Maggy Garrisson

Maggy Garrisson est une série assez originale dans le genre polar. D'abord parce que son héroïne n'est ni flic, ni journaliste, ni enquêtrice. C'est une femme un peu paumée que le hasard a seulement mené à trouver très temporairement un petit boulot de secrétaire chez un détective privé minable. Ensuite parce que le ton de ses aventures est très désabusé, très réaliste. Maggy n'est vraiment pas un canon de beauté ni une héroïne populaire. C'est une brave femme, mais elle traîne sa déprime dans les rues grises de Londres, fume, boit et cherche de quoi gagner un peu de sous qui lui manquent sérieusement. Elle aimerait bien rencontrer l'amour mais elle n'y croit pas trop. Autrement dit, elle est très humaine et du coup forcément attachante. Le graphisme de Stéphane Oiry s'adapte bien à cette ambiance. Il fait ressortir les gris, les ombres et l'humidité des rues britanniques. Il met en scène le réalisme du récit et de son héroïne. Et en même temps il garde un soupçon de légèreté qui fait écho à l'humour pince-sans-rire dont est adepte Lewis Trondheim. Ce dernier offre une structure narrative intéressante en petits chapitres à suivre qui convenaient très bien à sa pré-publication dans le journal de Spirou. La mise en scène est excellente et le rythme est bon malgré le cafard que semble se traîner l'héroïne la plupart du temps. Le scénario manque un petit peu d'envergure car il reste dans le réalisme pur et dur, mais il est assez original dans son déroulement grâce à des personnages intéressants. Et comme à son habitude, Trondheim distille ses subtiles touches d'humour un peu caustique par le biais de dialogues et de situations parfois savoureuses. C'est une lecture agréable et bien menée. On s'attache à son héroïne, et son décor anglais, entre Londres et la côte anglaise, est assez dépaysant. Seul petit reproche qui m'empêche qui monter ma note davantage, c'est son aspect un peu trop réaliste qui ne gâte pas son héroïne et laisse un goût légèrement amer à ses aventures et à leurs conclusions pas toujours très heureuses. Mais c'est une bonne série et les amateurs du genre polar réaliste aimeront sans aucun doute.

14/05/2014 (MAJ le 12/01/2022) (modifier)

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Moi j'ai bien aimé. Honnêtement elle fait tout à fait le job cette série. Le personnage principal est bien trouvé, cohérent et crédible. Cette femme à l'air un peu looseuse qui se retrouve assistante d'un détective encore plus loser, ça marche et on y croit. C'est d'autant plus agréable que notre Maggy va se révéler bien plus maligne qu'elle en à l'air et que son intuition et ses idées seront diablement efficaces pour résoudre les petites enquêtes "de voisinage". C'est amusant et bien vu. Tout ça cadre avec le personnage, avec le décor anglais, avec les virées régulières au pub, avec le frigo vide... on y croit à sa recherche de la moindre combine pour se faire 20 Livres. Pour ne rien gâcher l'histoire ne se limite pas à ses petites investigations, au contraire. Au delà il y a en toile de fond une histoire que j'ai trouvé assez prenante. Une trame principale qui s'étale sur 3 tomes et qui la met au coeur d'une histoire de plus grande envergure. Une intrigue qui va l'amener à croiser des personnages sympathiques, des personnages dangereux. Et les apparences étant trompeuses, les sympas et les dangereux ne sont pas forcément ceux qu'on croit initialement. Les rebondissements sont bien vus et crédibles, j'ai adhéré sans problème. Pour moi, une intrigue qui se tient très bien pour une lecture très plaisante du début à la fin.

12/01/2022 (modifier)

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Le premier tome a du chien, le deuxième bof. "Premier jour de boulot et il pleut comme un éléphant qui a la chiasse", ça commence donc avec style et élégance ! Immeubles en briques rouges, petites colonnettes encadrant la porte d'entrée, et une collaboratrice de privé à l'essai, blonde, rondelette et toujours en manteau rouge et bottines. C'est pluvieux, plein de gouaille, assez incorrect politiquement, ça change des rouleaux compresseurs américains. Un trait gras, noir, décontracté, et une couleur qui oscille entre le gris et le rouge brique avec un peu de jaune pour réchauffer les intérieurs, ou les passages piétons... On s'identifie bien à cette fille normale, qui pense comme vous et moi, avec une logique pragmatique de ménagère de moins de 50 ans et beaucoup plus de répartie que la moyenne. Le deuxième tome a tendance à en rajouter dans l'incorrect, et ça devient un peu trop systématique, et moins surprenant. Mais peut-être qu'il est difficile de surprendre quand on s'attaque au héros récurent... Le tome 3 est le meilleur : Maggy est comme le chat qui s'emmêle dans la pelote, saute de droite et de gauche mais finit toujours par retomber sur ses pattes... on suit un fil d'un coté, un de l'autre , et on s’aperçoit qu'en fin de compte, c'était le même ! Plaira aux amateurs du Commandant Achab.

