pas facile… Pas facile de traduire en quelques mots les sentiments particuliers que cet album a fait naître en moi. Des sentiments étranges et parfois contradictoires qui rendent totalement subjective mon opinion quant à ce premier tome. Tout d’abord, il y a l’auteur. Jean-Claude Servais fait partie de ceux qui m’ont ouvert à la bande dessinée réaliste. Je l’ai découvert avec « La Tchalette » il y a bien longtemps, il me parlait d’un monde qui m’est proche puisque nous sommes tous deux voisins et attachés à « notre » terre d’Ardennes, terre de légendes, terre de culture… Je suis donc toujours resté attentif à la sortie de ses albums mais ses dernières productions m’ont déçu. Je pense devoir remonter à « L'Assassin qui parle aux oiseaux » pour retrouver une œuvre de l’auteur dont le scénario me semblait réellement prenant. De ses talents d’illustrateur, par contre, je n’ai jamais douté et chacune de ses productions m’a toujours séduit de ce point de vue. Et pourtant, avec ce premier tome, Jean-Claude Servais m’a touché avant tout par ses propos. Non que le scénario soit d’une grande originalité, et il demeure dans un univers proche de celui de ses autres œuvres, mais il y a dans toute la construction de cette œuvre une volonté de parler de transmission. Transmission de savoir entre un grand-père brasseur autant qu’alchimiste et sa petite-fille, surtout. Transmission de relai entre cette même jeune femme et Tendre Violette, l’œuvre phare de l’auteur, dont elle suit le chemin. Ce récit cherche donc à relier le passé et le présent. Même la visite de la Grand’Place de Bruxelles est l’occasion pour l’auteur de nous montrer combien le passé de la ville marque encore ses bâtiments d’un empreinte matérielle mais aussi, et surtout (pour certains initiés) spirituelle. Spirituel, le mot est lâché. Et il fait peur tant il est aujourd’hui rattaché à la religion. Et de religion, il en sera question via cette pèlerine débutant son voyage depuis le Mont Saint-Michel ! Mais par-delà un attachement à l’une ou l’autre église, la spiritualité qui se dégage de l’album tient plus de l’attachement à la terre, du devoir d’humilité de l’homme face à celle-ci. Le discours se veut écologique et moral, il peut irriter par son côté académique. Il m’a plu par sa sincérité, par cette volonté profonde de l’auteur de nous transmettre un savoir, une vision, par cette envie de nous faire partager ce qui, à ses yeux, constitue le sens profond de la vie. De notre propre vie mais aussi et surtout de la Vie en général. La volonté de transmettre du grand-père à sa fille devient alors écho de cette même volonté de l’auteur envers ses lecteurs. Et les interventions de Violette provoquent une mise en abyme propice au questionnement. Et si cette série était la dernière œuvre de l’auteur ? Et s’il s’agissait pour lui de nous léguer un peu de sa sagesse ? Un peu de son amour pour la terre et les gens simples ? Beaucoup de promesses donc, avec ce premier tome. J’espère vraiment que la suite du récit continuera dans cette lignée, avec une recherche introspective de l’auteur mais aussi une volonté de plonger le lecteur dans une démarche similaire, par-delà les péripéties du voyage. Surtout, je serais déçu si ce récit devait basculer dans une intrigue policière digne d’un fait divers. Jean-Claude Servais m’a ici fait entrevoir un fil narratif bien plus philosophique et personnel, et le fait que la série soit prévue en 7 tomes ne fait qu’accentuer mon sentiment qu’il s’agit d’une quête spirituelle de sa part. J’attends la suite avec autant d’appréhension que d’impatience. PS : côté dessin, c’est toujours aussi académiquement bon. Les représentations de la Grand’Place de Bruxelles sont superbes, tout comme celles du Mont Saint-Michel. Et le début de pèlerinage depuis la Gaume donne une fois de plus l’occasion à l’auteur d’illustrer sa région tel un immense jardin ouvert sur le monde. Petite mise à jour après la lecture du deuxième tome : Jean-Claude Servais conserve une certaine cohérence dans sa démarche et cet album est en lien direct avec l'oeuvre au noir (première phase de la transmutation alchimique). La notion de mort est très présente au travers du destin des personnages les plus présents et on sent chez chacun d'eux une évolution, une transmutation en devenir. Par contre, l'auteur apporte au récit un aspect fantastique qui ne m'a pas spécialement convaincu. Je trouve que là, par rapport à ce que je pensais être sa démarche initiale, il s'égare et ne peut empêcher son amour des légendes et des univers fantasmagoriques de prendre le dessus. Un petit bémol, donc, pour ce deuxième tome. Mais le récit me plait toujours et l'accent mis ici sur l'étrange lien qui unit Bretagne et Ardennes m'a beaucoup plu. A suivre...

12/03/2015 (MAJ le 02/12/2015) (modifier)