Barthélémy - L'Enfant sans âge

Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)

Monsieur Barthélemy ne meurt jamais. A chaque fois, il revient à la vie sous la forme d'un petit garçon.


Cornélius Format à l’italienne Immortels

L'enfant a vu construire les pyramides, combattu le roi Arthur et voyagé avec Hemingway. Avec Baptiste, son fidèle domestique, il se lance dans une quête ultime : mourir pour de vrai. Un conte fantastique qui joue avec les ellipses, les ruptures de ton et qui aborde le thème de la désespérance.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Octobre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Barthélémy - L'Enfant sans âge © Cornélius 2014
Les notes
Note: 3.6/5
(3.6/5 pour 5 avis)
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21/11/2014 | Jetjet
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Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Un album qui persiste en mémoire encore plusieurs semaines après sa lecture, c'est le signe d'un bon album. Je m'attendais à quelque chose d'un peu drôle comme le sont les autres séries de cette collection de Cornélius comme Francis ou Faits divers par Anouk Ricard. On peut dire que c'est un peu drôle mais ce n'est pas le trait dominant de l'histoire. Comme c'est présenté comme une suite de strips mais avec une continuité, il y a quelques punchlines. Barthélémy est un immortel qui n'en peut plus de vivre et cherche un moyen d'en finir. Il a une maturité exceptionnelle vu son grand âge malgré son corps d'enfant mais rencontre un jour une jeune fille qui le trouble. Il y a une dimension philosophique derrière. Un dessin 'simple' en apparence, très lisible et jouant d'une palette de couleurs restreinte sur le rouge et vert.

17/11/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album intrigant, sur le fond et sur la forme, mais dans lequel j’ai eu du mal à entrer. L’histoire en effet est assez surprenante. Par petites touches, dans une succession de strips presque, nous découvrons le fardeau porté par Barthélémy : il ne meurt pas, redevient jeune ad vitam aeternam, a donc traversé siècles et aventures en survivant aux amis. Sa rencontre avec Constance, une jeune fille qui s’intéresse à lui, à l’école, va-t-elle rendre son existence moins absurde ? Et voilà qu’il croise la trajectoire d’un autre être, Salomon, soumis à cette « histoire sans fin », mais qui lui est éternellement condamné à ne vivre que ses dernières années : là où Barthélémy redevient jeune à intervalles réguliers, Salomon ne peut que recommencer à « finir sa vie », sans aller jusqu’au bout. Les deux hommes cherchent un moyen « d’en finir » avec cette immortalité déprimante. Ça se laisse lire, avec un peu d’humour (pas trop en fait), un petit parfum d’aventure désuet. Les choix esthétiques de Roussin sont tranchés – comme la colorisation, usant d’improbables rouges et verts qui tendent vers une sorte de bichromie, au service d’un trait proche d’une ligne claire revisitée.

02/09/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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J'ai abordé cette BD comme un album plus ou moins humoristique et léger. Il faut admettre que l'aspect tend à le faire croire : format à l'italienne, dessin simple aux couleurs contrastées, personnages tout en rondeurs, structure en forme de strips de une à deux bandes chacun, et une forme de gag ou du moins de pirouette en fin de chacun d'entre eux. Mais elle sait faire preuve d'une intelligence et d'une émotion sincère qui se dégage au fil des pages. C'est l'histoire d'un immortel : un homme qui, à chacune de ses morts, réapparaît aussitôt au même endroit et au même moment dans son corps de 11 ans, sans rien perdre de ses connaissances. Ce qui ressemble à un pouvoir incroyable se révèle pourtant une malédiction pour cet homme car il est plus que las de recommencer sans arrêt à vivre et à grandir. Cette fois encore, alors qu'il croyait enfin pouvoir mourir de vieillesse auprès de son brave majordome, il renaît en jeune garçon sous les yeux effarés de ce dernier. Résigné, il n'a pas d'autre choix que de retourner à l'école où il rencontre finalement une fille dont il tombe sincèrement amoureux. Et quelques temps plus tard, il fait aussi une autre rencontre incroyable : un homme immortel comme lui qui pense avoir trouvé le moyen de mourir pour de bon. S'entame alors un dilemme pour le héros redevenu jeune : mourir enfin après ses si nombreux siècles ou rester encore en vie pour cette fillette dont il est tombé amoureux comme peut-être jamais auparavant ? Le ton et la méthode narrative de cette BD ont de quoi surprendre. C'est un mélange d'humour et d'une touche de farfelu avec en parallèle des sujets pleins de sagesse et des moments assez poignants. La structure en strips offre aussi des transitions souvent abruptes, des ruptures de ton et d'unités de lieux ou de temps qui peuvent déstabiliser. Il faut un petit moment pour s'adapter et s'imprégner de l'atmosphère de cette histoire, mais elle finit par révéler quelques jolis bijoux de finesse et des moments beaux et forts, tandis que d'autres sont simplement amusants. Une belle surprise !