23/11/2015 (MAJ le 23/10/2016) (modifier)

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Cette Bd m'a bien plu parce qu'elle donne une image d'un Londres assez atypique, c'est pas le Londres pour touristes, c'est le Londres d'aujourd'hui plus populaire et bien restitué par le dessinateur qui campe avec précision les déambulations dans les rues et les pubs. Le tome 1 emmène aussi le lecteur à Brighton, agréable station balnéaire que je connais un peu ; quand je prenais le ferry de la liaison Dieppe - Newhaven, je passais par Brighton pour rejoindre Londres, et j'aimais bien m'y attarder, les lieux sont bien reproduits alors que le dessin est semi-réaliste. Ce qui est surtout intéressant dans cette Bd, c'est son héroïne, ou plutôt son anti-héroïne pas vraiment sympathique ; cette Maggy est une fille un peu enrobée, plutôt dure avec son entourage, qui aime la bière et qui succombe facilement à l'attrait de l'argent. Bref, c'est un personnage atypique de femme volontaire, cynique, démerdarde et grande gueule puisqu'elle n'a pas la langue dans sa poche. On ne peut donc pas la détester, je la trouve attachante. Un certain charme se dégage de cette série au flegme britannique, il n'y a pratiquement pas d'action, la progression se fait par petites touches, mais c'est un vrai polar décalé construit comme un puzzle, avec beaucoup de subtilité, de dialogues savoureux et ironiques, de surprises dans les enchainements de faits et d'actions. Même le dessin qui n'est pas ce que je préfère, rend bien la grisaille londonienne ; il est inégal, avec des visages changeants qui tour à tour mettent en valeur Maggy ou la rendent moins mignonne, des couleurs un peu délavées, et une mise en page peu folichonne qui utilise beaucoup le gaufrier, mais malgré tout ça, je n'arrive pas à le détester non plus. Bref une vraie curiosité, une bonne découverte intrigante et originale, mais ce n'est pas pour autant que je la voudrais dans ma bibliothèque.

22/04/2016 (modifier)

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Je dois bien avouer que j’ai failli décrocher au début de cette lecture qui nous présente une femme version loser. Elle est plutôt bien enrobée et elle fume, ce qui ne représente guère la grâce à mes yeux. Elle va être embauchée chez un alcoolo pour mener des enquêtes à la manière de Sherlock Holmes. Pour autant, elle est loin d’avoir le talent d’observatrice et de déductions logiques du célèbre détective. Bref, une nouvelle venue dans la famille des enquêteurs privés. Pour autant, on va commencer à apprécier cette femme qui se révèle être humaine et généreuse. Ce sont des qualités qui n’ont pas de prix. Maggy sera loin d’être celle que nous connaissons tous pour sa rigueur et son « I want my money back ». Elle peut être également assez cynique. On est étonné de voir Lewis Trondheim loin de ses personnages simplistes. C’est également un hommage aux séries policières des années 70 avec une ambiance toute particulière. On découvre un Londres moderne mais également à échelle humaine entre losers et petits malfrats. Certes, cela ne sera guère ma tasse de thé. Cependant, on est en Angleterre donc on se force à boire le thé pour être un gentleman qui se respecte.

19/11/2014 (modifier)

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2.5 Ce premier tome ne m'a pas trop impressionné. Il se laisse lire, mais il ne me donne pas vraiment envie de lire la suite. Le dessin est correct. Je n'aime pas trop les visages et le dessinateur fait un bon boulot avec les couleurs. Il réussit à créer une atmosphère très british. Le scénario est moyen et j'en attendais plus de la part de Trondheim. Il y a des bons dialogues sauf que je trouve que le rythme est trop lent et je ne me suis intéressé qu'un peu à l’enquête. Il faut dire que Maggy n'est pas vraiment un personnage que je trouve attachant.

01/09/2014 (modifier)

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