11/08/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Cela me rappelle étrangement le film Benjamin Button qui rajeunissait au fur et à mesure que la vie avançait. Il y a bien entendu cette part de fantastique et d'inexplicable dans la situation de ce Barthélemy. Le dessin est très naïf tout comme l'oeuvre même si parfois on peut penser que c'est faussement naïf. En effet, alors qu'on rêverait tous de rajeunir, Barthélemy rêve de finir sa vie en beauté une fois pour toute. Rien de tel que de pratiquer alors le saut de l'ange. Je parle des chutes au Vénezuela. Il est clair que l'immortalité n'a pas que du bon. Bon, c'est un point de vue de l'auteur qu'on peut ne pas partager.

26/12/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
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Ce qui rend à mes yeux si élégant l'éditeur Cornélius, c'est cette diversité de récits surprenants, pas forcément tous réussis mais éclectiques et souvent originaux. Le choix éditorial de Cornélius survole un large panel d'histoires savoureuses, des petites perles qui ne méritent que d'être découvertes et appréciées. Aujourd'hui c'est Barthélémy qui a les honneurs de cette petite maison d'édition que j'affectionne. Le récit brasse plusieurs thèmes universels et fantastiques déjà croisés dans Highlander pour l'immortalité, l'étrange histoire de Benjamin Button pour la jeunesse éternelle et un jour sans fin pour la boucle temporelle pour mieux s'en affranchir, détenir une identité propre et mettre en relief un fort sentiment humaniste. Monsieur Barthélémy est au crépuscule de sa vie. Mourant, il échange son dernier souffle devant son fidèle majordome Toussaint pour se réincarner immédiatement dans le corps de ses 11 ans. Barthélémy en est dépité. Cela fait 3000 ans qu'il vit et meurt indéfiniment pour mieux renaître tout en gardant ses souvenirs... et ses remords. Car Barthélémy en a assez de cette malédiction et aimerait pouvoir mourir une fois pour toutes et reposer en paix. Mais avant d'y penser il doit retourner à l'école et subir l'éducation que sa jeune enveloppe charnelle impose.... encore et toujours mais l'attachement à sa camarade Constance ainsi que la rencontre avec un autre immortel, Auguste vont peut être changer la donne... Que dire et par où commencer... Publié dans un petit format souple à l'italienne, l'histoire commence sur les chapeaux de roues comme une comédie où l'on suit le quotidien de Barthélémy à l'école puis on glisse vers le récit d'aventures sans jamais basculer d'un thème vers l'autre. La mélancolie se mélange à l'humour comme des couleurs dans un tableau. Les couleurs, justement, le vert et le rouge, éternels antagonistes, se mélangent parfaitement dans une ligne claire naïve mais hautement maîtrisée rappelant souvent Hergé mais aussi l'évasion de Hugo Pratt. Tout comme le rouge cohabite avec le vert, la mort côtoie la vie. Le message est universel et pourrait pencher vers la nostalgie mais l’œuvre de Simon Roussin est unique et s'affranchit de toute autre référence pour en devenir une à elle seule. Tour à tour romance, farce, conte ou récit d'aventures, Daytripper a trouvé un équivalent francophone avec ce chouette bouquin, aussi joli à regarder qu'à savourer. De Toussaint à Auguste en passant par Barthélémy et Constance, tous les personnages sont attachants.. ce qui donne à la conclusion une saveur aussi logique que de toute beauté. J'espère retrouver cette jolie ligne claire car Simon Roussin possède un style et un talent que bien des éditeurs se mordront les doigts d'avoir laissé filer chez Cornélius. ;) Longue vie à Barthélémy, Simon Roussin et Cornélius !

21/11/2014 (modifier)